BIZET Alfred, Gaston, dit Marceau, Bibi, Georges et Marcel.

Par Jean-Pierre Besse, René Lemarquis

Né le 10 juin 1912 à Asnières (Seine), mort le 7 juillet 1945 à Rouen (Seine-Inférieure, Maritime) ; cuisinier ; dirigeant des JC de Seine-Inférieure (Seine-Maritime) ; résistant dans l’Eure, la Manche et l’Oise ; déporté.

Alfred Bizet et son agent de liaison Angèle Quenardel. L’enfant que tient Angèle Quenardel et la femme à droite appartiennent à la famille qui servait de planque.
Alfred Bizet et son agent de liaison Angèle Quenardel. L’enfant que tient Angèle Quenardel et la femme à droite appartiennent à la famille qui servait de planque.
Arch. Dép. Oise, fonds Jean-Pierre Besse, 71 J 4/4

Alfred Bizet était le fils d’un docker, chauffeur d’après l’acte de naissance, et d’une laveuse de la région de Rouen. Il était l’aîné d’une famille de sept enfants. Après l’école primaire, titulaire du certificat d’études primaires, il fréquenta deux ans une École primaire supérieure mais dut interrompre ses études pour des raisons financières. Il commença à travailler comme garçon boucher en 1925 et fut successivement terrassier, aide couvreur, voyageur de commerce, chauffeur goudronneur avant de devenir cuisinier aux Ponts et Chaussées. Il fut exempt du service militaire au conseil de révision de 1932. Il habitait à Bihorel (Seine Inférieure) où il se maria en avril 1939 avec Marcelline Couturier, il était alors cuisinier et son épouse manutentionnaire.

Alfred Bizet adhéra à la Jeunesse communiste en 1931 et jusqu’en 1936 il occupa différents postes : trésorier puis secrétaire de cellule, il entra au Comité puis au bureau de section et fut enfin nommé membre du comité et du bureau régional. En avril 1936, il entra au parti où il participa à la formation de deux cellules (à Bihorel et aux Sapins). La section de Rouen le délégua aux différents congrès et conférences de la Région. Le bureau régional le proposa comme secrétaire de la section de Rouen. Bizet suivit les différentes écoles de sa section puis, fin 1937, l’école régionale du parti. Il était par ailleurs membre du syndicat CGT du Bâtiment et secrétaire du comité de Front populaire de Bihorel. Il fut candidat lors des élections au conseil d’arrondissement du 10 octobre 1937 dans le cinquième canton de Rouen, et obtint 1091 voix et 14,11% des exprimés.

Mobilisé en 1939, il fut libéré en juin 1940 et participa très tôt à la reconstitution clandestine du Parti communiste. Il fut arrêté en octobre 1940 pour distribution de tracts et conduit à la prison Bonne nouvelle de Rouen. Le tribunal de Rouen prononça un non lieu en décembre 1940 mais le procureur fit appel. Il était alors entré dans la clandestinité. Responsable à l’organisation pour la région de Rouen, il fut arrêté par un fonctionnaire de la police allemande. Il réussit à s’échapper en laissant des faux papiers au nom de Albert, Maurice Brioux. Il fut envoyé dans l’Eure comme responsable politique départemental puis en avril 1942 dans la Manche où il participa, sous le pseudonyme d’Albert, à la création des premiers groupes de FTP. Déjà condamné à vingt ans de travaux forcés, il fut condamné à mort par contumace pour son action dans la Manche.

Il fut muté en novembre 1942 (ou juin) comme responsable départemental des FTP.

Il fut arrêté le 10 juillet 1943 en gare de Laigneville par les inspecteurs de la 21e brigade régionale de police de sureté. Il était porteur d’une fausse carte d’identité au nom de Emile Bertin, d’un faux certificat de travail, de plusieurs photographies d’identité de résistants, de fausses cartes d’identité vierges, d’un revolver armé, de dix exemplaires de la vie du parti, de quinze exemplaires du Patriote de l’Oise, organe local du Front national, de cartes de ravitaillement provenant de l’attaque d’une mairie, de deux revolvers en mauvais état et de documents relatifs aux activités des FTP isariens. Remis aussitôt aux autorités allemandes, il fut transféré à la prison de Saint-Quentin, puis au Cherche midi, puis déporté vers Neuengamme en juillet 1944.

Il fut libéré le 29 avril 1945. Après quelques jours passés à l’hôpital Bichat, il fut ramené à Rouen le 29 juin 1945 et mourut peu de jours après au sanatorium de la route de Darnetal des suites de sa déportation.

Alfred Bizet eut successivement comme pseudonymes dans la clandestinité Albert, Georges, Marceau et Bibi.

Capitaine FTP, il fut homologué, à titre posthume, lieutenant FFI en janvier 1949.

Une rue de Bihorel porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136195, notice BIZET Alfred, Gaston, dit Marceau, Bibi, Georges et Marcel. par Jean-Pierre Besse, René Lemarquis, version mise en ligne le 4 février 2011, dernière modification le 9 mai 2020.

Par Jean-Pierre Besse, René Lemarquis

Alfred Bizet et son agent de liaison Angèle Quenardel. L'enfant que tient Angèle Quenardel et la femme à droite appartiennent à la famille qui servait de planque.
Alfred Bizet et son agent de liaison Angèle Quenardel. L’enfant que tient Angèle Quenardel et la femme à droite appartiennent à la famille qui servait de planque.
Arch. Dép. Oise, fonds Jean-Pierre Besse, 71 J 4/4
Alfred Bizet candidat communiste à une cantonale complémentaire à Rouen in L'Avenir Normand du 21 janvier 1938.
Alfred Bizet candidat communiste à une cantonale complémentaire à Rouen in L’Avenir Normand du 21 janvier 1938.

SOURCES : RGASPI 495 270 4169 (autobiographie du 15 novembre 1937, classé AS). — SGA-DIMI, Bureau Résistance, dossier 16 P 61 834. — Arch. Dép. Oise, 1439 W 5 (renseignements généraux). — Arch. Dép. Yvelines, 1369 W 14. — André Debon, Louis Pinson, La Résistance dans le bocage normand, Editions Tirésias, 1994.— Le Journal de Rouen, 11 octobre 1937. — Presse locale de la Libération. — Renseignements fournis par la famille d’Alfred Bizet. — Etat civil.

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