LECCIA Émile [« Sampierre », pseudonyme de clandestinité]

Par André Balent

Né le 2 juin 1901 à Ventiseri (Corse), mort le 17 mars 1965 à Perpignan (Pyrénées-Orientales) ; sous-officier de carrière puis surveillant de services généraux de l’Hôpital de Perpignan (Pyrénées-Orientales) ; résistant cadre local des FTPF ; arrêté, interné à Eysses (Lot-et-Garonne) ; déporté à Buchenwald.

Émile Leccia était le fils de Dominique, Olive Leccia et de Catherine Tiberi. Sa commune d’origine en Corse, Ventiseri, sur la côte de la plaine orientale est rattachée aujourd’hui au département de la Corse du Sud.

Ancien militaire de carrière, Émile Leccia, sous-officier, fut adjudant-chef. Installé à Perpignan, il fut employé comme comptable à l’hôpital de Perpignan. Il était marié à une Catalane, Marie-Louise Castell, dont il eut quatre enfants, deux fils et deux filles. Non affilié à un parti politique, il participa, dès 1943, à la Résistance dans les Pyrénées-Orientales et eut un rôle dirigeant des FTPF de Perpignan et des environs.

En août 1943, il envoyait des hommes au maquis que les FTPF Fernand Cortale* et Georges Delcamp* avaient décidé d’organiser au hameau de Pleus (commune de Cassagnes, Pyrénées-Orientales). Toujours en 1943, il commanda le groupe « Valmy » des FTP perpignanais où il remplaça Isidore Forgas*. D’après l’organigramme établi par « Dulau » le 5 avril 1944, Émile Leccia était toujours le chef du détachement « Valmy » des FTP. Mais il commandait la première des quatre compagnies des FTP des Pyrénées-Orientales –la 411e– qui comprenait trois « détachements » (« Valmy », « Joffre », « Babeuf ») rassemblant chacun des « groupes légaux » dont l’effectif global atteignait trente-huit hommes à Perpignan –à l’hôpital, parmi les élèves du collège de garçons, dans la police municipale (Hispa Gabriel*)– et à Rivesaltes (Lacoste André*). Cette unité fut très active, étant à l’origine de plusieurs attentats ou de sabotages contre les forces d’occupation ou les organisations collaborationnistes.

Il fut arrêté le 13 avril 1944. Interné à Eysses (Lot-et-Garonne), il partit de Compiègne pour la déportation en Allemagne avec le convoi du 12 mai 1944. Affecté à Wieda dans le Harz (Thuringe) au commando de Dora, il fut ensuite interné dans le camp de concentration de Buchenwald. Libéré le 10 avril 1945, il fut rapatrié dans les Pyrénées-Orientales le 24 mai 1945.

Sympathisant du PCF, au moins pendant un temps, il ne semble pas avoir adhéré à ce parti.

En 1965, date de son décès, il habitait toujours à Perpignan, faubourg Saint-Martin, rue du commandant Bazy.

Émile Leccia était officier de la Légion d’honneur, titulaire la Médaille militaire, de la Médaille de Résistance et de la Croix de Guerre avec palme. Le 6 mars 2000, une décision du ministre de la Défense le déclara « mort pour la France ». En 1965, il était président d’honneur de l’Association « Les Corses des Pyrénées-Orientales et les amis de la Corse ».

Ses obsèques religieuses eurent lieu en l’église Saint-Martin de Perpignan.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136277, notice LECCIA Émile [« Sampierre », pseudonyme de clandestinité] par André Balent, version mise en ligne le 19 février 2011, dernière modification le 11 avril 2013.

Par André Balent

SOURCES : Arch. com. Perpignan, état civil, acte de décès d’Émile Leccia. — Ramon Gual & Jean Larrieu, « Vichy, l’occupation nazie et la Résistance catalane », II a, « Els alemanys fa (pas) massa… temps », Terra Nostra, 91-92, Prades, 1994, p. 265 ; II b, « De la Résistance à la Libération », Terra Nostra, 93-96, Prades, 1998, p. 479, 506, 509, 510, 539. — Georges Sentis, Les archives des FTP catalans (hiver-printemps 44, Lille, Marxisme / Régions, 1984, 72 p. [pp. 6-7 ; p. 63]. — Georges Sentis, Les communistes et la Résistance dans les Pyrénées-Orientales, Tome II, Le difficile combat vers la Libération nationale. Novembre 1942 – Août 1944, Lille, Marxisme / Régions, 1985, p. 82, p. 87. — Georges Sentis, Les communistes et la Résistance dans les Pyrénées-Orientales. Biographies, Lille, Marxisme / Régions, 1994, p. 94. — L’Indépendant, 18 mars 1965, avis mortuaire. . — http://wwww.fmd.asso.fr /, site de la Fondation pour la mémoire de la déportation consulté le 18 octobre 2010.

ICONOGRAPHIE : Gual & Larrieu, op. cit., p. 510.

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