TEMKINE Raymonde [née BLET Raymonde, Marie, Camille]

Fille d’un expert-comptable, mobilisé en 14-18 (combats de Verdun). La mère ouvrit une librairie à Paris en 1930. Son nom est difficilement dissociable de celui de son mari Valentin Temkine : mêmes études, professeurs tout deux, même passion pour le théâtre et militants culturels à Travail et Culture où ils avaient assuré la direction de la commission théâtre.

Raymonde Blet - déjà passionnée par la lecture - se livra à des “poèmes de jeunesse” et dit ne point partager les goûts littéraires maternels. C’est avec sa mère, toutefois qu’elle découvrit le théâtre (Guitry, Pitoëff entre autres). À dix-huit ans, elle fréquenta le théâtre du Cartel” animé par quatre metteurs en scène (Dullin, Jouvet, Pitoëff, Baty), ce qui confirma sa seconde passion : le théâtre. Raymonde Blet prépara l’école normale à l’EPS Edgar Quinet en 1927, puis l’École normale d’instituteurs de la Seine (Batignolles) durant trois ans, une année pour préparer l’EN supérieure au collège Chaptal (1931-1932) et jusqu’en 1934 l’École normale de Fontenay-aux-Roses.

Sa première affection fut au lycée de Concarneau (Finistère) en 1934 année où elle épousa Valentin Temkine. De 1936 à 1939 elle fut affectée avec son époux à Calais. Deux enfants naquirent en 1935 et 1937. La guerre les avait séparés six ans. Elle enseigna à Rouen de 1940 à 1945, puis à Paris au lycée Sophie-Germain de 1946 à 1970.

Ils avaient été chargés de rechercher des correspondants pour la revue Pour l’Art de Lausanne. Ils contactèrent alors Maurice Delarue, secrétaire général de Travail et Culture, lequel leur confia aussitôt la charge de la commission théâtre. Ils y firent un excellent travail de 1955 à 1968, et par la qualité des choix pièces que par les liens qu’ils établirent entre le public et les artisans du théâtre (metteurs en scène, comédiens, animateurs). L’expérience culturelle acquises auprès des Comités d’Entreprise se reflétera dans ses essais de 1977-1979. Elle a reçu le prix du meilleur livre sur le théâtre pour le 1er tome de Mettre en scène au présent décerné par le Syndicat de la critique dramatique et musicale en 1977. Il y a deux périodes bien distinctes dans son œuvre : celle de romancière (1946-1960), celle des essais ensuite sur le théâtre (1967-1992). Elle n’a jamais cessé de collaborer à divers journaux et revues : Pour l’Art, Les Lettres Nouvelles, Révolution-Regards (1960-1970), Cassandre et en 1999, pour le premier numéro de Théâtre Magazine (avril 1999).