Par Françoise Olivier-Utard
Né le 13 mars 1936 à Strasbourg (Bas-Rhin), mort le 27 août 2022 à Colmar (Haut-Rhin) ; professeur ; militant syndicaliste du SNES ; militant communiste dans le Haut Rhin ; membre du CF du Haut-Rhin (1968-1990).
Son père, Charles, né en 1889 à Mittelhausbergen, (Basse-Alsace annexée), mort en 1962 à Brumath (Bas-Rhin), était boulanger. Il était protestant non pratiquant et professait des opinions libérales. Il n’était pas francophone. Sa mère, Marguerite Pfrimmer, née en 1894 à Lampertheim (Basse-Alsace annexée), morte en 1962 à Strasbourg, était originaire d’une famille de paysans qui choisit de l’envoyer à Saint-Dié (Vosges) pour apprendre le français. Elle poursuivit des études en classe Primaire supérieure, ce qui lui permit par la suite de tenir la comptabilité de la boulangerie. Elle était protestante pratiquante. Jean Lambs fit ses études primaires à l’École annexe de l’École normale protestante de Strasbourg puis au Gymnase protestant de Strasbourg. Il obtint le baccalauréat en 1955. Il choisit alors de faire des études d’histoire et de géographie à la faculté des Lettres de Strasbourg. Il suivit les cours de Claude Cahen* et de Jean Tricart*. Il avait adhéré à l’UNEF dès son arrivée à l’université. Il commença à militer à la JC et adhéra au parti communiste en 1957, sur la base de l’anticolonialisme. Il fut aussitôt membre de la cellule universitaire, dans laquelle il rejoignit Claude Cahen. Il fut membre du secrétariat du comité de ville du PCF à Strasbourg.
En 1960, il épousa Françoise Tricot, née en 1936 à Gignac (Hérault), qu’il avait rencontrée au cours d’un camp de jeunes en RDA. Elle était fille de viticulteurs catholiques de gauche et avait fait des études pharmacie. Elle devint par la suite biologiste au Centre de transfusion sanguine de Colmar. Le couple eut 4 enfants.
Jean Lambs fit son service militaire de 1960 à 1961 à Metz d’abord, puis à Strasbourg. Il fut nommé adjoint d’enseignement au lycée Kléber de Strasbourg, de 1961 à 1963 puis demanda à partir en coopération civile en Algérie. Il fut nommé au lycée Mohamed Kairouani de Sétif, de 1963 à 1965. Il rencontra des communistes et participa à des conférences sur le marxisme tant que Ben Bella fut au pouvoir. Après le coup d’État de Boumédienne, le climat changea.
Titularisé certifié dans l’Éducation nationale, il revint en France en 1965 et fut nommé au collège Molière de Colmar (Haut-Rhin), où régnait une véritable mixité sociale, du moins jusqu’au départ des classes moyennes de la ZUP de Colmar, ce qui aboutit au classement en ZEP du collège. Il resta 27 ans dans cet établissement et y fut un militant syndical du SNES. En 1968 l’intersyndicale organisa l’occupation du collège pendant 6 semaines. Secrétaire de la section syndicale SNES, il en fit un des bastions de la tendance Unité-Action dans le Haut-Rhin, ce qui était un cas rare dans l’académie de Strasbourg, à majorité UID. Il fut élu à la CA académique du Snes de 1970 à 1980.
De 1993 à 1996 il enseigna au collège Prévert de Wintzenheim (Haut-Rhin) et bénéficia d’une cessation progressive d’activité. Il prit sa retraite en 1996.
Militant du parti communiste, il fit partie de la cellule Jacques Kahn de Colmar et s’occupa du journal de cellule en direction des enseignants. Il devint secrétaire de la section de Colmar et fut élu au comité fédéral du Haut-Rhin de 1968 à 1990. Il fut marqué par la lutte des ouvrières de Bleyle, fabrique colmarienne de confection appartenant à une société allemande. La défense de l’outil de travail, impulsée par le PCF et la CGT, réunit beaucoup de militants de tous bords.
Jean Lambs fut le chef de file communiste sur la liste d’union de la gauche pour les élections municipales à Colmar en 1977. Candidat aux élections législatives en 1973 dans la première circonscription (Colmar-Ribeauvillé), il arriva en cinquième position avec 3.488 voix sur 70.061 inscrits. Il fut candidat au Conseil général dans le canton de Colmar-Sud en 1970, et en 1976 dans le canton de Colmar Nord (5eme position avec 604 voix).
Plusieurs années après sa retraite il fut entraîné par Robert Bickard à participer aux activités de l’IHS CGT où il se consacra plus spécialement au tri, classement et présentation des archives.
Par Françoise Olivier-Utard
SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Presse. — Interview du 25 février 2010. — Notes de Jacques Girault.