JUNGBLUT Paul

Par Françoise Olivier-Utard

Né le 28 juin 1913 à Colmar (Haute-Alsace annexée), considéré par jugement comme mort le 1er mars 1945 sans lieu de décès , instituteur, communiste, interné, vraisemblablement déporté, disparu, secrétaire de la section de Wittelsheim et responsable des Jeunesses communistes du Haut-Rhin jusqu’en 1939.

Fils d’Auguste Jungblut, comptable, et d’Anne Wentzo, Paul Jungblut, catholique par sa famille, entra à l’École normale catholique d’instituteurs de Colmar. Il épousa à Balgau (Haut-Rhin), le 22 septembre 1933, Marie Baumert*, institutrice. En 1936, le couple exerçait à Wittelsheim, au cœur de la cité minière de la potasse. Paul devint directeur d’école. Il avait adhéré, ainsi que son épouse, au parti communiste. Il devint secrétaire de la section à Wittelsheim et responsable des JC du Haut-Rhin. Il figurait à ce titre sur la liste de la police française visant les organisations communistes et socialistes du Haut-Rhin et du Bas-Rhin.

Il fut arrêté par la Gestapo dès le 31 août 1940 et interné au camp de rééducation (dit aussi camp de sécurité) de Schirmeck (Bas-Rhin). Son arrestation se produisit vraisemblablement à Soultzmatt (Haut-Rhin), ville où il résidait avec sa famille depuis octobre 1939. Dans la liste de la Gestapo, qui est une traduction de la liste française, il est mentionné que son arrestation est provisoire et destinée à vérifier la nécessité d’un internement. Il n’y a pas de trace de procès. On ignore ce qu’il advint de lui ensuite. Il est vraisemblable qu’il fut transféré dans un des trois camps de concentration où étaient déportés les ennemis du Reich, Dachau, Buchenwald ou Mauthausen, mais il peut aussi avoir été transféré dans diverses prisons. Il n’a pas été possible d’obtenir d’informations sur le lieu de sa mort.
Son épouse Marie fut, quant à elle, contrainte, comme la plupart des enseignants alsaciens, de suivre une rééducation professionnelle nazie (Umschulung) à Karlsruhe, à partir du 3 octobre 1940. Leur petite fille, Michelle, née en 1936 à Wittelsheim, fut confiée à ses grands-parents maternels Baumert, à Guebwiller.
Par jugement du tribunal de Colmar du 17 juillet 1951, la date de son décès fut fixée le 1er mars 1945, sans mention de lieu.

La disparition de Paul Jungblut fut évoquée lors des cérémonies commémoratives organisées à la mémoire des victimes du nazisme.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136343, notice JUNGBLUT Paul par Françoise Olivier-Utard, version mise en ligne le 26 février 2011, dernière modification le 14 janvier 2022.

Par Françoise Olivier-Utard

SOURCES : Liste de la Gestapo. — Liste des internés du camp de Schirmeck. — État civil de Colmar et de Guebwiller. — Fiche de police de Soultzmatt. — Léon Tinelli, L’Alsace résistante, Strasbourg, 2002, p. 26.

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