HASPOT Daniel

Par Daniel Grason

Né en 1913 à Trignac (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ; tué le 25 ou 26 juillet 1938 ; militant communiste ; volontaire en Espagne républicaine.

Daniel Haspot effectua son service militaire dans la marine, il fut navigateur. Il habitait 47 rue Marcel-Sembat, à Trignac. Il adhéra aux Jeunesses communistes en 1930, au Parti communiste en 1936, et adhéra à la CGT en 1932.

Il arriva en Espagne le 6 décembre 1936, fut affecté au 15e Bataillon de la compagnie de mitrailleuses. Il suivit l’école d’officiers à Albacete et fut nommé sous-lieutenant en avril 1937, au 20e Bataillon de la compagnie de mitrailleuses. Pendant quatre mois, avec la XIIIe Brigade, il combattit au front de Pozoblanco.

Daniel Haspot fut arrêté le 21 août 1937, il entreprit une grève de la faim pour protester. Incarcéré à la Maison de prévention le 10 septembre, il comparut le 24 devant la Commission judiciaire des Brigades. Il était accusé d’avoir « refusé d’accomplir un ordre du commandant de compagnie », d’avoir brocardé celui-ci, le comparant à un âne, d’être « lié à des éléments louches », de faire « un travail de démoralisation » qui avait eu pour résultat des demandes de rapatriement de brigadistes français. Il était accusé de mener une campagne de dénigrement vis-à-vis des officiers de l’Etat-Major, notamment des Allemands qu’il accusait de « dictature », d’être « sous l’influence du trotzkiste colonel Gomez », pseudonyme de Wilhem Zaisser, chef de la Brigade, futur ministre de la Sûreté de la RDA de 1950 à 1953. L’accusation portée contre Daniel Haspot, intervenait en pleine période de la « Grande Terreur » en Union soviétique, plus de six cent quatre-vingt mille condamnations à mort en 1937-1938.

Dans leur rapport (N° 1760) les membres de la Commission judiciaire estimaient que Daniel Haspot était « un élément dangereux pour la Brigade » et qu’il avait « demandé son rapatriement ». Ils concluaient : « L’on ne peut dire qu’il soit un trotzkiste avoué, mais de par son caractère pourrait, s’il n’est pas aidé, tomber dans la voie du trotzkisme. Il demandait à « remonter au front ». Il fut condamné à un mois de prison, (la peine était purgée), et à rejoindre « une unité combattante sous surveillance spéciale ». Ces derniers mots étaient lourds de sens.

Daniel Haspot appartint désormais à la 3e compagnie du 1er bataillon de la XIVe Brigade internationale. Il fut tué le 25 ou le 26 juillet 1938 dans le secteur de Tortosa. Son nom figure sur la liste « Honneur à nos héros » dans l’ouvrage publié par l’Association des volontaires en Espagne républicaine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136363, notice HASPOT Daniel par Daniel Grason, version mise en ligne le 8 mars 2011, dernière modification le 27 mars 2011.

Par Daniel Grason

SOURCES : RGASPI 545.6.1226. BDIC mfm 880/18. – Arch. AVER (ancien fichier et dossier MDN). – Épopée d’Espagne. Brigades internationales 1936-1939, Ed. AVER, 1957. – Nicolas Werth, L’ivrogne et la marchande de fleurs. Autopsie d’un meurtre de masse. 1937-1938, Ed. Tallandier, 2009.

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