MALDENT Maurice

Par Daniel Grason

Né le 27 décembre 1900, mort le 2 ou le 17 août 1938 ; plâtrier ; militant communiste ; volontaire en Espagne républicaine.

Issu d’un milieu modeste, il suivit l’école primaire, Maurice Maldent habitait 3 passage de la Briqueterie, à Clichy (Seine, Hauts-de-Seine). Il fut mobilisé en 1920, pour deux ans, direction Toul (Meurthe-et-Moselle), ensuite la Syrie, sous mandat français. Un service militaire au 23e Régiment de ligne, soldat de 1ère classe, infirmier.

Son univers était prolétarien, il écrivait ce dernier mot avec une majuscule, pour lui ceux qui n’étaient pas prolétaires ne comptaient pas. Il fut corroyeur, travailla sur les chantiers dont celui de l’exposition universelle. Il changeait, disait-il toutes les semaines de patron.

Il s’intéressa dès qu’il commença à travailler, à la cause ouvrière pour défendre les revendications. Maurice Maertens le fit adhérer au parti communiste en 1932, cellule Victor Hugo du quartier Lorraine où il fut trésorier. À la CGTU la même année, il adhéra à la CGT lors de la réunification. En 1933, Maurice Maldent entra au Secours rouge pour y effectuer un travail syndical. Il participa aux grèves du 6, 9 et 12 février 1934, à celles du Front populaire, il fut passé à tabac par la police, passage de l’Opéra à Paris.

Clichy le 16 mars 1937, une date tragique, elle marqua durablement la mémoire ouvrière de la ville. Une contre-manifestation fut annoncée par tracts et par voix d’affiches, signées du député communiste Maurice Honel, du maire socialiste Charles Auffray contre la tenue d’une projection cinématographique du Parti social français du colonel de la Rocque. Une fusillade éclata d’où ? Il faisait nuit, bilan six morts dont une femme, trois cents blessés.

Maurice Maldent lisait l’Humanité, la Vie ouvrière, la Défense édité par le Secours populaire de France, connaissait disait-il la doctrine de Marx et d’Engels que la Librairie de l’Humanité et les Editions sociales internationales, éditaient en brochures.

Maurice Maldent arriva en Espagne le 11 octobre 1937 pour : « défendre le prolétariat mondial ». Incorporé dans la XIVe Brigade internationale, 1er bataillon, 2e compagnie, 3e section, il prit part aux combats de Vadelmorillo, au front d’Aragon (mars et avril 1938), à la bataille de l’Ebre qui débuta le 25 juillet. Il fut grièvement blessé, le lendemain, dès le début de l’offensive des républicains. Transporté à l’hôpital, la mort le faucha le 2 août ou le 17 août suivant la source.

La nouvelle fut annoncée à la population de Clichy, un article paru dans la Voix populaire, d’octobre 1938, lui rendant un premier hommage. Le Comité d’aide à l’Espagne républicaine de Clichy présidé par Joseph Legarlantézec, conseiller municipal socialiste organisa le dimanche 13 novembre une réception pour le retour des brigadistes, en présence des sections communistes et socialistes, de l’Union des syndicats, du Comité mondial des femmes, en présence de Maurice Naile, conseiller général communiste.

Les Brigadistes de Clichy : Couégnias, Marcel Grélaud, Marcel Haulard, Roger Ledinot, René Legrand, Ernest Lemoigne, Ernest Mathier, Riébé, Roeland, Véto, et André Paillez de Bois-Colombes, étaient là.

Marcel Grélaud prit la parole, il rendit hommage, – en présence de sa mère – à Maurice Maldent mort le 2 août en Espagne. Il déclara : « Nous qui avons lutté dans les tranchées de la liberté, face aux troupes d’invasion étrangère, nous savons que notre sacrifice aurait été inutile si le peuple d’Espagne n’avait pas su faire l’unité.

Nous n’avons fait que changer de front, mais ici comme en Espagne, nous jurons de consacrer tous nos instants à la lutte antifasciste, jusqu’à la victoire définitive du peuple espagnol et du nôtre contre tous ses ennemis ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136365, notice MALDENT Maurice par Daniel Grason, version mise en ligne le 28 février 2011, dernière modification le 7 septembre 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : RGASPI 545.6.1297, BDIC mfm 880/24. – Arch. Mun. Gennevilliers, la Voix populaire, 14 octobre, 18 novembre 1938. – Marie-Cécile Bouju, La production des maisons d’édition du PCF (1921-1956),

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