LAFAYE Henri

Par Albert Ayache

Cheminot du Maroc  ; syndicaliste et communiste

Cheminot à Casablanca, Henri Lafaye milita activement au syndicat CGT dès 1937. Sa femme avait été secrétaire du dirigeant syndical et communiste français Pierre Sémard. Henri Lafaye intervint au congrès de l’Union des syndicats (5 mars 1939) pour dire que l’action du bureau de l’Union lui avait paru bien faible quand la Résidence avait décidé de sanctionner l’adhésion des Marocains dans les syndicats.

Pendant la période de Vichy, il fut interné jusqu’en juillet 1941 puis libéré. Il fréquenta avec d’autres camarades les réunions syndicales autorisées, intervenant pour que la solidarité s’exerçât en faveur des cheminots internés ou mobilisés. Après le débarquement américain, il travailla à la réorganisation syndicale et assista au congrès reconstitutif de l’UGSCM, le 13 juin 1943. Il fut élu membre de la commission exécutive et le demeura jusqu’en 1950, présenté par l’Union des réseaux dont il était un des secrétaires.

Il appartint aussi au secrétariat du Parti communiste marocain, chargé depuis la mort de Léon Sultan* de la direction collégiale du Parti. Ses interventions dans les différentes instances du Parti ou de l’Union générale des syndicats portaient plus particulièrement sur les problèmes ouvriers, la fin des discriminations entre Marocains et Européens, le droit syndical pour les Marocains, la formation d’une centrale syndicale marocaine. L’action de Henri Lafaye fut particulièrement sensible au cours des grèves de 1948 où les cheminots apparurent comme le fer de lance de l’Union générale et parvinrent, avec l’entrée en scène de toutes les grandes Fédérations, à arracher une augmentation générale des salaires et la reconnaissance du principe du droit syndical pour les Marocains (mars-avril 1948). Il fut expulsé du Maroc le 11 décembre 1952 avec d’autres militants français, à la suite des événements de Casablanca (7-8 décembre) qui suivirent l’assassinat du leader tunisien Ferhat Hached ; les autorités du Protectorat en profitèrent pour dissoudre l’Union des syndicats, le Parti communiste marocain et le parti de l’Istiqlal.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136379, notice LAFAYE Henri par Albert Ayache, version mise en ligne le 1er mars 2011, dernière modification le 28 juillet 2022.

Par Albert Ayache

SOURCES : Souvenirs de l’auteur. — Albert Ayache, Le mouvement syndical au Maroc, 1.1 et 2. — G. Oved, La gauche française et le nationalisme marocain, t. 2.

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