LECONTE Marcel, Alphonse [Espagne]

Par Daniel Grason

Né le 6 septembre 1906 à Pontoise (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), mort le 22 juin 1962 à Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire) ; soudeur, cantonnier ; militant communiste.

RGASPI

Marcel Leconte effectua son service militaire à Dieppe (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) au 39e Régiment d’infanterie du 15 novembre 1926 jusqu’au 10 novembre 1927. Célibataire, il habitait 8 impasse Denis-Retrou à Gennevilliers (Seine, Hauts-de-Seine). Il travaillait comme soudeur autogène chez Behin, l’une des grandes entreprises de la métallurgie de la ville, elle comptait plus de mille ouvriers.

Il participa aux manifestations de 1934 contre la montée du fascisme et à celles du Front populaire en 1936, s’organisa à la CGTU, puis à la CGT le 1er janvier 1935. André Collot, nouveau conseiller municipal, élu le 21 octobre 1934 lui proposa d’adhérer au parti communiste en décembre. Marcel Leconte fit partie de la cellule 810. Il distribua la propagande du parti, lisait l’Humanité. Il suivit une école élémentaire organisée par le rayon communiste de Gennevilliers où il étudia Lénine et Karl Marx, dans des brochures.

Marcel Leconte s’adressa au centre de recrutement pour l’Espagne, rue Mathurin-Moreau dans le XIXe arr. de Paris. Il fut incorporé le 21 novembre 1936, il servit dans la cavalerie de la XIVe Brigade internationale, dans le bataillon Commune de Paris. Il combattit à Jarama (février 1937), Cuesta-de-la-Reina (octobre 1937), Caspe (mars 1938), l’Ebre (juillet et août 1938). Il fut blessé le 4 mars 1937 et le 21 septembre 1938 à la main gauche et au bras droit. Il fut hospitalisé du 4 mars au 30 juin 1937 et du 21 septembre au 18 octobre 1938. Il était apprécié comme : « politiquement sain, travailleur et discipliné ». Il fut rapatrié fin octobre ou début novembre 1938.

Le dimanche 13 novembre, le Comité d’aide à l’Espagne républicaine, la Municipalité et la CGT accueillaient ceux qui étaient rentrés d’Espagne. René Guiboiseau rendit compte de l’événement dans La Voix populaire. Étaient là : René Coulon, Lucien Maës, Auguste Le Tabareux, Henri Ligneau, Robert Detraz et Léonard. Jean Grandel, maire salua « les héros du front de la liberté ». Louis Blésy appela à développer « la solidarité », demandant qu’elle « devienne plus effective et plus agissante ».

Ne pouvant retourner travailler dans son entreprise, Marcel Leconte fut embauché à la ville de Gennevilliers comme cantonnier. Mobilisé le 8 septembre 1939, il fut fait prisonnier du 19 juin au 5 août 1940. Il reprit son travail, mais fut contraint de démissionner le 15 octobre pour être interné administratif dans un camp de travailleurs surveillés en Charente. Il y resta pendant toute la durée de la guerre. Il fut réintégré dans son emploi de cantonnier. Il obtint la carte d’interné politique délivrée par le Ministère des anciens combattants et victime de la guerre. Marcel Leconte mourut le 22 juin 1962 à Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire), à la suite d’une longue maladie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136389, notice LECONTE Marcel, Alphonse [Espagne] par Daniel Grason, version mise en ligne le 8 mars 2011, dernière modification le 16 septembre 2019.

Par Daniel Grason

RGASPI

SOURCES : Arch. AVER ; Arch. RGASPI 545.6.1039 liste des Brigadistes français en Espagne républicaine, fiches individuelles 31 décembre 1937 ; RGASPI 545.6.1271, BDIC mfm 880/22. – État civil de Pontoise et de Doué-la-Fontaine ; Arch. Mun. Gennevilliers, La Voix populaire, 18 novembre 1938.

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