LAVIGOGNE Henri, Émile

Par Daniel Grason

Né le 10 janvier 1910 à Clichy-la-Garenne (Seine, Hauts-de-Seine), mort le 23 juillet 1991 à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) ; ajusteur mécanicien ; militant communiste ; volontaire en Espagne républicaine.

Fils d’Émile, imprimeur et de Marie-Louise, née Moussais, lingère, Henri Lavigogne connut très peu son père, mobilisé lors de la Grande Guerre, il fut tué le 19 juin 1915 dans les combats qui se déroulèrent dans le massif forestier de Bois-le-Prêtre, près de Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle). Par jugement du Tribunal civil de la Seine du 22 août 1918, il fut déclaré adopté par la Nation. Il suivit l’école primaire, puis des cours de dessin industriel pendant six mois. Suivant les traces de son père typographe, il acquit des connaissances d’imprimeur lithographe. Il vivait 37 rue Camille-Pelletan, à Levallois-Perret (Seine, Hauts-de-Seine).
Il fut appelé en 1930 au service militaire pendant un an, dans l’Infanterie au Mans (Sarthe). Il s’intéressa à la vie politique à partir de 1935, il adhéra à la CGT. Dans l’élan du Front populaire, Henri Lavigogne adhéra au parti communiste en 1936, travailla comme ajusteur mécanicien chez Mazetier, 25 rue des Plantes, (XIVe arr.) fut organisé dans une cellule de l’arrondissement. Il quitta cette entreprise pour la Manufacture d’armes de Levallois-Perret, sa spécialité était le montage de mitrailleuses Hotchkiss. Il fut membre d’autres organisations et associations : comité Amsterdam-Pleyel, Amis de l’Union soviétique, Radio cité et dans un groupe cinématographique.
Célibataire, Henri Lavigogne arriva en Espagne le 8 novembre 1936, il fut incorporé à la XIVe Brigade internationale comme armurier de bataillon, il fut nommé caporal le 12 novembre 1937. Il prit part aux combats de l’Escorial (janvier 1937), Valdemorillo (juillet 1937), Tortosa, Corbera, d’Aragon (mars 1938) et de l’Ebre (juillet, septembre 1938).
Dans sa biographie remplie le 7 novembre 1938, Henri Lavigogne estimait que l’organisation politique du début des brigades avait été « défectueuse » et que cela avait permis « du sabotage » par des « aventuriers », des « traîtres » qui « ont été châtiés ». Selon ses camarades, il avait « mauvais caractère ». Lucien Bigouret mettait ce défaut en rapport avec son état de fatigue. En tant qu’armurier du bataillon, Henri Lavigogne fut félicité pour la propreté des armes au front comme au repos.
Henri Lavigogne pensait pouvoir entrer lors de son retour en France chez Hotchkiss grâce au syndicat des métaux CGT. Sinon, il s’adresserait à Lucien Courson, responsable communiste de Levallois-Perret. Son nom figura sur la liste des deux mille noms des brigadistes qui ont donné leur vie pour la liberté publiée par l’AVER, mais il n’en était rien.
Afin de progresser professionnellement, il fréquenta le Centre de perfectionnement de la métallurgie de la CGT, rue d’Angoulême (Jean-Pierre-Timbaud), XIe arr. jusqu’au 19 janvier 1939. Il travailla à compter du 7 février 1939 à la Société nationale de constructions aéronautiques du centre (SNCAC) ex-Farman, rue de Silly à Boulogne-Billancourt. Habitant dans cette ville à l’hôtel Camélia, 166 ter avenue Édouard-Vaillant, il milita localement au parti communiste, ne se manifestant pas au sein de l’entreprise. La police n’ignorait cependant pas qu’il était « un fervent propagandiste des idées communistes », offrant des brochures aux personnes de son entourage. Il était soupçonné d’avoir combattu en Espagne.
Il fut mobilisé le 16 décembre 1939 dans l’Infanterie à Versailles (Seine-et-Oise, Yvelines).
Henri Lavigogne épousa le 22 juillet 1961, Marie Beau à la mairie du XIe arrondissement, le couple vivait au 156 rue Oberkampf. En janvier 1966, toujours ajusteur, la Sécurité militaire demanda une enquête aux Renseignements généraux en vue d’une possible habilitation au « Secret français ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136413, notice LAVIGOGNE Henri, Émile par Daniel Grason, version mise en ligne le 14 avril 2011, dernière modification le 13 mai 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : RGASPI 545.6.1267, BDIC mfm 880/22 ; RGASPI 545.6.45. – Arch. PPo. 77 W 1538. – Épopée d’Espagne. Brigades internationales 1936-1939, Éd. AVER, 1957. – Site Internet Mémoire des Hommes. – État civil, Clichy-la-Garenne.

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