LACOUR Antoine, Édouard

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

Né le 29 septembre 1877 à Gavaudun (Lot-et-Garonne), mort le 10 mars 1945 à Neuengamme (Allemagne) ; instituteur ; militant syndicaliste ; dirigeant socialiste du Lot-et-Garonne, adjoint au maire d’Agen ; déporté.

Fils d’Hippolyte Lacour, menuisier ébéniste, et de Jeanne Lacombe, sans profession, Antoine Lacour effectua à partir de 1892 ses études à l’école primaire supérieure de Castillonnès avec une demi-bourse, où il réussit au concours d’entrée à l’Ecole normale d’instituteurs d’Agen.

Il effectua son service militaire de septembre 1898 à septembre 1899 au 9e régiment d’infanterie. Après avoir été instituteur successivement à Astaffort, Castillonnès, Clairac, il épousa le 6 août 1904, Anne-Marie Baby, à Cuzorn. Puis il enseigna à Cazideroque et Monflanquin.

Remobilisé le 4 août 1914 dans le 130e régiment d’infanterie territoriale, promu sous-lieutenant en 1916, il fit toute la guerre, obtint deux citations à l’ordre du régiment en 1917 et 1918 et ne fut démobilisé qu’en février 1919.

Instituteur puis directeur d’école au Passage-d’Agen (Lot-et-Garonne), il fut félicité le 20 novembre 1933 par le ministre de l’Éducation nationale.

Militant syndicaliste, il présida, le 25 octobre 1925, une réunion de sept syndicats (instituteurs, professeurs d’école commerciale, PTT, cantonniers, facteurs Ponts-et-chaussées, Livre) qui créèrent une Union départementale CGT. Il fut élu secrétaire provisoire ; Géomar lui succéda puis il tint le secrétariat de la section départementale du Syndicat national des institutrices et instituteurs jusqu’au début des années 1930, Molinier lui succéda.

Antoine Lacour assura le secrétariat adjoint de la Fédération socialiste SFIO de 1931 à 1939. En retraite vers 1934, il s’installa à Agen et s’occupa de la trésorerie de la section socialiste. Il jouait un rôle actif dans la vie de la Fédération. Il collaborait à son organe Le Réveil socialiste et intervenait dans les congrès. A celui du 29 mai 1938, il fit voter par 158 voix contre 30 une motion qui regrettait « la violence injuste » de la Gauche révolutionnaire, mais demandait « de reconsidérer dans un esprit bienveillant la question des sanctions ».

Il fut élu conseiller municipal et adjoint au maire socialiste d’Agen, François Messines, en 1935. Tous deux furent révoqués de leurs fonctions en 1941.

Résistant, Antoine Lacour fut arrêté par la Gestapo, le 25 janvier 1944 pour diffusion de journaux clandestins. Transféré à la prison Saint-Michel de Toulouse, le 31 janvier, il y resta jusqu’au 6 mars, avant d’être emmené à Compiègne puis déporté le 4 juin au camp de Neuengamme (Allemagne) où il mourut. Une école publique porte son nom à Agen.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136422, notice LACOUR Antoine, Édouard par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 14 mars 2011, dernière modification le 20 octobre 2020.

Par Jean Maitron, Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat. F7/13082, F17/ 16084. — Arch. Dép. Lot-et-Garonne cabinet du préfet, n° 8, état civil, registre matricule. — Le Réveil socialiste, 1835-1939, 20 mai 1945. — L’Ecole libératrice, 1929-1935. — Lettre du maire d’Agen, 7 mai 1976. — Notes d’Alain Dalançon et Jacques Girault.

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