THOMAS Roger, Joseph, Guillaume

Son père Gabriel Thomas était laboureur et sa mère Émilie Rivoalan, ménagère. Passé par les écoles publiques, à sa sortie de l’Ecole normale d’instituteurs de Quimper en 1934, il devint instituteur puis directeur d’école à Spézet. Le 15 avril 1935, il se maria à Spézet avec Marie-Françoise Jaouen, couturière.

Prisonnier de guerre, il adhéra au PCF à la Libération. Signe du glissement à gauche du Centre-Bretagne, il fut élu conseiller municipal PCF en 1945 à Spézet, commune tenue par le parlementaire conservateur Pierre Lohéac entre 1924 et 1944. Il existait une vive tension entre les réseaux militants communistes et socialistes au sein de la municipalité d’Yves Noblet*, maire SFIO entre 1945 et 1949. Réélu en 1947, Roger Thomas devint adjoint en 1953.

En 1955, il parvint à conquérir le siège de conseiller général de Carhaix, s’appuyant sur un important réseau d’élus communistes dans ce secteur. Ainsi, Roger Thomas l’emporta dans une triangulaire au second tour avec 3 492 voix (42.68 % des suffrages exprimés), contre 2 948 au candidat SFIO Pierre-Louis Pinsec (maire de Plounévézel entre 1925 et 1959) et 1 742 voix au notaire Leclerc (MRP). Le canton avait déjà été acquis à la gauche socialiste avec Pierre Postollec, battu au renouvellement de 1949 par Lancien (ancien président du Conseil Général durant l’entre-deux-guerres), en raison des dissensions SFIO/PCF. Ce gain venait compenser la perte du canton de Bannalec (René Nicolas*), les communistes conservant les sièges de Concarneau (Michel Naviner*) et du Huelgoat (Alphonse Penven). A la suite du décès du socialiste Joseph Coullouarn en 1956, il fut élu maire PCF de Spézet à 43 ans. Investi dans le Mouvement de la Paix, il participa à une manifestation contre Speidel le 5 mai 1957 à Lesconil. En 1958, il se présentait dans la circonscription de Châteaulin en compagnie de Yvon Pann (ouvrier), obtenant 11.5 % des suffrages exprimés (contre 13.2 % des voix à Hervé Mao pour la SFIO).

Défait aux élections municipales en 1959 par Jean Lollier, il fut également battu au renouvellement cantonal de 1961. Le siège de Carhaix fut regagné par le PCF en 1973 avec Jean-Pierre Jeudy. Après une parenthèse à droite entre 1979 et 1998, le canton bascula en faveur de la gauche socialiste avec un ancien collaborateur ministériel de Kofi Yamgnane, à savoir Richard Ferrand, élu en 1998 et 2004.

Roger Thomas regagna la mairie de Spézet en mars 1971. Candidat aux élections législatives de 1958, il fut également candidat suppléant sur la liste PCF aux élections sénatoriales dans le Finistère le 26 septembre 1971. Avec une moyenne de 175 voix, les candidats PCF (Alphonse Penven, Louis Hémeury, Christophe Poulichet et Yvonne Folgoas) obtenaient 9.92 % des voix, avant de se désister au second tour en faveur de la liste socialiste (19.6 % des suffrages exprimés au 1er tour), conduite par Hervé Mao, ancien député entre 1956 et 1958.

En 1977, il céda son fauteuil de maire à Yves Boullouard. La mairie de Spézet fut reprise par les socialistes en 1983, avec l’instituteur Louis Rouzic (dont le père Yves Rouzic, commerçant figurait parmi les 6 élus SFIO en 1945), maire PS entre 1983 et 2008. Une rue de Spézet porte désormais le nom de Roger Thomas.