LAFFORGUE Louis, Martin

Par Gilles Morin

Né le 12 octobre 1892 à Villecomtal-sur-Arros (Gers), mort le 20 mai 1964 à Endouffielle (Gers) ; instituteur, puis professeur ; militant socialiste du Constantinois, des Basses-Pyrénées (Pyrénées-Atlantiques), puis du Gers ; maire d’Endoufielle (Gers) ; conseiller de la République-sénateur du Gers (1948-1955) ; secrétaire de la fédération socialiste SFIO (1951-1952).

Petit-fils d’artisan rural et de commerçant, fils d’instituteurs, Louis Lafforgue, après avoir suivi les cours de l’École normale d’instituteurs de Constantine de 1910 à 1913, titulaire du certificat d’aptitude au professorat, devint lui-même instituteur. Nommé instituteur adjoint à Djebeld-Koul (commune mixte de Morsoff, près de Tabessa), il participa à la Première Guerre mondiale comme simple soldat, puis devint aspirant-officier au 59e régiment d’infanterie et au 114e bataillon de chasseurs alpins, dirigé par Xavier Vallat*. Blessé à deux reprises, il fut gazé en 1918. Réformé en 1919, avec 40 % d’invalidité, il eut deux années de congé. Lafforgue exerça comme instituteur titulaire à Guelma (Algérie) en 1921-1922, puis à Constantine en 1922-1923. Il devait ensuite être nommé délégué rectoral au lycée de la ville, professeur principal, lettres et histoire en 1923-1924. Admis au professorat des écoles normales et des écoles primaires supérieures (lettres) en 1924, il exerça à l’EPS de la ville en 1924-1926. Cette dernière année, il fut nommé à l’EPS (école primaire supérieure) d’Aiguillon (Lot-et-Garonne), puis à Orthez (Basses-Pyrénées) de 1930 à 1940. Après la guerre, il devait être professeur de lettres au collège moderne Berthelot de Toulouse de 1945 à 1948.

Lafforgue suivit des études de lettres à la faculté de Bordeaux. Il eut en chantier durant 25 ans une thèse d’histoire et de linguistique sur l’Aquitaine préchrétienne.

Adhérent au Parti socialiste SFIO depuis 1922, Lafforgue fut secrétaire de la section de Constantine en 1924-1926. Il milita ensuite à la section d’Aiguillon, puis à la section d’Orthez. Membre de la commission administrative fédérale pour l’arrondissement d’Orthez, il fut secrétaire de la section socialiste de la ville et délégué à la propagande par la commission exécutive fédérale. Il déploya de réelles qualités d’orateur. Ses interventions aux congrès fédéraux, ses articles dans Le Travail, hebdomadaire de la Fédération des Basses-Pyrénées, furent remarqués.

En 1933, Lafforgue critiqua l’attitude du groupe parlementaire socialiste et appela au rejet de toute compromission avec les formations bourgeoises et s’affirma partisan d’un plan « d’action constructif » et de « réalisations immédiates ». En 1935, il appela à recréer le thème de la grève générale. Lors de l’élection partielle du 27 septembre 1936, il fut candidat dans la circonscription d’Orthez contre Jean Louis Tixier-Vignancour dont l’élection avait été invalidée en juillet. Sa campagne électorale fut entièrement axée sur les réalisations du gouvernement Léon Blum*, et, dans son programme, il demanda la création d’une assurance contre les calamités agricoles, d’un fonds national de chômage, la mise en train d’un vaste plan d’outillage national, la réforme de la fiscalité. Au mois d’octobre 1937, il fut candidat au conseil général dans le canton d’Orthez, contre le député-maire Georges Moutet*.

De retour dans son Gers natal, membre du parti socialiste clandestin pour les cantons est du Gers et président du comité cantonal de Libération de l’Isle-Jourdain, Lafforgue milita de nouveau au Parti socialiste SFIO après l’Occupation. Élu conseiller municipal et adjoint au maire d’Endoufielle en avril 1945, il fut, comme Alexandre Baurens*, délégué à la presse et à la propagande du Comité départemental d’action agricole du Gers ; il était par ailleurs très actif dans la coopération agricole. La SFIO le présenta aux élections cantonales de 1945 et 1951 à l’Isle-Jourdain, aux élections législatives d’octobre 1945, juin et novembre 1946, derrière Baurens, puis au Conseil de la République en 1946. À ce dernier scrutin, il manqua de peu l’élection, les communistes ne se désistant pas pour lui : il obtint 149 voix contre 150 au MRP Sempé qui fut élu.

Élu maire d’Endoufielle en novembre 1947, Lafforgue se présenta de nouveau à l’élection au Conseil de la République le 7 novembre 1948. Il fut élu sénateur du Gers et selon le Dictionnaire des Parlementaires de la IVe République, il manifesta l’attachement et l’intérêt qu’il portait à la fois aux métiers du professorat et à l’agriculture. Il ne se représenta pas en 1955.

Lafforgue, durant cette période, assuma la fonction de secrétaire de la fédération socialiste SFIO de janvier 1951 à avril 1952. Il était membre de la Fédération nationale des déportés, internés, résistants et patriotes en 1951, et quitta le congrès départemental, après qu’un membre du bureau national se soit élevé contre le réarmement de l’Allemagne. Il demeura maire de sa commune jusqu’en 1959.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136532, notice LAFFORGUE Louis, Martin par Gilles Morin, version mise en ligne le 3 avril 2011, dernière modification le 12 juin 2019.

Par Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat., F/1cII/108/B, 147, 242, 255, 260, 291. — Arch. de l’OURS, notice biographique. — Rapports des congrès de la SFIO, 1944-1956. — Dictionnaire des Parlementaires de la IVe République, op. cit.DBMOF, notice par J.-Cl. Paul-Dejean. — Note de Jacques Girault.

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