LADEL Robert

Par Gilles Morin

Né le 9 janvier 1910 à Saint-Livrade-sur-Lot (Lot-et-Garonne) ; employé des PTT ; militant syndicaliste et socialiste ; secrétaire de la fédération SFIO de Tunisie (1938-1939), puis militant en métropole (Seine-Inférieure, Seine-Maritime, Tarn)

Fils de Jean Ladel et de Marie Brouens, d’origine paysanne, commis des Postes à Sfax en 1937, puis muté comme rédacteur à l’Office postal tunisien à Tunis, Robert Ladel « n’avait cessé d’attirer l’attention des services de sécurité de Tunisie par une attitude violemment extrémiste, antimilitariste et suspecte au point de vue national » selon une note de police du protectorat de 1941.

Franc-maçon selon le Service des sociétés secrètes, membre de la loge du Grand Orient Le phare de Thyna, Orient de Sfax, il fut apprenti le 6 juin 1936 et compagnon le 4 décembre 1937. Syndicaliste, il était dirigeant du syndicat des PTT et fut secrétaire de l’Union locale CGT de Sfax de février 1938 à février 1939. Il renonça à ses fonctions pour devenir secrétaire général de la fédération SFIO de Tunisie. Il participa à la fondation de la revue Meskine, périodique politique et social de la SFIO en direction des Tunisiens. Il écrivait aussi dans Tunis Socialiste depuis 1937 au moins, s’en prenant souvent à l’armée et à la gendarmerie.

Mobilisé en août 1939, comme lieutenant de réserve de l’infanterie coloniale au 5e RTS, il quitta l’administration des PTT par application de la loi du 17 juillet 1940. De retour en France, il entra au commissariat à la lutte contre le chômage à Vichy, puis fut successivement directeur départemental des services du STO à Montluçon et à Lyon, puis nommé le 1er octobre 1943 inspecteur général adjoint au secrétariat général à la main d’œuvre, place Fontenoy à Paris. En janvier 1941, il fut dénoncé par les autorités militaires de Tunisie lorsqu’ils découvrirent sa nomination à Vichy ; il avait été faux déclarant sur son appartenance à la maçonnerie.

On repère Robert Ladel militant de diverses fédérations socialistes, au gré de ses mutations, après-guerre. Il était secrétaire fédéral à la propagande en Seine-Maritime dans les années 1950, contribuant au développement des GSE et collaborant encore à la République de Normandie. Il fut muté en Guyane où il devait diriger les services postaux en avril 1955. Une cérémonie d’hommage fut organisée par la section socialiste, en présence de Michel Cohou, Georges Brutelle et Pierre Bérégovoy. Il fut délégué fédéral de la Guyane au congrès national SFIO de 1960 et 1961.

Ladel milita encore dans le Tarn, où, directeur départemental des PTT à Rodez, il fut candidat aux élections législatives de 1962, puis candidat aux cantonales de 1964 à Castres (Tarn). Il arriva alors en deuxième position, après le sortant CNI.

Il était décoré de la Croix de guerre 1939-1945, et était officier de l’Ordre de la Résistance.

Marié le 21 mars 1931 à Paris Ve arr. avec Jacqueline Roubertie, née le 29 septembre 1911 à Paris, employée des PTT ; ils eurent une enfant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136533, notice LADEL Robert par Gilles Morin, version mise en ligne le 3 avril 2011, dernière modification le 16 septembre 2011.

Par Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat., F/7/14994 et 14995 ; Z/6/1927, rapport du 21 avril 1944. — Arch. de l’OURS, dossiers Tarn. — La République de Normandie, 1er avril 1955. — Notes d’Antoine Rensonnet.

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