Par Jacques Girault
Née le 11 juin 1919 à Quimerch (Finistère), morte le 1er mars 2007 à Châtellerault (Vienne) ; institutrice ; militante communiste à Paris, conseillère municipale de Paris, sénatrice de Paris (1968-1977).
Son père, cultivateur, devint cheminot après la guerre. Sa mère devint commerçante et adhéra au Parti communiste français après la guerre. En 1946, membre du bureau de la section communiste de Châteaulin, elle était la responsable de la propagande et des femmes. Catholiques, ils avaient neuf enfants. Catherine Lagatu entra à l’École normale d’institutrices de Quimper (Finistère) en 1939. Titulaire du brevet supérieur, elle enseigna à Camaret de 1944 à 1947 puis à Port-Launay. Titulaire du certificat d’aptitude d’éducation physique, cheftaine aux éclaireuses de France pendant deux ans, commissaire de district, puis assistante provinciale du mouvement, directrice de colonies de vacances, elle fut détachée par l’Académie pour les œuvres péri et postscolaires.
Pendant la Résistance, Catherine Lagatu fut infirmière dans le mouvement Libération-Nord. Elle adhéra au PCF en février 1946. Responsable de la jeunesse dans son comité de section, membre de l’Union de la jeunesse républicaine de France, elle devint la secrétaire fédérale de l’UJRF en 1947-1948. Membre du comité national de l’Union des jeunes filles de France depuis le congrès du 30 août 1946, elle suivit l’école centrale du PCF pour les dirigeants des mouvements de jeunesse en 1947. Elle s’occupait des Vaillants et en fut la secrétaire départementale en 1948-1949. Elle fut membre du secrétariat national du mouvement en 1949. Elle entra au comité de la fédération communiste du Finistère en 1947.
Catherine Lagatu adhéra à la CGT en octobre 1944 puis au Syndicat national des instituteurs en 1945. Elle était la responsable cantonale de la FEN-CGT. En 1947, elle fut proposée pour siéger à l’assemblée de l’Union française mais aussi bien la fédération communiste du Finistère que la commission des cadres du comité central du PCF formulèrent des réserves en raison de son adhésion récente et de sa formation catholique dont elle « ne s’est pas encore débarrassée ».
En 1950, sa carrière et son activité militante connurent un tournant. À la suite d’un stage à l’École normale nationale d’apprentissage, rue de la Tour, Catherine Lagatu devint professeur d’enseignement général dans le centre d’apprentissage du quai de Jemmapes en 1951 (Xe arr.). Elle habitait rue Saint-Maur avec son compagnon, Albert Jaouen, ancien conseiller de la République du Finistère, qui avait deux enfants à charge. Elle avait eu elle-même, à la fin des années 1940, une fille.
Militante dans le Xe arrondissement, Catherine Lagathu était membre du bureau de la section communiste du quartier Saint-Louis. Le secrétariat du PCF, le 28 septembre 1977 décida de reconstituer la commission de l’enfance auprès du comité central et lui en confia la présidence.
Elle figura sur la liste des candidats communistes au conseil municipal de Paris pour le deuxième secteur (IIIe, IVe et Xe arrondissements). À la suite du décès d’Alban Satragne*, elle devint conseillère municipale en 1954 et fut réélue en mars 1959. Elle participa pendant ces mandats à la commission mixte du travail et du chômage, aux commissions de la jeunesse et des sports, et de l’aide à l’enfance. Elle était détachée de l’Éducation nationale en raison de ses fonctions électives. Tête de liste dans le quatrième secteur (IXe-Xe arrondissements), elle fut battue aux élections municipales de mars 1965. Elle fut aussi battue dans le même secteur en 1971. Elle reprit en 1965 son poste de professeur d’enseignement général des collèges.
Catherine Lagatu fut la suppléante du candidat communiste aux élections législatives de novembre 1958 dans la huitième circonscription (Xe arr., quartiers Saint-Louis et Magenta). Elle fut par la suite souvent candidate aux élections législatives.
Elle fut élue de Paris aux élections sénatoriales. Elle siégea de septembre 1968 à octobre 1977. Elle ne se représenta pas. Elle fut secrétaire du Sénat et secrétaire de la commission des affaires culturelles. Selon Alain Lhostis* qui prononça son éloge funèbre, elle fut active dans la réalisation d’équipements dans son arrondissement dont l’école Parmentier et sa piscine, la maison des jeunes de la rue de Château-Landon et sa piscine, la poste centrale.
Catherine Lagatu se retira en Indre-et-Loire et fut enterrée à Descartes.
Son nom fut donné, en 2013, par le Conseil de Paris à la piscine de la rue Parmentier à la suite d’un vœu déposé par le groupe communiste.
Par Jacques Girault
SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Sites internet du Sénat et d’Alain Lhostis. — Presse.