Par Jean-Pierre Besse, Renaud Poulain-Argiolas
Née le 31 octobre 1893 à Hirson (Aisne), morte le 25 novembre 1954 à Montreuil (Seine, Seine-Saint-Denis) ; confectionneuse ; militante communiste ; résistante, membre du Front national de lutte pour la libération ; déportée.
Catherine dite "Marguerite" Perraudin était la fille de Pierre Perraudin, 35 ans, verrier, et d’Alexandrine Courault, 23 ans, cuisinière. Elle épousa Louis Stébig à Paris (Ve arr.) le 28 octobre 1911, avec qui elle eut un fils prénommé Georges, puis en deuxièmes noces Ludovic Pirraud le 1er septembre 1923 à Paris (VIIe arr.). Elle se remaria le 2 décembre 1939 à Montreuil avec Émile Le Morillon, qui y était conseiller municipal communiste dans l’équipe de Fernand Soupé. Le couple vivait au 9 boulevard Théophile Sueur. Elle avait un enfant d’une de ses unions précédentes.
Confectionneuse, Catherine Le Morillon fut arrêtée le 23 septembre 1941 avec plusieurs dirigeants clandestins du parti pour la région Paris-ouest. Parmi eux cinq furent fusillés au Mont-Valérien en janvier 1942. Un rapport de police précisait qu’elle jouait « un rôle de premier plan dans l’organisation ». Elle était membre du Parti communiste depuis 1928.
Son mari Émile, actif dans la Résistance, fut pris par la police, torturé à la prison de la Santé et mourra des suites de ses blessures.
Le 31 janvier 1944, elle fut déportée à Ravensbrück (à 80 km au nord de Berlin) dans le convoi I. 175 au départ de Compiègne, qui avait à son bord 959 femmes. Enregistrée au camp le 3 février, on lui attribua le matricule 27197. Elle y retrouva sa belle-sœur Renée Morillon. Elle fut affectée au Kommando Neubrandenburg, qui travaillait pour une usine d’aviation dans la région du Mecklembourg (dans les environs de Hambourg). On la transféra par la suite au camp de Mauthausen (Autriche), d’où elle fut libérée par la Croix rouge le 22 avril 1945.
La ville de Montreuil rendit hommage au couple Le Morillon en nommant une place Place Marguerite et Émile Le Morillon.
Elle fut reconnue comme membre de la résistance intérieure française (RIF) et du mouvement Front national. Les archives du Service historique de la Défense de Vincennes possèdent des éléments la concernant.
Par Jean-Pierre Besse, Renaud Poulain-Argiolas
ICONOGRAPHIE : Archives de Danièle Dubois.
SOURCES : SHD Vincennes, GR 16 P 468026 (nc). — Arch. PPo., BA 1928.— La Fondation pour la mémoire de la déportation, Le livre mémorial..., op.cit. — État civil. — Archives Arolsen. — Propos recueillis auprès de Danièle Dubois, sa nièce (mai 2022).