JOANNIN Hubert. Pseudonyme pendant la Résistance Grégoire

Par Jean-Michel Steiner, Jean-Noël Dutheil

Né le 10 novembre 1907 à La Grande Poterie à Coulandon (Allier), mort à Tronget (Allier) le 13 juillet 1990 ; ouvrier ajusteur à Moulins (Allier), inspecteur des ventes du journal du Patriote puis de l’Humanité ; militant de la CGT Unitaire, résistant FTPF ; premier secrétaire de la Fédération du PCF-Allier 1946-1949 ; président départemental de l’ARAC et de l’UFAC.

Fils d’ouvrier, Hubert Joannin travailla comme ajusteur à l’entreprise métallurgique Bardet de Moulins. En 1926, avec Georges Chabridon, André Bonnet, Mouly, Barbiéri, et Robert Rousselle il créa la première section des métaux de Moulins qui adhéra aussitôt à la CGTU. Il représenta les métaux de Moulins au VII° congrès de la CGTU (23-29 septembre 1933).
Il adhéra au Parti communiste en 1931 et fut membre du bureau fédéral en 1938. Contraint de quitter Moulins pour Montluçon pour cause de militantisme politique et syndical, il travailla dans les Postes jusqu’en 1936. Revenant toutes les semaines, il apporta la contradiction aux hommes de De la Rocque au hall d’agriculture, il participa à une contre-manifestation contre les fascistes de « Solidarité Française » qui se termina en bagarre dans une salle du Cinéma Américain (26 mai 1934). Il accompagna la délégation du rayon communiste qui signa le 30 juillet 1934 un pacte d’unité d’action avec la section socialiste de Moulins.
Hubert Joannin fut secrétaire de l’Union locale unitaire de Moulins de 1934 à 1935. Partisan de l’unité, il s’adressa aux confédérés en vue d’organiser le 4 novembre 1934, la réunification des Unions locales de Moulins, le même mois, il engagea celles des verriers de Souvigny, des mineurs de Noyant et des cheminots de Cosne. En mars 1935, face aux réticences des « confédérés », Hubert Joannin prit les choses en main convoquant lui-même les délégués des syndicats pour préparer l’unité syndicale. Il devint secrétaire général de l’Union locale réunifiée de 1936 à 1937, à la même époque il fut également secrétaire adjoint de l’Union départementale de l’Allier. Il fut l’un des collaborateurs des journaux communistes l’Alerte et La Voix du Peuple (1935-1936). Au congrès de l’UD CGT d’octobre 1938, s’opposant à Fernand Auberger, il défendit la nécessité de la lutte contre le fascisme et l’unité de la classe ouvrière.
Il épousa Marie Acheron, le 30 juillet 1938, dont il eut trois enfants.

Prisonnier de guerre, il fut rapatrié le 10 décembre 1941. Affecté spécial aux usines Bardet de Moulins, il reprit contact avec les organisations clandestines du Parti communiste. Hubert Joannin (alias Grégoire) fut résistant dans un groupe FTP-sédentaire aux usines Bardet. Du 9 juin au 30 juillet 1944, il participa aux activités militaires du maquis Danielle Casanova (1216e compagnie du 206 bataillon FTPF) comme adjudant : combats des 16 et 18 juillet. Il fut muté, sur ordre de l’état-major inter-régional dans la région stéphanoise, du 31 juillet au 26 août, il prit la direction d’une organisation clandestine de la CGT, il était également membre du comité fédéral PC de la Loire en septembre 1944.
Il revint dans l’Allier en 1945, il dirigea avec Raymond Grand le journal communiste Valmy qui disparut le 16 août 1952, à la même époque, il remplaça Joseph Pacaud en tant que premier secrétaire de la Fédération du Parti communiste, il occupa cette responsabilité de 1946 à 1949. Il fut délégué au premier congrès national du PCF de l’après guerre. En janvier 1952, il fut réélu au bureau fédéral. Hubert Joannin fut président du Comité de défense Henri Martin. En septembre 1951, il devint inspecteur des ventes au journal Le Patriote de Saint Étienne où il s’occupa spécialement de la région de l’arrondissement de Moulins et du sud de la Nièvre. En 1956, il ne fut pas reconduit au Comité fédéral et fut nommé inspecteur des ventes de l’Humanité.
Hubert Joannin fut désigné, par le groupe communiste, comme membre du Conseil de l’Union Française de 1947 à décembre 1948, date à laquelle, il fut remplacé par le général Tubert (ancien conseiller de la République d’Alger, battu aux dernières élections sénatoriales de novembre 1948). Il fut candidat aux élections cantonales du 20 mars 1949, bien qu’étant arrivé en tête du premier tour, il fut battu au second tour. De nouveau candidat le 17 avril 1955, dans le canton de Moulins-ouest. À Moulins, il se présenta à plusieurs élections municipales d’octobre 1947, de 1950, il remplaça Marcel Guyot au conseil municipal, élu en 1953.
Le 13 septembre 1951, il avait obtenu la médaille de la Reconnaissance Française au titre de la résistance. Il milita au sein du mouvement des Anciens Combattants : il occupa de nombreux postes de responsabilité à l’UFAC, membre du bureau départemental de l’ANACR. Il représenta l’ARAC au Conseil Départemental de l’ODAC.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136570, notice JOANNIN Hubert. Pseudonyme pendant la Résistance Grégoire par Jean-Michel Steiner, Jean-Noël Dutheil, version mise en ligne le 5 avril 2011, dernière modification le 26 février 2020.

Par Jean-Michel Steiner, Jean-Noël Dutheil

Iconographie : photothèque de l’IHS CGT du 03.

SOURCES : Arch. Dép. Allier, 2200W66. — Arch. de l’IHS-CGT du 03 : cartons UL de Moulins, UD CGT de l’Allier. — Arch. PCF-Allier. — Presse : La Montagne, 10 novembre 1977, 24 janvier 1978, 1 juillet 1986, 16 juillet 1990 ; Valmy ; Le Patriote, L’Emancipateur, 25 mai, 16 juin, 4 août 1934, 20 avril 1935. — Un siècle de luttes sociales en Bourbonnais, Marcel Legoutière p 56 et 57. — La Presse Bourbonnaise sous la IIIe République, Georges Rougeron p 68.

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