LE CALVEZ Joseph

Ancien combattant de 1914-1918, Joseph Le Calvez était un patron marin-pêcheur implanté dans le petit port trégorrois de Trédrez-Locquémeau. Militant laïque proche des milieux radicaux, il intégra en tant qu’adjoint la municipalité républicaine en 1929. Sa femme était commerçante.

Abonné de La Charrue Rouge, il évolua vers la SFIO, participant activement à la campagne de Philippe Le Maux*, premier député socialiste du département, élu à Lannion en 1936. Adhérant socialiste, il devint maire de Trédrez en 1939 à l‘occasion d’une partielle après le décès de François Le Bivic. Il était investi localement dans les réseaux de résistance au Front National (comme d’autres militants SFIO des Côtes-du-Nord, parmi lesquels des dirigeants de premier plan comme Jean Devienne*, Yves Henry* ou Yves Rallon*). Enraciné dans les milieux populaires maritimes, il demeura maire SFIO à la Libération, réélu en 1947 et 1953, dans une commune marquée par un vote communiste puissant.

Proche d’Armand Lagain*, Joseph Le Calvez figurait parmi les membres fondateurs du PSA en novembre 1958 lors de la scission menée par Antoine Mazier* (député de Saint-Brieuc 1945-1958). Secrétaire de section et membre de la direction fédérale, il comptait parmi les élus locaux du Trégor, très écoutés par Antoine Mazier, présidant à de nombreuses reprises les congrès fédéraux. Joseph Le Calvez était par ailleurs actif dans divers réseaux associatifs : amicale laïque (président cantonal du CAL en 1961), anciens combattants, Mouvement de la Paix…

Pilier d’un réseau de coopératives maritimes depuis 1935, Joseph Le Calvez était président de la Caisse Régionale de Crédit Maritime Mutuel en 1961. Il était aussi président du Syndicat Intercommunal du Léguer depuis 1962.
En 1965, il figurait parmi les 25 maires revendiqués par le PSU dans les Côtes-du-Nord. A son décès en juillet 1966, le PSU lui rendit un triple hommage par l’intermédiaire de 3 élus : Yves Le Foll* (au nom de la fédération), Pierre Jagoret* (pour son action locale) et Marcel Le Guyader* (pour son militantisme coopératif). La municipalité de Trédrez fut gagnée par les communistes en 1966 (Louis Corson), avant de redevenir dans le giron socialiste avec Louis Cado (1971-1989) enseignant syndicaliste EE proche de Yves Thomas*) et Joël Le Jeune (depuis 1989), ingénieur issu des réseaux UDB.