LE BRIS Louis

Par François Prigent

Né le 26 août 1917 et mort le 25 avril 2005 à Roudouallec (Morbihan) ; instituteur puis directeur d’école ; conseiller municipal SFIO (1947-1953), puis maire SFIO (1953-1960) puis PSU (1960-1965) puis FGDS-PS (1965-1980) de Roudouallec.

Son père Joseph Le Bris était cultivateur et sa mère ménagère. Passé par les écoles laïques, il devint instituteur à sa sortie de l’EN de Vannes peu avant la guerre. Prisonnier de guerre, il était directeur d’école de Roudouallec à la Libération.

Très investi dans les filières laïques, il adhéra dès 1945 à la SFIO dirigée par Jean Le Coutaller*. Secrétaire de la section, composée de 26 éléments, il fut élu conseiller municipal de Roudouallec en 1947. En 1953, il emporta à 38 ans la mairie de Roudouallec avec plusieurs adhérents socialistes (Pierre Le Jacq, adjoint, Joseph David, Jean Le Bris, Guillaume Le Meur, Louis Le Naour, Joseph Pérennec et Jean Quéré).

Mais dans une lettre du 18 septembre 1954 à Jean Le Coutaller, Louis Le Bris insistait sur la prégnance des réseaux locaux par rapport aux filières partisanes : « notre section est en sommeil depuis bientôt 5 ans, je suis affilié au parti par l’intermédiaire de Gourin. Directeur d’école et maire, je suis très occupé ». La suite du courrier insistait sur la force des relais laïques, notamment par l’intermédiaire du SNI, révélant un socialisme assez peu partisan, capable d’attirer les commerçants locaux (Louis Le Dour, cafetier, Le Guen charron) et les réseaux laïques (Louis Kermeur, instituteur).
Figure centrale du réseau d’élus locaux de la SFIO, il incarnait une forme de socialisme municipal dans le Nord-Ouest-du Morbihan. Louis Le Bris ne fut jamais candidat aux cantonales. Réélu maire de Roudouallec en 1959, il figurait dans les réseaux Kléber-Lousteau en novembre 1959, en vue de redynamiser la commission nationale agricole de la SFIO.

Louis le Bris s’opposa avec vigueur à la politique algérienne de Guy Mollet, au point de rompre avec la SFIO au début des années 60. Seul maire adhérent du PSU en 1962, il restait cependant proche des filières militantes de la SFIO, entretenant des rapports étroits avec le secrétaire fédéral Yves Guélard* au moment des différentes élections. Il réintégra d’ailleurs le milieu socialiste traditionnel en 1965. Dans le canton, il s’avérait proche des maires socialistes de Langonnet (Grégoire Le Minou*) et de Gourin (Alexis-Joseph Kergaravat*).
Localement, ce militant laïque convaincu constituait des listes municipales très ouvertes aux chrétiens sociaux, obtenant des succès nets dès le premier tour. Maire PS en 1971, il était actif dans les cercles régionalistes en cours de constitution dans le Centre-Bretagne, notamment autour du maire PS de Ploërdut, Yves Guilloux.

En 1977, Louis Le Bris désigna Yves Moal (instituteur, issu des filières communistes), comme premier adjoint. A 62 ans, il lui passa le relais à la mairie en avril 1980. Le PS conserva Roudouallec jusqu’en 1995, la commune évoluant alors vers un vote conservateur nettement affirmé. Institutrice également, sa femme décéda en 2007, deux ans après Louis Le Bris.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136578, notice LE BRIS Louis par François Prigent, version mise en ligne le 6 avril 2011, dernière modification le 21 mai 2021.

Par François Prigent

SOURCES : Arch. Dép. du Morbihan, 928 W 24, 84 J 46, 85 J. – Arch. de l’OURS, dossiers Morbihan. – Arch. Fédérales du PS Morbihan. — Le Rappel du Morbihan. — Entretien avec Yves Moal. — Mairie de Roudouallec. - Christophe Rivière « Les maires du Morbihan (1929-1953), in Les Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, n° 2, t. 113, juin 2006 ». — François Prigent (dir), « Figures militantes et réseaux socialistes dans le Morbihan au 20e siècle », dossier spécial, in Recherche Socialiste, n° 42, mars 2008. — François Prigent, « Les réseaux socialistes PSU en Bretagne (1959-1981) : milieux partisans, passerelles vers le PS, rôle des chrétiens de gauche », in Tudi Kernalegenn, François Prigent et alii, Le PSU vu d’en bas. Un parti dans les régions : réseaux sociaux, mouvement politique, laboratoire d’idées (années 50 - années 80), Presses Universitaires de Rennes, 2009.

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