JOUAN Guillaume, Toussaint

Par Alain Prigent

Né le 18 janvier 1910 à Corlay (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor), mort le 1er mars 1981 à Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) ; cheminot ; FTP, lieutenant FFI ; militant du PCF et de la CGT.

Son père Toussaint était maçon et sa mère Marie Morlec ménagère. Guillaume Jouan devança à l’appel le 24 octobre 1930, effectuant son service militaire au 23e régiment d’infanterie coloniale basé à Saint-Brieuc jusqu’à sa démobilisation le 15 octobre 1931. Père de quatre enfants, il fut affecté spécial en février 1940 comme agent chargé de l’entretien du matériel roulant de la SNCF à la Gare Saint-Lazare. Des 1941, il fit partie du groupe de résistance de La Chapelle (région Nord SNCF), sous les ordres de Marceau, chargé de la propagande et de la distribution de tracts. Il avait en charge de transporter du matériel en Bretagne tous les 15 jours chez Yves Pommelet*, cheminot au passage à niveau à Quintin, à partir de février 1941. En juillet 1942 il fut muté au dépôt SNCF de Saint-Brieuc s’intégrant immédiatement au réseau communiste des cheminots briochins dirigé par Armand Guillou*. Le 29 juillet 1942, il récupéra à Saint-Gilles-Pligeaux un stock important de dynamite et de détonateurs qu’il ramena à Saint-Brieuc. Après l’arrestation des cheminots du dépôt en août 1943, il prit le commandement FTP au sein du dépôt SNCF. Il participa en particulier à la destruction aux explosifs, avec un groupe de combats le 29 avril 1944, de 25 locomotives, d’une grue de 10 tonnes et d’une grue d’alimentation en eau, provoquant la mise hors d’état du dépôt SNCF de Saint-Brieuc pendant trois semaines, actions menées alors que le dépôt était occupé. Traqué par la Gestapo, il réussit à échapper à la Milice en se cachant dans un premier temps à Saint-Gilles-Pligeaux puis en intégrant le maquis de Trégenestre. Le 5 août 1944 il se distingua au lieu-dit Kernouen en Quessoy en attaquant un détachement de 40 Allemands. Le 8 août 1944, à la tête d’un groupe de résistants, il aida la colonne américaine venant de Moncontour à se diriger vers Saint-Brieuc. La libération achevée, il reprit sa place au dépôt de Saint-Brieuc.

Il servit dans les forces françaises de l’intérieur des Côtes-du-Nord, à l’état-major FTP du 20 juillet 1942 au 8 août 1944. Il obtint le grade de chevalier de la Légion d’honneur en décembre 1957.

Guillaume Jouan fut membre du conseil syndical du syndicat CGT des cheminots de Saint-Brieuc en 1947. Délégué traction en 1945, il fut un acteur important de toutes les grèves qui affectèrent le dépôt de Saint-Brieuc. Il milita au PCF jusqu’à son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136649, notice JOUAN Guillaume, Toussaint par Alain Prigent, version mise en ligne le 7 avril 2011, dernière modification le 7 juin 2011.

Par Alain Prigent

SOURCES : Arch. de l’UD CGT des Côtes d’Armor (archives du syndicat des cheminots). Papiers personnels de Guillaume Jouan. ― L’Aube Nouvelle, Ouest-Matin. ― Une semaine dans les Côtes-du-Nord, supplément de l’Humanité Dimanche.― Bretagne Nouvelle, hebdomadaire des fédérations du PCF de Bretagne (1968-1981). ― Christian Bougeard, « Le choc de la deuxième guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord », thèse de doctorat d’Etat, Rennes II, 1986. ― Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969, 312 p. ― Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000, 287 p. ― État-civil précisé par la mairie de Corlay.

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