KERLEAU Louis

Par Alain Prigent, Serge Tilly

Né le 18 février 1913 à Audresselles (Pas-de-Calais), fusillé le 8 juin 1944 à Rennes (Ille-et-Vilaine) ; ouvrier agricole ; membre des Jeunesses communistes ; FTPF.

Ouvrier agricole, célibataire, Louis Kerleau habitait le hameau de Plomor en Pleumeur-Gautier (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor). En mai 1942, il rencontra à Plouguiel Robert Toanen puis Louis Pichouron qui étaient en train de mettre en place le PCF clandestin dans l’ouest du département. Il entra dans l’organisation clandestine et plus particulièrement dans la branche militaire FTP. À la tête d’un triangle composé de Charles Le Moal et d’Émile Laurent, il était sous la responsabilité de Robert Toanen. Fin 1942, Marcel Brégeon, responsable du PCF clandestin dans les Côtes-du-Nord, remit à Toanen des explosifs en lui demandant de passer à l’action le plus rapidement possible. Le 1er janvier 1943, Louis Kerleau accompagna Marcel Danigo et Robert Toanen lors d’une opération à la mairie de Pleumeur-Gautier où ils saisirent une machine à écrire qui fut dirigée vers Saint-Brieuc. Dans les premiers jours de janvier 1943, avec le même groupe, il procéda au sabotage d’une pelle mécanique sur le chantier allemand de la gare de Pleumeur-Gautier. En février 1943, les membres de son triangle procédèrent à deux opérations contre des fermiers soupçonnés de collaborer avec l’ennemi (à Trédarzec le 7 février et à Pleumeur-Gautier le 21 février). L’identification de quelques dizaines de militants fut rendue possible par les aveux obtenus sous la torture par les inspecteurs du Service de police anticommuniste (SPAC) et par le non-respect des mesures de cloisonnement liées à la clandestinité. Elle provoqua une véritable hécatombe, sans toucher cependant les principaux responsables du PCF clandestin en fuite. Au moment de son arrestation, en avril 1943, Kerleau était en possession d’un revolver. Le 7 juin 1944, il fut condamné à la peine de mort par le tribunal militaire allemand FK 748 de Rennes et fusillé le lendemain à la caserne du Colombier à Rennes avec 31 autres camarades dont Robert Toanen. Huit républicains espagnols faisaient partie des 32 suppliciés. Louis Kerleau avait trente et un ans.

Il figure sur Le monument du Colombier à Rennes, sous le nom de « Louis Herloan ».

Site des Lieux de Mémoire du Comité pour l’Étude de la Résistance Populaire dans les Côtes-du-Nord

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136653, notice KERLEAU Louis par Alain Prigent, Serge Tilly, version mise en ligne le 7 avril 2011, dernière modification le 15 mai 2022.

Par Alain Prigent, Serge Tilly

SOURCES : Arch. Dép. Côtes-d’Armor, 1043W33, activité du PCF (1940-1944). – DAVCC, Caen (Notes Jean-Pierre Besse et Thomas Pouty). – Christian Bougeard, Le choc de la Deuxième Guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’État, Rennes II, 1986. – Louis Pichouron, Mémoire d’un partisan breton, Presses universitaires de Bretagne, 1969. – Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. – Alain Prigent, « La SPAC contre le PCF clandestin », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 6/7, 1998. – Alain Prigent, Serge Tilly, « Les fusillés et les décapités dans les Côtes-du-Nord (1940-1944) », Les Cahiers de la Résistance populaire dans les Côtes-du-Nord, no 12, 2011.

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