LAUNAY Léon

Par Christian Bougeard, François Prigent

Né le 23 septembre 1912 à Perret (Côtes-du-Nord), mort le 29 avril 1988 à Saint-Gelven (Côtes-du-Nord) ; aviculteur ; maire PSU-PS de Saint-Gelven (1959-1986) ; conseiller général PSU puis PS de Gouarec (1960-1988) ; militant PSU (1960-1972) puis PS (1975-1988).

Aviculteur installé à Saint-Gelven, Léon Launay avait faire son service militaire en Algérie dans les années 1930.

En mars 1959, il fut élu maire de Saint-Gelven à 47 ans, s’inscrivant dans la continuité de Alain Raoult*, maire SFIO entre 1945 et 1953, dans cette commune du Centre Bretagne bretonnant.

Élu conseiller général en 1958, Pierre Le Boulch, maire de Plélauff, décéda en 1960. Lors d’une réunion de la section cantonale, il fut choisi pour être le candidat PSU aux cantonales, appuyé tout particulièrement par Basile Denis* (maire de Saint-Ygeaux, candidat SFIO en 1958), Tanguy* maire de Laniscat et Le Du adjoint à Mellionnec. En octobre 1960, âgé de quarante-huit ans,Léon Launay emporta , sous l’étiquette PSU, ce canton qui avait été communiste avec Mathurin Nicolas* , entre 1945 et 1951. Il rendit officielle son adhésion au PSU au lendemain de sa victoire aux cantonales.

En février 1961, il était investi dans les réseaux coopératifs des éleveurs bretons, dont le président était Jacques Montfort*, également militant PSU.
En septembre 1962, il figurait aux côtés de Antoine Mazier* et Marcel Le Guyader* sur la liste PSU aux sénatoriales. Avec 21,5 % des suffrages exprimés (298 voix), la liste PSU distançait largement la liste SFIO, conduite par Alexandre Thomas* (8 % des voix) au sein de la mouvance socialiste.
En 1964, il entama un second mandat de conseiller général. Lors du renouvellement de mars 1970, Le Combat Social fit état de vives tensions quant à la fidélité de Léon Launay aux thèses défendues par le PSU. Il fut néanmoins réélu sous l’étiquette PSU.

S’étant éloigné du PSU, il se rapprocha du PS dès 1972. Lors des législatives de mars 1973, il présidait le comité de soutien du tandem PS dans la circonscription PS (Claude Wilquin et Arsène Le Bacquer), qui obtint 9,9 % des voix face aux candidats PSU, Guy Caro* et Guillaume Troël (11,8 % des voix). Mais il ne sembla franchir le pas de l’adhésion formelle au PS qu’à l’occasion des Assises du Socialisme, à l’instar des autres grands élus PSU, dans le sillage de Yves Le Foll*.

Forte personnalité très ancrée dans son canton, Léon Launay pouvait parfois s’emporter contre René Pleven (en 1972) ou ironiser contre son collègue du PSU le Dr Guy Caro* lorsque ce spécialiste intervint, en janvier 1974 ,sur la question du traitement des alcooliques. De caractère entier et ombrageux, pas toujours enclin à respecter la discipline de parti, Léon Launay était toujours confortablement réélu dans son canton, dès 1er tour, en 1976 et 1982, rassemblant les voix de la gauche non communiste et d’une partie de la droite.
Candidat PCF, Lucien Thomas, adjoint de Laniscat, obtenait 17,4 % des voix en 1970, 23,4 % des voix en 1976 et 26 % des voix en 1982.

Léon Launay démissionna de son poste de maire en 1986, passant le relais à Jean Guillou (1986-2001), Pascale Le Soën (2001-2002) puis Michel André depuis 2002.

Décédé au début de 1988, le siège de Léon Launay fut repris en octobre 1988 par Toussaint L’Hermitte, technicien en architecture, qui obtint 53.9 % des voix au second tour. Le canton de Gouarec fut perdu par le PS en 2001, avant d’être repris en 2008 par Michel André, dont le beau-père était un ancien adjoint de Léon Launay.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136693, notice LAUNAY Léon par Christian Bougeard, François Prigent, version mise en ligne le 9 avril 2011, dernière modification le 12 novembre 2017.

Par Christian Bougeard, François Prigent

SOURCES : Arch. Dép. des Côtes d’Armor. — Arch. de la FJJ, dossiers Côtes-du-Nord. — Arch. Fédérales du PS des Côtes d’Armor. — Ouest-France, 26 septembre et 3 octobre 1988. — Alain Soubigou, Le conseil général des Côtes-du-Nord (1945-1976). Les années Pleven, maîtrise d’histoire, Paris IV, 1988. — Arnaud Le Breton, L’évolution du communisme rural dans le sud-ouest des Côtes-du-Nord 1958-1983, maîtrise d’histoire, Université de Bretagne occidentale, Brest, 1998. —Tudi Kernalegenn, François Prigent, Gilles Richard, Jacqueline Sainclivier (dir.), Le PSU vu d’en bas. Réseaux sociaux, mouvement politique, laboratoire d’idées (années 50 - années 80), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2009, 343 pages.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable