LAGORCE Pierre

Par Gilles Morin

Né le 16 mai 1914 à Pugnac (Gironde), mort le 15 juin 2002 à Bordeaux (Gironde) ; administrateur à l’Assemblée nationale ; militant et élu socialiste de la Gironde ; maire de Langon (1965-1989), conseiller général de Podensac (1970-1982), conseiller régional d’Aquitaine (1988-1991), député (1967-1986 ; 1988-1993), député européen (1973-1979).

Fils de René Lagorce, mécanicien, ouvrier, artisan-serrurier, puis petit entrepreneur, et de son épouse Raymonde Émery, brodeuse et lingère, petit-fils d’agriculteurs, Pierre Lagorce fréquenta le cours complémentaire de Langon, l’École normale d’instituteur de la Gironde de 1930 à 1933, puis la faculté des Lettres de Bordeaux, enfin la faculté de Droit de Paris. Il obtint un brevet supérieur et prépara une licence ès-Lettres et pratiqua alors de nombreux sports : rugby, athlétisme et natation. Il appartenait depuis l’École normale aux Étudiants socialistes, rattaché à la section de Bordeaux, et aux Jeunesses socialistes de Langon. Il participa à la fondation d’une section des Étudiants socialistes de Bordeaux avec Cassagne*, Pommier et Dupuy en 1934. Il exerça tout d’abord comme instituteur de 1933 à 1938 tout en préparant sa licence de lettres qu’il obtint.

Lagorce faisait son service militaire lorsque débutèrent les hostilités. Au début de la guerre, il commandait une unité coloniale de l’Infanterie de Marine (Sénégalais, Dahoméens, Voltaïques). Fait prisonnier lors de l’armistice, emprisonné à l’Oflag VI D, IV, puis à la forteresse de Colditz, il fut libéré en 1945. Il exerça en qualité d’administrateur à l’Assemblée nationale. De retour en France, il fut chef de la division des questions à l’Assemblée nationale, titulaire, après avoir passé le concours en juillet 1947. Il avait été désigné secrétaire de la commission des lois constitutionnelles en 1947, puis fut détaché à la demande du président Houphouët-Boigny à l’étranger : secrétaire général de l’Assemblée constituante, puis législative, puis nationale de la République de Côte d’Ivoire en 1958-1959, il fit de très nombreuses missions dans le Tiers-Monde à partir de 1954, mais aussi en Suède, en Allemagne fédérale et aux États-Unis. De retour en France en 1964, il exerça de nouveau à l’Assemblée, étant notamment chef de secrétariat de la division des lois, puis de celle des questions.

Pierre Lagorce, tenu à un devoir de réserve lorsqu’il était à l’Assemblée, adhéra à la SFIO en 1965 et entra lui-même en politique dans la Gironde. Il fut tout d’abord élu maire SFIO de Langon de mars 1965 à mars 1989. En 1965 sa liste obtenait treize sièges (dont six SFIO et six centre gauche), contre dix à la liste centriste.

Membre du comité exécutif départemental de la FGDS de la Gironde en 1966, au titre de la SFIO, il fut élu député FGDS de la 8e circonscription de la Gironde le 12 mars 1967, et réélu sur les listes SFIO puis PS jusqu’à 1993 et fut vice-président de l’Assemblée nationale du 2 avril 1980 au 2 avril 1981. Il appartint à la Commission des Affaires étrangères.

Élu conseiller général de Podensac le 15 mars 1970, il battait le maire indépendant-paysan Lillet. Réélu en 1976, il ne se représenta pas en 1982.

Député européen de 1973 à 1979, 1er vice-président du groupe socialiste européen, Lagorce appartenait à l’Association internationale parlementaire et à l’Association des parlementaires de langue française ; il fut par la suite membre suppléant de la délégation française de l’Assemblée consultative du Conseil de l’Europe de 1988 à 1993.

Élu conseiller régional d’Aquitaine de 1986 à 1992, il appartenait au bureau du conseil régional et présidait la commission développement économique en 1981. Membre du bureau du syndicat départemental des communes de la Gironde, il siégeait au comité régional de distribution du gaz de la région de Bordeaux.

Membre du bureau de l’Association parlementaire Europe-Afrique en 1967, Lagorce présida le groupe d’amitié France-Côte d’Ivoire et participa à la négociation des accords de Lomé en 1968. Il présida également France-Hongrie en 1978. Il fut enfin secrétaire général, puis vice président (1968) du Comité parlementaire par le sport. Il fut encore membre de l’Association internationale des parlementaires de langue française en 1988.

Pierre Lagorce prit partie dans les débats internes de son organisation à plusieurs reprises, il fut ainsi signataire de la motion Mollet-Mauroy, pour le congrès national constitutif de mai 1969 à Alfortville et signataire de la motion Mitterrand pour le congrès de Grenoble en 1973.

Déjà titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 et de la Croix du combattant, titulaire de nombreuses décorations africaines, il fut décoré des mains de François Mitterrand, président de la République comme officier de la Légion d’honneur à titre militaire.

Pierre Lagorce se maria à Arnac-Pompadour (Corrèze) en juin 1935 avec Anne-Marie Le Gal, née le 15 juin 1913 à Paris, enseignante, avec laquelle il eut une fille.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136706, notice LAGORCE Pierre par Gilles Morin, version mise en ligne le 10 avril 2011, dernière modification le 20 avril 2022.

Par Gilles Morin

SOURCES : Arch. Nat., CAC, 19830172, article 72. — Arch. Ass. Nat. Dossier biographique. — Arch. FJJ/6EF73/2. — Archives de l’OURS, dossiers Gironde. — Le Trombinoscope des régions, départements et DOM-TOM, La Gazette du Parlement, tome 2, Paris, 1991. — La Documentation socialiste, avril 1969. — Le Poing et la Rose, n° 15, mai 1977. — État civil.

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