COLLET François, Laurent

Par David Castrec

Né le 14 novembre 1880 et mort le 21 septembre 1958 à Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) ; menuisier ; directeur de coopérative ; secrétaire de la bourse du travail de Saint-Brieuc (1904-décembre 1907) ; militant socialiste ; conseiller municipal à Saint-Brieuc (1908).

François Collet vers 1908 - Collection privée – David Castrec D.R.
François Collet vers 1908 - Collection privée – David Castrec D.R.

Son père Louis Collet exerça d’abord le métier de carrier, tailleur de pierres dans l’entreprise familiale, puis devint forgeron à son propre compte. Il fut conseiller municipal républicain de Saint-Brieuc de 1900 à 1908. Sa mère Ernestine Marie, Louise, Hinault, sans profession, était âgée de 28 ans à sa naissance.

François Collet fréquenta l’école laïque. Menuisier de formation, il débuta son métier chez son oncle Auguste Collet dont l’entreprise de bâtiment en 1897 comptait 102 ouvriers. Il travailla aussi chez un autre de ses oncles qui possédait une entreprise de maçonnerie. Dès 1900, François Collet, âgé de 20 ans, s’impliqua dans la vie politique en adhérant au seul groupe socialiste des Côtes-du-Nord « L’Émancipation » dirigée par le docteur Paul Boyer. Il y côtoya d’autres jeunes militants, venus d’horizons divers, comme Frédéric Courtel, Troquer, Bouté et Georges Le Mercier) au seul groupe socialiste des Côtes-du-Nord « L’Émancipation » représenté par le docteur Boyer. Anticlérical, il fut également un farouche défenseur de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État.

Adhérent du syndicat des menuisiers de Saint-Brieuc dès 1902, il en devint le secrétaire (1905-1908) puis le président en 1909. Membre du comité central de la bourse du travail de Saint-Brieuc, il fut élu secrétaire de cette structure (septembre 1904-décembre 1907), succédant à Jean-Baptiste Leturgeon en septembre 1904. Il était le représentant d’une ligne plus avancée que celle de son prédécesseur réformiste qui refusait les débats politiques. Il participa au congrès de Morlaix et de Paris des bourses du travail. Il assista comme délégué au XIVe congrès national corporatif -8e de la CGT- et à la conférence des bourses du travail tenus à Bourges du 12 au 20 septembre 1904. Il y représentait le syndicat des boulangers et les syndicats des métiers du bâtiment de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord). Il assista également au XVe congrès, Amiens, octobre 1906, où il représenta divers syndicats de Saint-Brieuc. Ayant fondé en août 1906 une coopérative de menuiserie, il abandonna au début de l’année 1907 ses fonctions de secrétaire général de la bourse du travail remplacé alors par Gustave Courcoux, ouvrier peintre. Cependant, il continua de militer au sein de la commission d’initiative créée en octobre 1907. Militant socialiste, il participa au 7e congrès de la FSB (Fédération Socialiste de Bretagne) les 7 et 8 juillet 1907 qui décida sa dissolution et la départementalisation des structures en se fondant dans la SFIO. Il figura sur la liste de représentation proportionnelle au titre du GFIO (groupement fédéral des intérêts ouvriers). Élu au conseil municipal à Saint-Brieuc en mai 1908, il est victime d’une campagne haineuse menée par Boyer. Il fit le choix de démissionner le 22 juin provoquant ainsi une élection municipale partielle. Il adhéra alors au nouveau groupe socialiste de Saint-Brieuc créé par Louis Guilloux opposé à Boyer. Administrateur de la société anonyme constituée le 15 janvier 1910, il contribua au capital initial pour la construction de la Maison du Peuple de Saint-Brieuc. Il avait participé avec d’autres militants à la rédaction du rapport sur la Maison du Peuple attribué à Louis Hinault, parent par alliance de son épouse. Blessé pendant la Grande Guerre par un éclat d’obus, et gazé Collet vit sa santé se détériorer. Il reprit la gestion de la coopérative de menuiserie en 1918. Il participa à la résurgence des formations syndicales à Saint-Brieuc. Il fut présent dans les rassemblements de la SFIO d’après guerre dans les assemblées d’avant le congrès de Tours refusant l’adhésion à la IIIe Internationale suivant Augustin Hamon et la minorité des militants. Sollicité par le milieu ouvrier, nombre de réunions se déroulaient chez lui. Il participait à de fréquentes réunions publiques où il fut quelquefois attaqué par les patrons et ses adversaires politiques de l’époque. François Collet participa à la souscription lancée par la fédération de la SFIO des Côtes-du-Nord dans son organe L’Éveil Breton pour l’élection législative en mai 1921. Victime d’une campagne de dénigrement, il quitta la coopérative suite à des divergences au sein même du conseil, et créa sa propre entreprise de menuiserie et de charpente en avril 1927 à Saint-Brieuc et la dirigea pendant trente ans. Jusqu’en 1958, année de son décès, il resta adhérent SFIO.

François Collet se maria le 2 septembre 1908 avec Anna Julia Pascot à Saint-Brieuc.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136716, notice COLLET François, Laurent par David Castrec, version mise en ligne le 13 avril 2011, dernière modification le 4 novembre 2011.

Par David Castrec

François Collet vers 1908 - Collection privée – David Castrec D.R.
François Collet vers 1908 - Collection privée – David Castrec D.R.

SOURCES : Archives privées David Castrec. — Bibliothèque de Saint-Brieuc, Fonds Louis Guilloux, papiers personnels relatifs à La Maison du Peuple. - Archives municipales de Saint-Brieuc, 6F6.2. - Archives des Côtes d’Armor : Elections municipales Saint-Brieuc (1908) 3M394. — Le Réveil des Côtes-du-Nord, JP 17/C. — Le Populaire des Côtes-du-Nord, publication du groupe fédéral des intérêts ouvriers briochins ( JP 71). — Articles signés Kerlan dans Le Travailleur de l’Ouest. - Notice non signée dans le Maitron 3e période (1871-1914). — Claude Geslin, Le syndicalisme ouvrier en Bretagne jusqu’à la première guerre, 3 tomes, Espaces Ecrits, 1990 . — Alain Prigent, Histoire des communistes des Côtes-du-Nord (1920-1945), Saint-Brieuc, 2000. ; Alain Prigent, « Le socialisme dans les Côtes-du-Nord avant 1920, origines et paradoxes d’une implantation » in Christian Bougeard, Un siècle de socialisme en Bretagne, de la SFIO au PS (1905-2005), PUR, CRBC, 2008. — Alain Prigent, François Prigent, "L’expérience éphémère de la Bourse du Travail de Saint-Brieuc (1904-1909)" Article à paraître dans le numéro spécial des Cahiers d’Histoire sur l’histoire des Bourses du Travail, 2012. — État-civil en ligne des Côtes d’Armor.

Iconographie : -Photo du congrès de la FSB de Saint-Brieuc en juillet 1907.

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