ROUCOUX Roger, Adolphe

Par Julien Cahon, Guy Fontaine (IHS CGT Aisne)

Né le 8 janvier 1926 à Ciry-Salsogne (Aisne), mort le 11 novembre 2016 à Amiens (Somme) ; employé ; militant communiste et syndicaliste CGT dans l’Aisne puis dans la Somme ; secrétaire à l’organisation (1962-1967) puis secrétaire général (1967-71) de l’UD-CGT de l’Aisne, secrétaire général du comité régional CGT Picardie (1971-1983).

Roger Roucoux et son épouse, Josette Linossier. IHS CGT Aisne
Roger Roucoux et son épouse, Josette Linossier. IHS CGT Aisne

Roger Roucoux fut élevé dans un milieu cheminot. Son père était cantonnier des chemins de fer et sa mère, garde-barrière. Il se maria en mai 1952 à Beautor (Aisne) avec Josette Linossier.
Il alla à l’école primaire dans la commune voisine de son village natal, et poursuivit sa scolarité au collège de Soissons, où il fut pensionnaire pendant six ans, de 1939 à 1944. Il avait obtenu son certificat d’études, son brevet élémentaire puis la première partie du baccalauréat, avant la libération, mais échoua à la seconde, passée après la libération. Il adhéra aux Jeunesses communistes en 1945, « dans l’ambiance qui suivit la libération », puis au PCF en janvier 1946. N’ayant pas réussi à entrer à la SNCF, il travailla, peu de temps, comme saisonnier à la sucrerie de Bucy-le-Long (Aisne), puis au Bon Marché avant d’être employé comme aide-comptable à la SEI (Société des embranchements industriels) à Soissons, où il travailla pendant environ deux années. Il adhéra alors à la CGT et eut des activités syndicales au sein de la SEI. Licencié, il entra à la coopérative de production du bâtiment de Laon. La coopérative ayant fait faillite, il fut employé à la Sécurité sociale de Saint-Quentin à partir de 1950, puis devint permanent de l’UD-CGT de l’Aisne en 1962.

Secrétaire à l’organisation de l’UD-CGT de 1962 à 1967, puis secrétaire général de 1967 à 1971, il fut désigné secrétaire du comité régional, fraîchement constitué, et dont le siège était à Amiens. Il quitta alors l’Aisne pour la Somme. En décembre 1981, lors du 34e congrès départemental de l’UD-CGT, il était, d’après Le Travailleur de la Somme, employé URSSAF et membre du bureau de l’UD-CGT de la Somme. Secrétaire régional CGT jusqu’en 1983, il quitta cette responsabilité à sa demande, mais resta quelques années dans le collectif de direction. Jean-Marie Faucillon lui succéda à la tête du comité régional. Roger Roucoux contribua ensuite à asseoir le centre d’études économiques et sociales régional, qu’il anima jusqu’en 2006.
Lors de la création de l’Institut d’Histoire sociale (IHS CGT) de l’Aisne en décembre 2004, il accepta d’en devenir le président d’honneur avec Marcel Caille. Il en fut un membre actif, présent très souvent aux réunions. Il rédigea pour l’IHS-CGT 02 une histoire de la grève de 1952 aux Aciéries-laminoirs de Beautor (ALB), publiée en 2014, dans laquelle il rend hommage à son camarade de lutte Marcel Caille.

Sur le plan politique, Roger Roucoux comparut le 11 janvier 1952 devant le tribunal correctionnel de Laon, sous l’inculpation d’outrage à magistrat à la suite d’une action de la jeunesse contre la réforme du service militaire dite des dix-huit mois et des deux ans. Il a alors vingt-six ans et il est le responsable de l’UJRF de l’Aisne (Union de la jeunesse républicaine de France, équivalent aujourd’hui de la Jeunesse communiste). L’organisation organisait alors de nombreuses actions contre les guerres impérialistes ou de décolonisation (Indochine…), contre l’allongement du service militaire. Roger Roucoux fut acquitté le 2 mai 1952 après une intense mobilisation dans le département : des motions, des pétitions, des télégrammes, des lettres arrivèrent sur le bureau du procureur. Le juge déclara à l’audience : « Eh, dans quel embarras vous mettez le tribunal ; aviez-vous besoin de mettre en émoi le département pour cela ! ».

Roger Roucoux fut également membre du comité fédéral puis du bureau fédéral de l’Aisne. À son arrivée dans la Somme, il intégra le comité fédéral (28e conférence fédérale, novembre 1971) et accéda ensuite au bureau fédéral. Il avait suivi l’école du parti à Moscou en 1965-1966 et fut délégué à trois congrès nationaux dans les années soixante et soixante-dix. En mars 1981, Roger Roucoux était signataire de l’appel des « 63 responsables syndicaux de la Somme à voter Georges Marchais » à l’élection présidentielle. En mars 1983, son nom apparaissait dans une liste d’une centaine de personnalités « pour l’union de la gauche avec René Lamps » aux municipales d’Amiens. « Mal à l’aise dans le parti » sous Georges Marchais, Roger Roucoux approuva la mutation engagée par Robert Hue, qui fut « un air nouveau ».
Roger Roucoux était aussi adhérent du Mouvement de la paix et milita dans une association de locataires à Amiens. Toujours adhérent au PCF, « très attaché à L’Humanité », qu’il diffusait encore périodiquement, il s’était retiré de la vie militante depuis 2006.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136746, notice ROUCOUX Roger, Adolphe par Julien Cahon, Guy Fontaine (IHS CGT Aisne), version mise en ligne le 12 mai 2011, dernière modification le 20 avril 2021.

Par Julien Cahon, Guy Fontaine (IHS CGT Aisne)

Roger Roucoux et son épouse, Josette Linossier. IHS CGT Aisne
Roger Roucoux et son épouse, Josette Linossier. IHS CGT Aisne
Roger Roucoux, Jack Ralite et autres. IHS CGT Aisne
Roger Roucoux, Jack Ralite et autres. IHS CGT Aisne
Roger Roucoux et Marcel Caille. IHS CGT Aisne
Roger Roucoux et Marcel Caille. IHS CGT Aisne

SOURCES : Archives départementales de l’Aisne. — Archives IHS-CGT de l’Aisne. — La Liberté de l’Aisne, janvier, avril et mai 1952 ; Le Travailleur de la Somme, 1971-1983 — Entretien de Roger Roucoux avec Julien Cahon, 21 mai 2010. — État civil.

ICONOGRAPHIE : IHS CGT Aisne

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