LE CALVEZ Yves

Par Alain Prigent

Né le 2 décembre 1930 à Pludual (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor) ; ouvrier carrossier ; membre de la commission administrative de l’union départementale CGT des Côtes-du-Nord (1959-1961) ; membre du comité de la fédération du PCF des Côtes-du-Nord (1957-1979) ; adjoint au maire de Paimpol (1992-1995).

Son père qui navigua comme marin de commerce, à la compagnie générale transatlantique, était syndiqué à la CGT. Si pendant la Drôle de guerre, il continua à assurer des livraisons de céréales en Finlande, il rejoignit le général de Gaulle au sein des forces françaises libres à Londres avant de revenir à Paimpol après la Libération. Yves Le Calvez fut élevé dans une ferme exploitée par sa grand-mère, veuve de la guerre 1914-1918, appartenant au marquis de Boisgélin en Pléhédel. Elève de l’école primaire de Pludual jusqu’en 1945, il eut comme instituteur Adolphe le Trocquer*, responsable adjoint du Front National dans les Côtes-du-Nord, qu’il vit s’enfuir à en pleine classe devant l’arrivée d’officiers allemands venus l’arrêter. Après l’obtention de son CEP, en 1946, il entra à l’école d’apprentissage maritime de Poulafret en Paimpol dirigée par Monsieur Lidoux d’où il en sortit en 1947 avec le CAP d’écrivain marine marchande. Il s’engagea dans la marine marchande à 17 ans, où il était chargé des écritures. Le 12 janvier 1949, il embarqua sur « l’Oradour » pour 15 mois. Il effectua son service militaire dans la Marine Nationale à partir du 1er janvier 1950 pour 18 mois, embarquant d’abord sur le « Richelieu » puis sur le « Tourville ». Après avoir achevé son service national, il navigua pendant 3 ans faisant des liaisons vers l’Indochine de transport de troupes à partir de Toulon. Il ne cachait pas ses sentiments anticolonialistes et fut menacé d’être débarqué par mesure disciplinaire. En 1953, il participa à une grève de la marine marchande à Dunkerque. Lors du conflit les navires furent désarmés. En novembre 1953, il quitta la marine de commerce pour travailler chez Adolphe Bénech, inventeur et constructeur de matériels agricoles. En mai 1954, il travailla à la Coopérative agricole du Finistère et des Côtes-du-Nord puis en juin 1955, il fut embauché comme ouvrier carrossier-tôlier dans un garage de la ville de Paimpol. Membre du syndicat CGT des métaux à Paimpol, dans le même temps il fut élu la commission administrative de l’union départementale CGT des Côtes-du-Nord en 1959.
Membre du syndicat CGT des métaux à Paimpol en 1962, il fut candidat CGT à l’élection de la caisse d’allocations familiales des Côtes-du-Nord en 1962. Il anima avec Pierre Mulot* et Joseph Le Jan* le comité de grève de Paimpol en mai juin 1968. Ayant été pénalisé d’une semaine de mise à pied à la reprise d’après grève il quitta le garage pour la carrosserie Yvon Deniel. En 1970, il fut élu sur une liste syndicale CGT an Conseil d’Administration de l’IRPSACM (institution nationale de retraite et de prévoyance des salariés de l’automobile, du cycle et du motocycle) 39, avenue d’Iéna à Paris, puis en devint le président de 1973 à 1975. Se trouvant au chômage à cause de ses activités syndicales et extra syndicales et politiques il prit alors la Direction de la Mutuelle Familiale des Travailleurs des Côtes-du-Nord qui s’implantait dans le département. Il fit passer la structure de 600 adhérents au départ à 6000 au moment de son départ en retraite en 1990. En 1979, Yves Le Calvez fut désigné par l’union départementale pour représenter avec Marcel Piriou*, secrétaire de l’UD du Morbihan, la CGT au CES (conseil économique et social) régional à Rennes.
Yves Le Calvez adhéra au PCF en 1956 et devint rapidement le secrétaire de la section de Paimpol. Membre du comité fédéral de la fédération du PCF des Côtes-du-Nord pendant plus de deux décennies de 1957 à 1979, il fut candidat à de multiples reprises aux élections cantonales de Paimpol et dans les cantons voisins. Dans une cantonale partielle le 6 octobre 1957 mettant en compétition quatre candidats, Yves le Calvez obtint 839 voix sur les 8668 suffrages exprimés soit 9,7 %. Marcel Le Guyader, candidat de la SFIO, obtint 3818 voix sur les 8668 suffrages exprimés soit 44 %. Le Calvez se désista permettant la victoire de Le Guyader au second tour face au candidat du RGR Le Balch (5022 voix soit 55,7 %). Pendant cette campagne Le Calvez rencontra Marcel Cachin à Lancerff qui travaillait à son bureau. Il fut présenté à nouveau en 1967 obtenant 14,4% des suffrages puis en 1998 (5,9%). Il porta les couleurs communistes dans les cantons voisins à Plouha lors d’une partielle en 1961 (4,6%) puis à Lézardrieux en 1964 (18,8%) et en 1970 (8,1%). Il fut élu conseiller municipal à Paimpol de 1983 à 1992, ensuite il assuma la responsabilité d’adjoint (1992-1995) dans la municipalité dirigée par Max Quérrien*. Les problèmes de l’union avec les socialistes furent toujours été extrêmement complexes à Paimpol et plus particulièrement dans la dernière période. Yves Le Calvez conduisit à plusieurs reprises une liste indépendante du PCF comme en 2001 et en 2008 où elle obtint 7% des suffrages exprimées au premier tour.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136750, notice LE CALVEZ Yves par Alain Prigent, version mise en ligne le 25 avril 2011, dernière modification le 28 janvier 2019.

Par Alain Prigent

Sources :
Arch. Dép. Côtes d’Armor 1079W260 (note des RG du 19 juin 1968), 47W6, rapport des renseignements généraux, juin 1968. -Fichier des membres du comité fédéral de la Fédération des Côtes d’Armor du PCF établi par Gilles Rivière. Archives de l’UD CGT des Côtes d’Armor. -L’Aube Nouvelle. Une semaine dans les Côtes-du-Nord, supplément de l’Humanité Dimanche. –Entretiens en juillet 2008.

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