LAMBERT Roger, Fernand, Joseph.

Par Jacques Girault

Né le 15 février 1930 à Vaujours (Seine-et-Oise-Seine-Saint-Denis) ; professeur ; militant syndicaliste ; militant communiste en Haute-Garonne.

Ses parents appartenaient à des familles d’agriculteurs franc-comtois, catholiques. Son père, instituteur en classe préparatoire au certificat d’études primaires de l’école catholique Fénelon à Vaujours, mourut en 1939. Son épouse, pour élever ses trois enfants, devint ouvrière à la poudrerie de Sevran-Livry avant de s’installer comme couturière à son compte. Elle prit des distances pendant la guerre avec les forces gouvernementales. Roger Lambert reçut une éducation catholique. Interne à l’école Fénelon, puis du collège Colbert de la ville de Paris à partir de 1946, il obtint le baccalauréat « mathématiques élémentaires » en 1948. Surveillant dans un établissement privé de Gagny, puis au lycée Jean-Baptiste Say, il entama des études d’histoire et de géographie à la Sorbonne. Licencié en 1952, il obtint un diplôme d’études supérieures consacré à la géographie humaine du Jura sous la direction de Pierre George*. Il prépara l’agrégation de géographie avec le groupe des candidats communistes conseillés par André Prenant* sans être adhérent du Parti communiste français à partir de septembre 1953. Il obtint l‘agrégation de géographie en 1954. Il fut nommé professeur au lycée Bellevue à Toulouse à la rentrée d’octobre 1954. A partir de 1964, il devint assistant à l’institut de géographie de la faculté des lettres de Toulouse. Il déposa un sujet de thèse en hydrologie sous la direction de Georges Viers qu’il soutint en décembre 1973. Maître de conférences en 1974, il fut nommé professeur de géographie physique en 1989. Élu au conseil de la faculté du Mirail en 1974, il fut nommé à son comité directeur, responsable du budget. En 1980, candidat du SNESup à la présidence de l’Université du Mirail, il fut battu. Bien que tête de liste du SNESup, il ne fut pas élu en 1981 au conseil de l’Université. Dès lors, il se consacra à son activité enseignante et scientifique : études sur les inondations de Gascogne en 1981, sur la restauration des terrains de montagne pour l’Office national des forêts en 1984, études pour la Direction de l’environnement (DIREN), rédaction d’un manuel en 1995. Il prit sa retraite en 1993. Avec des thésards et la DIREN du Midi-Pyrénées, il publia huit volumes cartographiques sur les zones inondables en Midi-Pyrénées.

Dispensé du service militaire, Lambert se maria uniquement civilement en septembre 1956 à Toulouse avec une étudiante, Simone Klein, future communiste, fille d’un inventeur en mécanique et machines d’imprimerie, vivant de ses brevets, et d’une professeur de physique au lycée de Castres (Tarn), militante syndicaliste, laïque et anticolonialiste. Il les considérait comme « sympathisants communistes ». Son épouse devint professeur certifiée d’Histoire-géographie à partir de 1958. Le couple eut trois enfants.

Militant de l’Union nationale des étudiants de France et de l’Union géographique de la faculté des lettres, Lambert participa en août 1953 au festival mondial de la jeunesse à Bucarest (Roumanie). Il adhéra au Parti communiste français en janvier 1954 à la cellule de la Sorbonne. En août1954, il séjourna pendant six semaines avec André Prenant qui préparait sa thèse en Algérie et y découvrit la situation coloniale.

Secrétaire de la cellule communiste du quartier des Carmes à Toulouse en 1955, puis membre du comité de la section Sud, Lambert entra au comité de la fédération communiste en 1957, fut le responsable de l’organisation d’une conférence en direction des intellectuels et l’animateur du « club Langevin-Wallon ». Il devint responsable des intellectuels à partir de 1961. Il ne fut pas réélu à la conférence fédérale de 1965.

Dans le lycée-pilote Bellevue, Lambert devint le secrétaire-adjoint en 1955, puis le secrétaire de 1962 à 1964 , de la section (S1) du Syndicat national de l’enseignement secondaire. Selon le rapport de Jean Llante sur la réunion du comité fédéral du PCF, le 22 octobre 1960, il aurait signé l’appel de la Fédération de l’Éducation nationale favorable à une négociation avec toutes les forces algériennes pour une issue pacifique et fut critiqué par « plusieurs camarades ». Devenu membre du SNESup en 1964, trésorier de la section de la faculté des lettres la même année, il fut le secrétaire de la section de 1970 à 1977.
En 2010, Lambert était adhérent du SNESup et du PCF. Il rédigeait ses mémoires.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136820, notice LAMBERT Roger, Fernand, Joseph. par Jacques Girault, version mise en ligne le 2 mai 2011, dernière modification le 2 mai 2011.

Par Jacques Girault

ŒUVRES : Parmi diverses études, retenons :
Recherches hydrologiques dans le Sud-Est du bassin garonnais, Toulouse, 1975.
Géographie du cycle de l’eau, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 1995.

SOURCES : Archives du Comité national du PCF. —Renseignements fournis par l’intéressé.

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