Par Jacques Girault
Né le 11 avril 1917 à Gond Pontouvre (Charente), mort le 31 mai 1993 à Angoulême (Charente) ; instituteur ; résistant ; militant communiste en Charente, adjoint au maire de La Couronne.
James Lanceron était le fils de d’un surveillant de la voie aux Chemins de fer économiques "Le Tacot", puis responsable d’une carrière de pierres, et d’une chef de gare au Gond-Pontouvre puis à Montbron. Il adhéra aux Jeunesses communistes en 1933 à Montbron. Elève d’une EPS il obtint le brevet supérieur puis effectua son service militaire dans la Marine nationale comme secrétaire quartier-maître entre 1937 et 1939. Mobilisé au début de la guerre, il fut démobilisé dans l’été 1940.
Lanceron se maria avec Henriette Livertoux, commerçante, communiste. Le couple eut deux enfants.
Le 13 novembre 1941, Lanceron fut condamné à trois mois de prison avec sursis par le Tribunal correctionnel de Nontron pour avoir tenu des « propos déplacés à l’égard du Maréchal ». Il fut aussitôt révoqué et entra dans la Résistance. Il fut homologué FFI.
Après la Libération, il devint instituteur à La Couronne et fut membre du Syndicat national des instituteurs à partir de 1946. Il termina sa carrière comme directeur de son école.
Lanceron adhéra au Parti communiste français en 1944. Il devint secrétaire de la section communiste de La Couronne en 1966. Il entra au comité de la fédération communiste en 1956, ne fut réélu par la conférence fédéral suivante mais en redevint membre de 1966 à 1968. Il fut condamné par le Tribunal correctionnel d’Angoulême en 1956 et en 1957 à des peines d’amendes pour avoir inscrit sur des murs des mots d’ordre favorables à la paix en Algérie. Lors de la conférence fédérale du 15 décembre 1968, il indiqua, selon le rapport d’Henri Martin qui suivait la réunion, que « les camarades des pays du pacte de Varsovie avaient eu raison » sans apporter d’explications.
L’activité militante principale de Lanceron était le secrétariat de la section départementale de l’Association national des anciens combattants de la Résistance. Il exerçait aussi dans le mouvement sportif des responsabilités comme secrétaire de l’Entente sportive de La Couronne.
Lanceron, lors des élections municipales de 1971 à La Couronne, constitua une liste de gauche pour affronter le maire sortant. Pour la conduire, les 23 candidats proposèrent à un autre instituteur, Angel Motard, de devenir maire. Il devint premier adjoint au maire, délégué aux finances, aux travaux, à l’enseignement, à la culture, au personnel et aux adjudications. Candidat au conseil général en 1973, il arriva en tête, mais Motard, maintenant adhérent du Parti socialiste, refusa de se désister et fut élu au deuxième tour, le candidat de droite s’étant retiré. Par la suite, il s’opposa au maire à propos de l’installation d’un aérodrome. Il s’ensuivit une rupture et il quitta la commune pour aller habituer Montbron où il se présenta aux élections municipales en 1977.
James Lanceron rédigea un ouvrage de souvenirs sur l’Occupation et la Résistance.
Par Jacques Girault
ŒUVRE :Souvenirs, Angoulême, Imprimerie générale charentaise, 1966.
SOURCES : Mairie de La Couronne. —Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 335157. — Archives du comité national du PCF. — Notes d’Alain Dalançon et de Didier Pageaud. — Sources orales.