LANGLOIS Gaston, Charles.

Par Alain Dalançon, René Crozet, Jacques Girault, Julien Veyret

Né le 20 août 1905 à Paris (VIe arr.), mort le 20 octobre 1982 à Beauvais (Oise) ; professeur de l’enseignement technique ; militant syndicaliste du SNET, du SNES, de la FGR ; militant mutualiste.

Photos lors du congrès du SNES en 1973.
Photos lors du congrès du SNES en 1973.

Fils d’un dessinateur en broderie, Gaston Langlois, après avoir fréquenté l’école primaire supérieure de Nancy (Meurthe-et-Moselle), fut élève-maître à l’École normale d’instituteurs de Nancy (1922-1925). Il prépara seul le baccalauréat puis intégra en 1925 l’École normale de l’enseignement technique (section B). Après avoir obtenu un certificat de licence de mécanique rationnelle, il réussit au certificat d’aptitude au professorat industriel (B, dessin) et fut nommé professeur de sciences et techniques industrielles à l’école pratique de commerce et d’industrie de garçons (Cyprien Desgroux) de Beauvais. Il occupa ce poste pendant quelques semaines puis effectua son service militaire de novembre 1927 à mai 1929 comme sous-lieutenant d’artillerie à Vincennes où il donna des cours de mathématiques, physique et technologie.

Gaston Langlois se maria en juillet 1929 à Paris (XIXe arr.) avec Clousurere Marie, Mathilde Adrienne, née le 22 février 1903 à Pau (Basses-Pyrénées), ancienne élève des écoles normales d’institutrices de Pau (1919-1922) puis de Melun. Élève de l’ENET (1925-1927, section EFG), elle y rencontra son futur mari. Nommée en 1927 professeur de lettres-histoire-géographie à l’EPCI de Beauvais, comme son mari, elle y prit sa retraite en 1963. Le couple eut deux enfants. Elle décéda le 24 décembre 2001 à Fontenay-en-Parisis (Val-d’Oise).

En 1929, Gaston Langlois reprit son poste à l’EPCI qui devint après la guerre collège technique puis lycée technique. Il y enseigna les mathématiques, la physique, la technologie et surtout le dessin industriel jusqu’à sa prise de retraite en 1965 comme professeur certifié de constructions mécaniques industrielles.

Mobilisé, en août 1939, il participa à la campagne de France comme lieutenant dans l’artillerie et prit part aux combats dans la région lilloise. Se trouvant dans la poche de Dunkerque, il embarqua sur le dernier bateau allié en partance pour la Grande-Bretagne et parvint à Portsmouth. Il revint en France à Brest et se retrouva à Betharram (Basses-Pyrénées/Pyrénées-Atlantiques) lors de l’armistice. Démobilisé, il reprit ses fonctions à l’EPCI de Beauvais à la rentrée d’octobre 1940. Professeur de dessin industriel à la Libération, il remit à sa hiérarchie en 1946 un rapport remarqué sur l’enseignement technique en Grande-Bretagne, à la suite d’un voyage effectué avec ses élèves outre-Manche. Il dirigea le bureau de dessin de son établissement à partir de 1947. Il prit sa retraite comme professeur certifié (constructions et mécaniques industrielles).

Syndiqué avant la guerre au Syndicat de l’enseignement technique, Gaston Langlois fut un militant très actif du SNET à partir de 1947. Il appartenait à la direction de la section départementale de la Fédération de l’Éducation nationale. D’opinions socialistes, militant dans le courant « autonome », il entra en 1950 à la commission administrative nationale puis en 1954 au bureau national dont il resta membre jusqu’à sa retraite prise en 1965, un an avant la fusion du SNET avec le SNES. Chargé de manière continue des questions pédagogiques (horaires, programmes, examens…), il fut un des rares militants à avoir occupé d’importantes responsabilités nationales sous les mandats des secrétaires généraux successifs du SNET, Georges Lauré, Bernard Roulet et Louis Astre, qui le fit entrer en 1962 dans le secrétariat national nouvellement créé. Il fut alors complètement déchargé de service en 1962-1963 pour exercer ses différents mandats. Sa responsabilité des problèmes pédagogiques l’avait fait élire au Conseil de l’enseignement technique à partir de 1957 et au Conseil supérieur de l’Education nationale. À ces divers titres, il joua un rôle important dans la création des premiers baccalauréats techniques. Il était aussi membre titulaire de la commission paritaire nationale des certifiés et assimilés à partir de 1952. Il était membre de la commission pédagogique nationale de la Fédération de l’Éducation nationale en 1965.

Gaston Langlois poursuivit son militantisme syndical dans le nouveau SNES, dont il avait contribué à la mise en place, au sein des délégations permanente et pédagogique, communes au SNES et au SNET dès 1963. En 1966, il fut élu secrétaire adjoint de la catégorie des retraités du nouveau SNES au coté de Robert Laforest puis, à la suite du décès de ce dernier en 1968, il lui succéda et fut le seul secrétaire de catégorie appartenant courant « Unité, Indépendance, Démocratie » à la suite des élections à la CA nationale de 1969 et 1971. Quand Philippe Rabier lui ravit ce secrétariat aux élections de 1973, il resta cependant durant quelques années secrétaire du Groupement des retraités du SNES. Puis il milita activement dans les instances nationales de la Fédération générales des retraités de la fonction publique et présenta plusieurs rapports aux congrès de 1976 et 1982.

Il participa le 28 novembre 1946 à la réunion constitutive de la section de l’Oise de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale, comme représentant des organisations syndicales et fut élu secrétaire adjoint de la section départementale. A partir de 1961, il consacra une part importante de ses activités au militantisme mutualiste. Le 30 novembre 1961, il fut élu président de la section de l’Oise de la MGEN et le demeura jusqu’à son décès. Les premières années de sa présidence, il continua à assurer le secrétariat de la section. Il présida aussi l’union des sociétés mutualistes de l’Oise.

Militant discret, particulièrement compétent et tenace, Gaston Langlois sut s’attirer le respect, aussi bien de l’administration que de ses collègues et de ses camarades syndicalistes de toutes opinions. Philippe Rabier et Nicolas Staropoli lui rendirent hommage dans l’Université syndicaliste après ses obsèques civiles.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136859, notice LANGLOIS Gaston, Charles. par Alain Dalançon, René Crozet, Jacques Girault, Julien Veyret, version mise en ligne le 4 mai 2011, dernière modification le 6 janvier 2019.

Par Alain Dalançon, René Crozet, Jacques Girault, Julien Veyret

Photos lors du congrès du SNES en 1973.
Photos lors du congrès du SNES en 1973.

SOURCES : Arch. Nat., F17/ 28513, 28161 ; APPO GA, A5, 702270 (dossier Astre). — Arch. IRHSES (SNET, fonds Rabier ; SNES, CA, congrès, Le Travailleur de l’enseignement technique, L’Université syndicaliste). — Fonds Astre. --- Documentation MGEN. — Le Courrier picard, 1945-1985. — Eugène Omet, Le cinquantenaire de la MGEN, Beauvais, MGEN, 1997. — Informations transmises par Langlois, leurs fils, à R. Crozet. — Notes de Jean-Pierre Besse.

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