LAURENDEAU René, Antony

Sa mère, Marie Favre, était sans profession. Son père, sergent au 22e Régiment d’infanterie coloniale qui venait d’être créé le 31 janvier 1901, obtint un emploi civil de facteur des postes des départements en août 1901 à la Forêt Montpensier, à proximité de son lieu de résidence près de Bressuire, puis à Cholet (Maine-et-Loire) en mars 1902, et enfin à Thouars (Deux-Sèvres) en mai 1902, où il prit sa retraite en 1927.

René Laurendeau passa donc sa jeunesse à Thouars où il fréquenta l’école primaire supérieure et réussit le concours d’entrée à l’École normale d’instituteurs de Savenay (Loire-Inférieure/Loire-Atlantique) en 1917. Mais sa scolarité ne commença qu’en mars 1919 dans cet établissement où il obtint le brevet supérieur. Il effectua ensuite une quatrième année à l’École normale de Lyon (Rhône) en 1920-1921 et fut reçu à la première partie du certificat d’aptitude au professorat des écoles normales et écoles primaires supérieures (lettres).

Il renonça alors à son sursis militaire et fut incorporé en octobre 1921 au 31e régiment d’infanterie à Paris. Promu sergent-instructeur en avril 1923, il fut renvoyé dans ses foyers en octobre suivant.

René Laurendeau demanda et obtint un poste d’instituteur délégué en Algérie à l’EPS de Sidi-Bel-Abbès en 1923-1924, mais son directeur souhaita son départ. Il regagna la Loire-Inférieure pour occuper, d’octobre à décembre 1924, un poste d’instituteur à Montoir, avant d’être nommé instituteur adjoint à l’EPS de Brest (Finistère). Il redemanda un poste en Algérie pour rejoindre sa future épouse et fut nommé instituteur adjoint à l’EPS de Boufarik en 1926, puis professeur adjoint l’année suivante où il fut reçu à la deuxième partie du professorat des EPS.

Il se maria le 30 juin 1927 à Alger avec Louise, Olga Lacroix, née le 8 février 1902 à Constantine, professeure de sciences dans la même EPS que son mari. Le couple eut quatre enfants.

Les époux Laurendeau n’assistèrent pas en 1930 à la cérémonie célébrant le centenaire de la conquête, présidée à Alger par le Président de la République. Ils refusèrent d’en donner les raisons à la demande faite par le Recteur et furent blâmés avec inscription au dossier. Ils participèrent en 1931 à la grève du certificat d’études primaires.

Membre du Syndicat national des écoles primaires supérieures, René Laurendeau obtint sa mutation pour l’EPS de Maison Carrée à Alger en 1933. À partir de 1938, il enseignait aussi en section de préparation aux Arts et Métiers à l’Institut industriel. Mobilisé en 1939-1940, il fut muté à l’EPS du Champ de Manœuvres à Alger en 1942.

Le couple revint en métropole en 1947 pour se rapprocher de la famille deux-sèvrienne et pour la santé des enfants. René Laurendeau fut nommé professeur certifié au collège moderne et technique de la Cathédrale de Poitiers (Vienne), tandis que son épouse enseignait les mathématiques au lycée de jeunes filles Victor Hugo. Toujours militant syndical, il devint secrétaire de la section départementale (S2) du Syndicat national de l’enseignement secondaire de la Vienne dans les années 1950. Membre de la commission administrative puis du bureau de la section académique (S3) de Poitiers, sous le mandat d’André Dufour, devenu secrétaire général après la réduction de l’académie à cinq puis quatre départements au début des années 1960, il fut chargé de s’occuper des affaires personnelles des non-titulaires. Il continua à traiter ce genre de problèmes auprès de Joseph Grivel, y compris après sa prise de retraite en 1964, jusqu’au milieu des années 1970. Il fut également responsable de la section des retraités de la Vienne durant 23 ans. Il habitait 6, rue du Tourniquet à Poitiers.

Après son décès, André Dufour lui rendit hommage dans L’Université syndicaliste, n°141 du 19 juin 1986.