LIDLÉ Théodore ou Féodor ou Fédia

Par Daniel Grason, Jean Maitron

Né le 16 juillet 1898, à Nicolaeff (Russie, URSS, Ukraine) ; Russe ; tué le 14 juillet 1937 ; chauffeur de taxi ; militant communiste ; volontaire en Espagne républicaine.

Revue Nasha Rodina. Communiqué par Vovk Alexei.

Théodore Lidlé était le fils d’un ouvrier des chantiers navals de Nicolaeff, ville située sur les bords de la Mer Noire. Au début de la guerre 1924-1917, il était élève d’une école de navigation. Il servit dans la marine Russe comme quartier-maître. Il fit partie des groupes sociaux-démocrates de la flotte Russe de la Mer Noire.

Il émigra en France, travailla dans les usines métallurgiques de la région de Saint-Étienne (Loire), en fonderie, dans la fournaise des fours. Il vint en région parisienne, aux usines Renault, à Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine). Il quitta la pénibilité, le bruit et la chaleur du travail dans la métallurgie pour celui de chauffeur de taxi, où travaillaient beaucoup de ses compatriotes. Il habitait 124, rue d’Argenteuil, à la Frette-sur-Seine (Seine-et-Oise, Val-d’Oise).

Les chauffeurs de taxi russes comptaient de nombreux membres hostiles au pouvoir bolchevik en Union soviétique, certains nobles déchus aigris par le souvenir des privilèges perdus. Il fut souvent mis à l’index, mouchardé. Théodore Lidlé adhéra au syndicat des cochers chauffeurs CGT, fortement implanté dans la profession. Il assura la publication d’un journal en russe, à destination des chauffeurs de taxis, fut secrétaire du groupe russe au sein de la CGT. En 1933, après l’avènement d’Hitler au pouvoir, il adhéra au Parti communiste de France. Il siégea au comité central (associé), représentant les immigrés russes.

Il arriva le 21 janvier 1937, en Espagne, Théodore Lidlé fut affecté à la XVe Brigade Franco-Belge, compagnie de mitrailleuses. Cette Brigade participa aux combats de Jarama (février 1937), à la bataille de Brunete (juillet 1937). La mort le faucha dans cet ultime combat, frappé par la mitraille, le 14 juillet 1937. Il était apprécié ainsi par le service des cadres : « Très bon camarade, discipliné, très bonne conduite, très bonne éducation politique, bon organisateur, très sérieux dans son travail ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article136979, notice LIDLÉ Théodore ou Féodor ou Fédia par Daniel Grason, Jean Maitron, version mise en ligne le 11 mai 2011, dernière modification le 17 janvier 2021.

Par Daniel Grason, Jean Maitron

Revue Nasha Rodina. Communiqué par Vovk Alexei.

SOURCES : Arch. AVER. – RGASPI 545.3.494, BDIC mfm 880/43. – Arch. Mun. Argenteuil, Le Progrès d’Argenteuil, 28 août 1937. — Le Réveil des Cochers-Chauffeurs, 15 juillet 1937.

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