LEBLAY Eugène, Marie

Par Jacques Cousin

Né 15 janvier 1920 à Guéméné-Penfao (Loire-Inférieure), mort le 15 mai 2005 à Guéméné-Penfao ; instituteur ; militant syndicaliste en Mayenne ; militant socialiste, maire de Guéméné-Penfao, conseiller général.

Son père était cantonnier, sa mère agricultrice (mentionnée « ménagère » sur le registre de naissances). Eugène Leblay entra à l’École normale d’instituteurs de Laval (Mayenne) avec la promotion 1938-1941 et obtint le brevet supérieur. Sa carrière d’instituteur se déroula entièrement en Mayenne. Après une première nomination, en 1941, pour le cours complémentaire de Laval, il fut nommé successivement à Meslay-du-Maine (1942-1945) puis au Buret comme directeur (1945-1975) tandis que sa femme, alors cultivatrice, qu’il avait épousée en septembre 1942 à Guéméné-Penfao, participait à la gestion de la cantine scolaire.

Eugène Leblay adhéra au Syndicat national des instituteurs en 1945. Il fut élu pour la première fois au conseil syndical de la section mayennaise le 28 novembre 1950, par 564 voix sur 576 suffrages exprimés et fut intégré à la commission de défense laïque. Il fut facilement élu sur la liste unitaire présentée par la section mayennaise du SNI (pas de liste concurrente) aux élections à la commission administrative paritaire départementale, le 29 avril 1952. Son mandat au conseil syndical de la section fut confirmé le 18 novembre 1952. L’instance exécutive lui confia alors la responsabilité du secrétariat de la commission des affaires corporatives. Il figurait en position de titulaire sur la liste présentée par la section mayennaise du SNI et élue sans concurrence aux élections à la CAPD du 5 novembre 1954. Le même mois, son mandat au conseil syndical lui fut renouvelé par 611 voix sur 636 suffrages exprimés. Par la suite, constamment réélu ; en 1956, 1959, 1961, 1963, il resta secrétaire de la commission corporative où il se chargea plus particulièrement d’étudier les barèmes de mutation ainsi que tous les dossiers personnels examinés en CAPD. Réélu à la CAPD en 1958, il fut également élu au Conseil départemental de l’enseignement primaire en 1961. En mars 1965, à l’occasion du renouvellement du conseil syndical, il fut élu sur la liste réunissant majoritaires et ex-cégétistes contre celle présentée par le courant de « l’École émancipée ». Réélu à la CAPD en 1965, il en démissionna, comme tous les autres élus, le 16 février 1966, afin de protester contre les décrets gouvernementaux qui instituaient une liste d’aptitude pour les candidats à un poste de direction et leur nomination par le recteur en dehors du contrôle de la CAPD. Lors du renouvellement du conseil syndical en mars 1967, les trois tendances représentées dans la section syndicale mayennaise décidèrent de se présenter séparément, sous leur propre programme. La tendance majoritaire, conduite par Lucien Sosson*, obtint 16 sièges sur 25 à pourvoir. Leblay qui se trouvait en 3e position sur la liste, élu, conserva la responsabilité de la commission des affaires administratives. Son mandat fut reconduit en mars 1969. À l’assemblée générale de la section du 18 juin 1970, le rapport d’activité départemental fut mis en minorité par « l’École émancipée » alliée à une partie de la tendance « Unité et Action » (67 pour, 70 contre, 15 abstentions). L’ensemble du conseil syndical démissionna la semaine suivante. Aux élections qui suivirent en novembre 1970, l’équilibre des forces se modifia légèrement, la liste de « l’École émancipée » perdant un siège au profit de la tendance « Unité et Action » (15 UID, dont Leblay, 6 UA, 4 EE). Il garda son mandat de conseiller syndical aux élections d’avril 1971. Il ne se représenta pas lors du renouvellement de mars 1975, année de sa retraite.

Eugène Leblay milita également dans le monde mutualiste et notamment à la Mutuelle générale de l’éducation nationale où il appartint au comité de section départementale de 1960 à 1975.

Eugène Leblay adhéra aux Jeunesses socialistes en 1935 puis au Parti socialiste SFIO en 1936. Il milita toute sa vie dans les partis socialistes. Secrétaire de la section du Buret au début des années 1950, en 1954, il était membre de la commission exécutive fédérale. Le 25 novembre 1969, il signa, comme membre de la CE fédérale, un appel pour le congrès de la nouvelle fédération du nouveau Parti socialiste après le congrès d’Issy-les-Moulineaux.

Après sa retraite, Eugène Leblay quitta Le Buret pour rejoindre son pays natal, Guéméné-Penfao (Loire-Atlantique), où il fut élu conseiller municipal socialiste de 1977 à 1983, puis maire en 1983, réélu en 1989, agrégeant autour de lui les filières laïques locales. En 1985, il prit la suite de Gaston Herrouin*, enseignant agricole, membre du PS après 1973, décédé quelques jours plus tôt. Face au candidat RPR Lombrez, il fut élu conseiller général du canton de Guémené-Penfao, dès le premier tour avec 61 % des suffrages exprimés. Le 1er février 1986, il fut mis à l’honneur par la fédération PS de Loire-Atlantique, qui organisa en marge de la campagne électorale des législatives et des régionales, un rassemblement militant à Guémené-Penfao à l’occasion du cinquantenaire du Front Populaire.

En 1986, Eugène Leblay figurait sur la liste socialiste aux élections régionales, en position non-éligible. Dans la circonscription de Châteaubriant, il fut le suppléant de Martine Buron*, aux élections législatives de juin 1988, défaite de 381 voix au second tour. En 1992, il fut battu au renouvellement cantonal par le centriste Yannick Bigaud, speaker du Football club de Nantes qui emporta la mairie de Guémené-Penfao lors du retrait de Eugène Leblay en 1995.

Eugène Leblay abandonna ensuite toute responsabilité politique, tout en continuant à habiter Guéméné-Penfao. L’école du Buret porte le nom d’Eugène Leblay, tout comme une rue à Guémené-Penfao.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137005, notice LEBLAY Eugène, Marie par Jacques Cousin, version mise en ligne le 12 mai 2011, dernière modification le 8 mars 2016.

Par Jacques Cousin

SOURCES : Arch. dép. Mayenne, Fonds de la section départementale du SNI-PEGC, La Voix Syndicale. — OURS, Fédération SFIO de la Mayenne. — Fondation Jean Jaurès, 12 EF 53. — Arch. fédérales du PS de Loire-Atlantique. — Arch. privées Leblay, transmises à François Prigent par sa fille Annie Corné. — Ouest-France. — Témoignage d’Eugène Leblay. — Jacques Cousin et Jacques Omnès, Dictionnaire Biographique des militants syndicaux enseignants en Mayenne (1905-1968). — Notes de Jacques Girault et de François Prigent.

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