Par Jacques Girault
Née le 26 juillet 1912 à Doudeville (Seine-Inférieure-Seine-Maritime), morte le 8 mars 1979 à Balaruc-les-Bains (Hérault) ; institutrice dans la Seine-Inférieure et dans la Somme ; militante syndicaliste du SNI ; militante communiste, conseillère municipale d’Abbeville (Somme).
Fille d’un agent cantonal, Andrée Letellier entra à l’École normale d’institutrices de Rouen en 1921. Elle fut nommée à partir de 1931 dans divers postes du département de Seine-Inférieure dont Besoille. Devenue institutrice à Abbeville (Somme) pendant la Seconde Guerre mondiale, elle revint dans son département d’origine à Harfeur au début des années 1950 avant d’être nommée, à partir de 1952, institutrice dans les classes élémentaires du lycée de jeunes filles du Havre où elle termina sa carrière.
Militante du Syndicat national (CGT) depuis 1931, Andrée Letellier participa avec le SN à des voyages en Espagne (1932), en Hollande (1934) et en URSS en 1935. Elle fit partie du conseil syndical de la section départementale du Syndicat national des instituteurs en 1938-1939 et après la guerre, fut déléguée du SNI dans le canton d’Abbeville entre 1945 et 1949.
Andrée Letellier adhéra au Parti communiste français à Abbeville en 1945. Membre du comité de la section communiste, elle fut élue conseillère municipale en 1945 d’après les archives du comité national du PCF, mais elle n’était à l’époque même pas candidate, son nom ne figurant ni dans la presse locale, ni sur les listes officielles des archives électorales de la préfecture. Connue à Abbeville sous le nom de Calle, elle figurait en revanche au cinquième rang de la liste communiste aux élections municipales d’octobre 1947, comme « institutrice, syndiquée CGT ». Par ailleurs, René Caroug, Emile Hédé*, Jean Dubus* et Raymond Duhamel, quatre des cinq conseillers sortants du PCF à briguer un nouveau mandat, se présentaient comme tels, alors que n’était pas fait mention de cette qualité pour Andrée Calle. Élue avec cinq de ses colistiers, elle conserva ce mandat jusqu’en 1949. Dans la localité, elle était secrétaire du groupe de l’Union des femmes françaises et de la section de Tourisme et travail. Andrée Calle-Letellier était repérée par les renseignements généraux comme secrétaire de l’UFF d’Abbeville en 1949-1950, et n’avait pas cette responsabilité en 1945, madame Mouré étant alors la secrétaire locale de l’UFF.
Andrée Letellier devint secrétaire de la section communiste d’Harfleur en 1950-1951. Mutée au Havre, elle entra en 1952 au bureau de la section communiste et fut élue conseillère municipale en 1953, siégeant jusqu’en 1956.
Elle se maria en février 1956 au Havre avec Louis Lecat, charpentier, membre du bureau de la section communiste du Havre qui, conseiller municipal d’avril 1953 au 28 novembre 1955, ne se représenta pas le 30 janvier 1956. Sa sœur avait épousé Pierre Brasseul, professeur, militant communist.
Proposée par la fédération pour suivre le stage central organisé par le PCF en 1958, Andrée Lecat ne fut pas retenue par le secrétariat du PCF, ayant dépassé la limite d’âge. Parallèlement, elle fut la secrétaire du comité local du Secours de 1955 à 1957. Militante du Mouvement de la Paix, elle fut membre de son conseil national de 1960 à 1970. Selon un rapport de Victor Blot en 1958, elle donnait « un caractère sectaire à la politique du parti ».
Retraitée, Andrée Lecat se retira à Balaruc (Hérault). Secrétaire de la cellule communiste locale, trésorière de la section communiste, elle entra à la commission fédérale de contrôle financier du PCF de 1972 à 1974.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. Dép. Somme, 21W306, 967W121, 151, 1471W16. — Archives du comité national du PCF. — Arch. com. Le Havre (Hervé Chabannes). — Le travailleur de la Somme, 1945-1950. — Abbeville libre, journal d’Abbeville et de l’arrondissement, 1945-1947. — Notes de Julien Cahon.