LECLERC Guy, Franck, Gabriel

Par Jacques Girault

Né le 17 juillet 1918 à Colombes (Hauts-de-Seine), mort le 24 mai 1975 à Paris (XIIIe arr.) ; journaliste et professeur ; résistant ; militant communiste.

Fils d’un bourrelier devenu représentant de commerce, radical socialiste, et d’une comptable devenue libraire au siège du Mouvement de la Paix dans le XVe arrondissement de Paris après la guerre, Guy Leclerc obtint le baccalauréat, une licence de philosophie, un diplôme d’études supérieures à la Sorbonne. Il les compléta avec un diplôme de psychologie.

Guy Leclerc adhéra aux Jeunesses communistes en février 1934 à Perronet (Eure) et milita dans le collège de Bernay (Eure) de 1934 à 1936, militantisme qu’il poursuivit avec les étudiants communistes du lycée Louis le Grand et de la Sorbonne où il était le secrétaire du groupe d’études sociales et du cercle de l’UEC, délégué des Jeunesses communistes en milieu étudiant en 1939.

Avant de partir du service militaire, il se maria en mai 1939 à Paris (XVe arr.) avec une institutrice, sympathisante communiste, fille d’un charron et d’une institutrice. Le couple eut trois enfants.

En septembre 1939, il fut mobilisé dans l’artillerie, en tant qu’élève officier de réserve, et démobilisé en octobre 1940.

Guy Leclerc adhéra au Parti communiste en septembre 1940 à Lyon alors qu’il était encore militaire. Habitant Caugé (Eure) où son épouse était institutrice, il fut nommé chargé d’enseignement au lycée Voltaire à Paris en octobre 1941, puis au lycée Michelet, et commença l’année scolaire 1941-1942 comme professeur délégué au lycée de garçons d’Evreux (Eure). Lors de son année parisienne, il était entré en contact avec son ancien camarade des JC et des étudiants Francis Cohen et travaillait dans la clandestinité dans le secteur des intellectuels. Il vivait dans le XVe arrondissement de Paris et, depuis octobre 1943, était le responsable politique du triangle de direction de la faculté des lettres de Paris jusqu’en juin 1944. Il fut un des responsables du Front national universitaire sous le pseudonyme de « Blondel ». Engagé dans les FTPF en juillet 1944, capitaine du bataillon Gabriel Péri, il participa aux combats lors de l’insurrection dans le XVe arrondissement et fut démobilisé le 29 août 1944.

Francis Cohen qui travaillait au service « informations » de l’Humanité le fit entrer au journal, le 10 septembre 1944, dans lequel il devint chef de la documentation en 1945, fonction permanente qu’il occupa jusqu’en 1948, année de son retour dans l’enseignement. Il avait écrit l’article, le 26 juin 1946 sur le livre de David Rousset, L’Univers concentrationnaire, qui venait d’obtenir le prix Renaudot, article fortement critiqué par André Marty.

Guy Leclerc enseigna d’abord au lycée Michelet de Vanves où il fit partie de la cellule du Parti communiste français. Nommé professeur au lycée Carnot (XVIIe arr.), il fit partie du bureau de la cellule du PCF de 1951 à 1953.Iil devint à partir de 1955 psychologue scolaire. Il adhéra en 1948 au Syndicat national de l’enseignement secondaire et à la FEN-CGT qu’il quitta en 1954.

Guy Leclerc continuait à collaborer régulièrement aux pages culturelles de l’Humanité, spécialisé dans les rubriques théâtrales et parfois cinématographiques. Il fut envoyé spécial du journal en Tchécoslovaquie où se déroulait un festival de cinéma en juillet 1948. Il collaborait aussi à La Nouvelle Critique sur les questions de la place du théâtre dans la culture. Était-ce Jacques Leclerc*, comme l’indiquait la rédaction, ou lui qui participa à l’article collectif de La Nouvelle Critique, en mars 1958, « Quand les critiques sont dans la pièce (Entretiens sur Paolo Paoli) » ? Envoyé à Moscou lors de la tournée du Théâtre national populaire, il écrivit deux ouvrages sur le TNP. Il écrivit aussi une introduction et l’appareil de notes du Dom Juan de Molière dans la collection « Les classiques du peuple » en 1960 (Paris, Editions sociales). Il signa l’appel des 150 universitaires pour la Paix en 1955.

Guy Leclerc fut de ceux qui désapprouvèrent la condamnation des analyses de Tito ou le vote des pouvoirs spéciaux en 1956 par les députés communistes. À partir des événements de Hongrie, il était impliqué dans les groupes d’opposition antistalinienne (La Voie communiste, Tribune de discussion) à la direction du PCF et en liaison avec Unir. Il était également membre d’un réseau de soutien au Front de Libération nationale pendant la guerre d’Algérie. Il collabora comme critique dramatique de l’Humanité jusqu’en 1968. Il ne reprit pas sa carte du PCF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137026, notice LECLERC Guy, Franck, Gabriel par Jacques Girault, version mise en ligne le 15 mai 2011, dernière modification le 15 mai 2021.

Par Jacques Girault

ŒUVRE :
Les Grandes aventures du théâtre, préface de Jean Vilar, Paris, Editeurs français réunis, 1965 et 1968
Le TNP de Jean Vilar, Paris, UGE, 1971.

SOURCES : Archives du comité national du PCF.— Notes de son fils François Leclerc.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable