Par Jacques Girault
Né le 7 juin 1935 à Strasbourg (Bas-Rhin), mort le 20 avril 1995 à Créteil (Val-de-Marne) ; professeur, chercheur au CNRS et à la FNDSP, professeur à l’INALCO, spécialiste de l’Indonésie ; militant syndicaliste du SNES ; militant communiste dans la Sarthe puis dans la banlieue sud de Paris.
Fils d’un adjoint technique devenu artisan, Jacques Leclerc effectua des études d’histoire et géographie, obtint un diplôme d’études supérieures et le CAPES d’histoire-géographie. Dans les années 1960, il commença à préparer une thèse de troisième cycle sur l’histoire de l’Indonésie à l’École pratique des hautes études.
Surveillant au lycée de La Ferté-Bernard (Sarthe), puis professeur au collège d’enseignement secondaire audiovisuel de Marly-le-Roi (Seine-et-Oise) à partir de 1963, il fut nommé au lycée Descartes à Antony (Hauts-de-Seine) en 1967, puis fut détaché au CNRS.
Il se maria en février 1967 à Orly (Val-de-Marne) avec une professeur qui exerçait au lycée d’Alençon (Orne). Le couple habitait par la suite La Ferté-Bernard puis Orly.
Jacques Leclerc milita activement à l’Union nationale des étudiants de France à partir de 1952. Surveillant, il adhérait au Syndicat national de l’enseignement secondaire et fut membre des bureaux des sections syndicales (S1) des établissements où il travaillait de 1954 à 1962. Secrétaire de son S1 en 1957, il fut élu à la commission administrative de la section académique de Paris la même année. Il fut aussi membre des bureaux des S1 à Marly-le-Roi et à Antony.
Membre de l’Union de la jeunesse républicaine de France en 1953, Jacques Leclerc faisait partie du bureau de l’organisation dans le Bas-Rhin en 1953-1954. Membre de l’Union progressiste en 1954-1955, il adhéra au Parti communiste français à Paris en février 1956 puis à l’Union des étudiants communistes et fit partie du comité de rédaction de Clarté. Était-ce Jacques, comme l’indiquait la rédaction, ou Guy Leclerc* qui participa à l’article collectif de La Nouvelle Critique, en mars 1958, « Quand les critiques sont dans la pièce (Entretiens sur Paolo Paoli) » ? Secrétaire de la cellule de la cité universitaire d’Antony de 1958 à 1962, il fit partie du comité de la section communiste de la ville en 1961. Puis il fut secrétaire de la section communiste de La Ferté-Bernard de 1963 à 1966. Habitant Marly, membre du bureau de la section communiste, en poste à Antony, il participa à la reprise en main des étudiants communistes en 1968 aux côtés de Pierre Juquin. Membre du collectif « Asie » de la section de politique extérieure (« polex ») auprès du comité central depuis 1965, il suivit l’école centrale du PCF (3-27 juillet 1965). Il signait des articles dans l’hebdomadaire communiste France nouvelle sous le pseudonyme de « Bernard Delaferte » et faisait partie du comité de rédaction de La Nouvelle Critique depuis la fin des années 1960.
Il fut candidat à l’élection municipale de 1965 à La Ferté-Bernard et aux élections cantonales à La Ferté-Bernard en 1958 et en 1964.
Jacques Leclerc, qui avait été réformé, fut inculpé pour complicité de démoralisation de l’armée en mars 1957. Un non-lieu s’ensuivit. Il faisait partie du comité national de France-Cuba et du Secours populaire.
Jacques Leclerc, entré comme chercheur au CNRS en 1972, affecté au Centre d’études et de recherches internationales (CERI) de la Fondation nationale des sciences politiques, était l’un des seuls chercheurs français spécialistes de l’histoire et de la vie politique en Indonésie. C’est surtout à la construction politique du jeune Etat indonésien qu’il consacra son attention, en particulier à la construction d’une "gauche" de 1920 à 1965. Sa thèse soutenue en 1970 traitait de "l’indonésianisation" du marxisme-léninisme par le PKI . Puis il étudia le mouvement syndical indonésien, puissant dans les années 1950-1960.
Il enseigna durant 10 ans l’histoire et la sociologie de l’Indonésie et de la Malaisie contemporaines à l’INALCO (Institut national des langues et civilisations orientales) et assura la présidence de l’Association française pour la recherche sur l’Asie du Sud-Est (AFRASE) de 1989 à 1992).
Par Jacques Girault
SOURCES : Archives du comité national du PCF. — Françoise Cayrac-Blanchard, "Jacque Leclerc, 7 juin 1935-20 avril 1995", Le Mouvement social, n°173, oct.déc- 1995, p. 193-198 ; note biographique, Archipel (1996, 51, p.3-6). — Notes d’Alain Dalançon.