LEFORT Henri [LEFORT Léontin-Henri, dit]

Fils d’un boulanger, Henri Lefort, après avoir suivi les cours d’une école primaire supérieure et obtenu le brevet supérieur, devint instituteur dans une école publique et se maria en septembre 1920 à Cosne-d’Allier (Allier) avec une institutrice, Marie-Madeleine Dufal. Combattant de la guerre de 1914-1918, il fut décoré de la croix de guerre. Il rejoignit l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC) dès 1920, association au sein de laquelle il fut membre de la commission exécutive départementale. L’année suivante, il adhéra au Parti communiste à Souvigny (Allier). Syndiqué depuis le 2 juin 1914, il rejoignit le syndicat unitaire de l’enseignement de l’Allier lors de la scission syndicale. Il fut trésorier du syndicat en 1926 et secrétaire général en 1928. Instituteur à Cusset (Allier), il milita dans la cellule locale de la commune, fut membre du comité de section de Cusset de 1934 à 1938, et trésorier de la cellule à partir de 1937.
 
Après l’arrestation de son fils aîné à la faculté de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) le 31 janvier 1941, son domicile fut perquisitionné et Henri Lefort fut emmené à la police judiciaire de Vichy (Allier) puis relâché le 1er février faute de preuves suffisantes quant à son activité de résistant. Membre des Francs-tireurs partisans français et dirigeant du camp de Mercurol, il était responsable régional aux effectifs pour la région de Vichy puis capitaine FTPF à la libération de Montluçon et commandant de la place de Vichy pendant trois mois. Il termina la lutte contre l’occupant avec le grade de capitaine FTP. Il fut décoré de la croix de guerre 39-45, de la croix du combattant volontaire de la résistance et de la médaille de la Résistance.

A la Libération, Henri Lefort, retraité, devint secrétaire à la propagande de la section du Parti communiste français de Cusset dirigée par Claude Carton et fut désigné pour siéger au conseil municipal provisoire de Cusset. Candidat aux élections municipales sur la liste « d’unité républicaine antifasciste des groupements locaux de résistance », indiqué « Capitaine FFI, 4 fois réquisitionné et deux fois condamné par Pétain », élu au scrutin de ballottage du 13 mai 1945, en onzième position dans l’ordre du tableau, membre des commissions des finances, de la bibliothèque, des beaux-arts, des écoles, des fêtes et sports, du contrôle des autobus, il participa aussi à l’établissement du règlement des employés communaux au niveau des avancements et fit partie de la commission administrative de l’hospice. Aux élections municipales du 19 octobre 1947, réélu, en sixième position dans l’ordre du tableau, avec quatre autres candidats minoritaires de la liste « d’union républicaine et résistante et de défense des intérêts communaux », il fit partie des commissions de la bibliothèque, des beaux-arts, de la sécurité, de l’entr’aide et du contrôle des autobus. Il fut réélu, le 26 avril 1953 sur la liste « d’union républicaine, résistante et antifasciste et de défense des intérêts communaux » qu’il conduisait et qui eut six conseillers minoritaires. Lors des élections municipales du 8 mars 1959, en tête de la liste « démocratique et laïque pour la défense des travailleurs (présentée par le Parti Communiste Français) », il ne fut pas élu.
Lors des élections cantonales du 20 mars 1949, Henri Lefort représenta le PCF dans le canton de Cusset et obtint 1 787 voix pour 9 192 votants et 9 085 inscrits. Le socialiste indépendant Roux fut élu au premier tour avec 3 288 suffrages. Il se représenta en 1955 et il passa cette fois-ci le premier tour en obtenant 1 259 voix pour 5 671 exprimés et 9 423 inscrits mais échoua au second tour en recueillant 1 716 voix face à un indépendant (236 voix) et au candidat radical (3 304 voix) qui fut élu. Jusqu’à son décès, Henri Lefort eut de nombreuses responsabilités dans les associations d’anciens combattants et d’anciens résistants.