Par Jacques Girault
Né le 29 août 1919 à Bas-Epagne, bourg de Sauviat-sur-Vige, (Haute-Vienne), mort le 15 novembre 2009 à Limoges (Haute-Vienne) ; instituteur puis principal ; résistant ; militant syndicaliste du SNI ; militant communiste en Haute-Vienne, adjoint au maire de Peyrat-le-Château, conseiller municipal d’Eymoutiers, adjoint au maire de Panazol.
Cinquième fils de cultivateurs, fermiers, aux opinions de gauche, qui avaient six garçons, Jean Legrésy reçut les premiers sacrements catholiques. Boursier à l’école primaire supérieure de Saint-Léonard-de-Noblat, élève de l’École normale d’instituteurs de Limoges (1936-1939), après avoir obtenu le brevet supérieur, il devint instituteur en octobre 1939 et adhéra au Syndicat national des instituteurs. Il exerça successivement comme instituteur à Beaumont-du-Lac (1943-1945), à Peyrat-le-Château (1946-1949), comme professeur aux cours complémentaires de Nexon (1950-1955), puis comme professeur d’enseignement général des collèges (mathématiques) à Eymoutiers (1956-1963). Il devint professeur puis principal adjoint aux collèges Léon Blum à Limoges (1964-1972) puis Donzelot (1973-1975), enseignant aussi les mathématiques.
Jean Legrésy effectua son service militaire dans l’infanterie comme soldat de deuxième classe du 15 avril au 30 novembre 1942. Démobilisé, il reprit son métier d’instituteur. En contact avec des résistants communistes, en avril 1943 il adhéra au parti clandestin. Secrétaire de mairie à Beaumont-du-Lac, à partir de décembre 1943, il s’intégra dans les Francs Tireurs en juin 1944, participa à la libération d’Eymoutiers (16-23 juillet 1944). Il devint commandant de la place de Beaumont-du-Lac en août 1944 comme lieutenant FFI. Il participa à la libération de Limoges sous les ordres de Georges Guingouin.
A La Libération, Legrésy reprit son poste d’instituteur en juillet 1945 et fut nommé à Peyrat-le-Château en décembre 1945. Toujours adhérent du SNI, militant du courant « Unité et Action », il devint membre du conseil syndical de la section départementale de 1957 au milieu des années 1970. Il adhéra comme retraité au SNUIPP dès sa création.
Secrétaire des cellules communistes de Beaumont-du-Lac puis de Peyrat-le-Château, membre du comité de la section communiste, Legrésy était le trésorier adjoint de la section locale de l’association des anciens FTPF. Il devait participer au stage pour les instituteurs communistes organisé en 1952 par le PCF qui fut annulé. Il mentionnait cette participation à partir de 1965. Il entra au comité de la fédération du Parti communiste français à la fin des années 1940 et fut régulièrement réélu. En 1966, il fut élu au bureau fédéral, responsable des enseignants, et retrouva le seul comité fédéral de 1970 à 1974 dans la commission des intellectuels. Il était le secrétaire des sections communistes de Nexon (1955-1959), d’Eymoutiers (1959-1964). Au début des années 1970, il faisait partie du comité de la section du PCF de Limoges.
Jean Legrésy fut élu conseiller municipal et adjoint au maire de Peyrat-le-Château (1947-1949) puis conseiller municipal d’Eymoutiers (1959-1962). Responsable du PCF, il continua à reprocher au maire d’Eymoutiers de ne pas gérer la commune selon les principes du parti ; il en résulta une crise municipale grave. Il fut élu conseiller municipal de Panazol en 1971. Réélu en 1977, il devint adjoint au maire jusqu’en 1979, délégué à l’école et à la culture, puis de 1979 (démission du maire) à 1983, premier adjoint, délégué aux finances. Il le demeura dans le mandat suivant de 1983 à 1989. Pendant cette période, la commune passa de 3 000 habitants à plus de 8 000 en 1989 et le conseil municipal effectua d’importants investissements (notamment constructions scolaires, création d’une bibliothèque, d’un centre de loisirs, d’un centre commercial, d’un marché du dimanche particulièrement attractif). En avril 1989, à Panazol, lors du bicentenaire de la Révolution française, il fit une conférence avec la projection du film « La Marseillaise ».
Il se maria uniquement civilement en mars 1956 à Eymoutiers avec une PEGC (sciences). Le couple eut un fils.
Jean Legrésy fut enterré civilement.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. com. Panazol (Cécile Denis). — Archives du comité national du PCF. – Renseignements fournis par l’épouse de l’intéressé.