LELEU Jean, Émile, Victor, Baptiste

Par Jacques Girault

Né le 3 juin 1922 à Sin-le-Noble (Nord), mort le 10 novembre 2009 à Rognes (Bouches-du-Rhône) ; instituteur ; résistant ; déporté ; militant communiste dans le Loir-et-Cher, conseiller municipal de Vendôme.

Fils d’un commis d’agent de change, comptable, Jean Leleu commença ses études secondaires à l’école primaire supérieure de Lille. Il subit l’influence de Pierre Brasseul, professeur communiste. Participant au mouvement des Jeunesses antifascistes à Lille à partir de juin 1938, il adhéra aux Jeunesses communistes en octobre 1939. Il suivit ses parents qui quittèrent le Nord pour s’installer à Chabris (Indre) et termina ses études en suivent des cours par correspondance. Titulaire du brevet supérieur, il commença des suppléances d’instituteur dans le département en octobre 1941. À Déols, il rencontra des communistes et participa à des distributions de tracts. Il partit aux chantiers de jeunesse en juillet 1942. À son retour, l’inspecteur d’Académie refusa de le réintégrer car il était accusé de « menées antinationales ». Il n’en fut pas de même dans le Loir-et-Cher où il enseigna à Bauzy. Il rejoignit le Front national et les FTPF en mars 1943 et devint illégal à partir de juin 1943, année de son adhésion au Parti communiste. Participant à l’organisation d’un maquis, il fut arrêté le 11 mai 1944 et emprisonné à Blois, puis à Orléans. Envoyé au camp de Compiègne, il fut déporté à Dachau (Kommando Allach). Libéré le 30 avril 1945, rapatrié le 1er juin 1945, il revint habiter Vendôme.

Pendant la guerre, Jean Leleu épousa, en novembre 1943 à Nevers (Nièvre) une institutrice. Le couple avait deux enfants en 1952.

Jean Leleu reprit son métier d’instituteur et exerça dans diverses communes (Le Plessis Dorin, Mondoubleau) avant d’être nommé à Vendôme en octobre 1947.

Adhérent du Syndicat national des instituteurs à partir d’octobre 1945, il fut élu au conseil syndical de la section départementale du SNI puis au bureau départemental de la FEN-CGT où il resta jusqu’en 1954. Il intervenait régulièrement lors des assemblées syndicales.

Jean Leleu se consacra surtout à son engagement communiste. Secrétaire de la cellule communiste de Plessis Dorin et de la section communiste, membre du bureau de la section communiste de Vendôme à partir d’octobre 1947, il devint son secrétaire en 1949. Désigné pour le comité de la fédération communiste au début des années 1950, il entra au secrétariat fédéral en 1950 et y resta jusqu’en 1956, redevenant alors seulement membre du bureau fédéral. Responsable du travail du PCF chez les instituteurs, après avoir suivi l’école centrale pour les instituteurs communistes en 1952, il exprima en 1956 son désaccord au sujet de l’intervention soviétique en Hongrie et sur la question yougoslave. Malgré cette position, il fut maintenu au bureau fédéral, s’étant « ressaisi » selon le secrétariat fédéral. Il ne fut réélu qu’au seul comité fédéral en 1964, retrouva le bureau fédéral de 1966 à 1970, puis le seul comité fédéral de 1970 à 1972, année où il demanda à ne pas être réélu pour « raison de santé », étant hémiplégique depuis la fin 1967.

Dans le même temps, Jean Leleu, adhérent de la Fédération nationale des déportés, internés résistants et patriotes depuis 1945, fut élu pour siéger à son conseil national à partir de 1955. Membre de l’Association républicaine des anciens combattants, militant du Mouvement de la Paix depuis 1949, il en devint le secrétaire départemental en 1954.

Jean Leleu, candidat sur la liste communiste, devint conseiller municipal de Vendôme de février 1956 à la fin du mandat en 1959, participant aux commissions des finances, du personnel municipal, des écoles, de l’éducation physique, des sports et de la bibliothèque. Candidat communiste aux élections législatives de 1967 dans la troisième circonscription (Vendôme), il obtint 6 117 voix sur 49 225 inscrits et se désista pour le candidat socialiste qui fut élu. Il fut candidat au Conseil général dans le canton de Droué en 1964.

Il décéda alors qu’il était dans la maison de retraite de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale à Rognes.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137063, notice LELEU Jean, Émile, Victor, Baptiste par Jacques Girault, version mise en ligne le 16 mai 2011, dernière modification le 13 mai 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Mun. Vendôme, AMV 9.1, 1 D 10 53 et 55 (Géraldine Vivent). — Archives du comité national du PCF. — Notes de Claude Breton.

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