DUVIVIER Raymond, François

Son père, ouvrier typographe, membre des jeunesses communistes dans la Seine-et-Marne, effectua son service militaire en Corse où il rencontra sa future épouse, fille d’un petit paysan revenu blessé de la guerre en Cochinchine. Entré dans la gendarmerie pour échapper au Service du travail obligatoire, résistant en Savoie, il continua sa carrière en Afrique du Nord et rentra dans le Var où il devint gardien d’un dépôt de l’Arsenal maritime de l’Aiguillette à La Seyne puis ouvrier à l’arsenal maritime de Toulon.

Raymond Duvivier reçut les premiers sacrements catholiques. Aîné de quatre enfants, il effectua ses scolarités primaire au Maroc et secondaire à Grasse puis à La Seyne où il obtint le baccalauréat en 1961. Entré à l’École normale d’instituteurs de Draguignan, il obtint son premier poste à l’école primaire Dutasta à Toulon. Après son service militaire (octobre 1964-janvier 1966) dans les chasseurs alpins à Nice (Alpes-Maritimes) comme soldat de deuxième classe, Duvivier fut mis à la disposition de la section départementale de la Mutuelle générale de l’Éducation nationale (janvier 1966-septembre 1968) puis de la Fédération des œuvres laïques pendant une année. Instituteur à l’école des œillets pendant un mois, il bénéficia d’une décharge d’activité de service à la section départementale du Syndicat national des instituteurs d’octobre 1969 à 1976 puis au siège national de la Fédération de l’Éducation nationale jusqu’en 1982.

Raymond Duvivier devint directeur de l’école primaire du Brusc à Six-Fours en 1982. En 1984, il fut détaché au Maroc. Revenu en France en 1990, il dirigea les écoles Rivière Neuve puis Jacques-Yves Cousteau dans la zone d’éducation prioritaire du quartier du Jonquet à Toulon où il prit sa retraite en 1996.

Raymond Duvivier se maria uniquement civilement à Waldkatzenback (République fédérale allemande) en octobre 1969 avec Margit Kerlé, rencontrée aux Embiez en 1967 lors d’un échange de jeunes dans le cadre du jumelage Toulon/Mannheim. Maîtresse auxiliaire au collège de La Crau, elle devint professeur agrégée d’allemand. Le couple eut deux enfants et divorça en 1983. Duvivier, depuis septembre 1983, il vit avec Annie Spak, alors institutrice au Brusc.

A 17 ans, Duvivier rejoignit les Francs et Franches Camarades sous l’influence de Jean-Louis Dieux puis encadra des patronages laïques, des centres aérés, des colonies, et des camps de vacances organisées par le Mouvement de l’enfance ouvrière en France, en Allemagne et en Yougoslavie. Il représenta le mouvement en Pologne, au Danemark et au Sénégal. Membre des Faucons rouges, il devint en 1960 secrétaire adjoint de son organisation nationale Il accueillit avec les Faucons rouges allemands de Bielfeld (République fédérale allemande) des enfants de mineurs français après la grande grève de 1963. Militant des Jeunesses socialistes, il devint trésorier du comité départemental contre la bombe atomique. Il devint membre du comité de la fédération socialiste SFIO en 1964.

Dès son entrée dans l’enseignement, Raymond Duvivier adhéra au SNI puis fut intégré dans la direction de la section départementale de la MGEN où, aux côtés, d’Eugène Ronsoux, son directeur, il participa à la campagne de défense de la Sécurité sociale en 1967. Proche de Jean-Pierre Colomb, secrétaire de la section départementale du SNI, il l’accompagna quotidiennement pendant les grèves de 1968. Il participa, à la demande de l’administration, au règlement de l’avance sur traitements de tous les instituteurs du département au moment des grèves. Sans être membre du conseil syndical de la section départementale, il remplaça Colomb malade à la tête des manifestations syndicales et dans les instances paritaires à la fin de 1968 et en 1969. Permanent du syndicat en novembre 1969, il conduisait la liste « Unité, Indépendance, Démocratie » (ex-« autonome ») aux élections du conseil syndical en décembre 1969 et devint le secrétaire départemental du SNI. Il fit partie aussi du bureau de la section départementale de la FEN en tant que secrétaire général adjoint jusqu’en juin 1976 et il proposa d’élire Jean-Paul Roux comme secrétaire général en remplacement de Max Lengronne. En 1975, il fut élu au bureau national du SNI puis à la commission administrative nationale de la FEN sur la liste « Unité, Indépendance, Démocratie » au congrès de février 1976 à Grenoble, Il entra au secrétariat national de la FEN en septembre 1976. Il fut chargé des affaires sociales et de la Sécurité sociale dans le secteur « Revendications » aux côtés de François Malcourant et de l’organisation et de la formation des militants aux côtés de Claude Vieira, jusqu’en 1982. Au Maroc, comme responsable de la FEN, pour faire aboutir les revendications des enseignants français, il organisa la grève des notes. De retour dans le Var, il présida le dernier congrès départemental de la FEN qui se termina par la scission.

Membre du Parti socialiste, Raymond Duvivier n’y milita pas pendant ses responsabilités syndicales. En 1992, candidat au Conseil général dans le deuxième canton de Toulon, il se désista pour la candidate communiste Danielle De March qui le précédait. Il se représenta dans le premier canton de Toulon en 1994 et fut éliminé comme les autres candidats de gauche. Il fut élu secrétaire de la section socialiste de Toulon en 1993 succédant à Robert Gaïa. Il démissionna en 1996 pour protester contre la désignation de Christian Goux pour conduire la liste socialiste aux élections municipales contre l’avis de la section. Par la suite, il fut, pendant quelques années, à nouveau membre du secrétariat de la section puis continua de militer en fonction de ses disponibilités.