GANGLOFF-KLEIN Jeanne Marguerite

Par Françoise Olivier-Utard

Née le 26 septembre 1920 à Vendenheim (Bas-Rhin) ; ménagère ; communiste ; résistante ; internée ; membre de l’UFF ; conseillère municipale de Bischheim de 1945 à 1952 ; membre du comité fédéral du Bas-Rhin de 1948 à 1953.

Jeanne Gangloff naquit à Vendenheim, dans une famille protestante d’origine paysanne. Son père, Georges Gangloff (né le 7 janvier 1898 à Vendenheim) était garde-frein auxiliaire dans les chemins de fer à Bischheim (Bas-Rhin). Communiste, il était secrétaire de la cellule de Bischheim qui se réunissait au restaurant Le Cygne. Sa mère s’appelait Marguerite Schierer. Jeanne grandit dans le milieu militant des familles cheminotes communistes. Elle fit ses études à l’école primaire de Bischheim, passa le certificat d’études et entreprit un CAP. Elle adhéra à la JC en 1936. Elle épousa à Bischheim, le 1er juin 1938, Émile Klein, cheminot, communiste. Le couple s’installa dans cette commune de la banlieue rouge de Strasbourg. Jeanne abandonna son emploi, comme l’exigeait l’époque, et devint ménagère.

En 1939 Jeanne Klein et son mari furent évacués en Dordogne. Lorsqu’ils rentrèrent en Alsace, à l’été 1940, ils ne purent que constater l’annexion de fait. Jeanne fut mise en contact, dès octobre 1940, avec les cheminots communistes des ateliers de chemin de fer de Bischheim et , un peu plus tard, avec Georges Wodli*, qui entreprit d’organiser la résistance au nazisme. A Bischheim, elle participa à la distribution de tracts. Elle continua à agir après la rafle qui visa en mai 1942 la plupart des (hommes) militants syndicaux et politiques connus. Elle-même fut arrêtée le 12 octobre 1942 par la Gestapo et condamnée à un an de prison pour fait de résistance. Elle fut libérée pour cause de maladie après quelques mois de détention et transférée dans un sanatorium jusqu’à la Libération. Son père, qui participait lui aussi à la Résistance en Alsace, réussit à échapper à la Gestapo en se cachant jusqu’à la Libération chez des camarades.

Jeanne Klein adhéra au parti communiste en 1945 et devint secrétaire de cellule à Bischheim. Il était rare à cette époque que les femmes occupent de telles fonctions. Placée en 4ème position sur la liste communiste conduite par Émile Haag*, elle fut élue conseillère municipale de Bischheim en 1947, réélue en 1948. Elle remplaçait Salomé Wodli, conseillère sortante communiste nommée par le préfet en 1945 et veuve de Georges Wodli*, chef de la Résistance communiste, assassiné par les Nazis. Jeanne Klein-Gangloff compta ainsi parmi les premières et rares femmes à avoir obtenu des responsabilités publiques, aux côtés de Louise Mertz*. Elle s’était présentée sous son double nom Klein-Gangloff, ce qui n’était pas courant non plus.

En 1948, elle suivit une école élémentaire en Alsace. Elle fut élue au CF du Bas-Rhin en 1948, 1949 et 1952.

En 1946, elle avait adhéré à l’UFF. C’est au sein de cette organisation féminine qu’elle continua de militer avec les femmes de son quartier.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137126, notice GANGLOFF-KLEIN Jeanne Marguerite par Françoise Olivier-Utard, version mise en ligne le 19 juin 2011, dernière modification le 19 juin 2011.

Par Françoise Olivier-Utard

SOURCES : Arch. Dép. Bas-Rhin, 544D24. — Archives de la fédération du parti communiste du Bas-Rhin. — Liste de la Gestapo.

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