FARINA Iside

Par Daniel Grason

Née le 28 mai 1906 à Milan, région de Lombardie (Italie) ; infirmière ; antifasciste ; volontaire en Espagne républicaine ; internée.

Iside Farina était la fille de Gugliamo et de Luiza Doni, célibataire, elle entra régulièrement en France en 1933. Elle vécut à Béziers (Hérault) et obtint de la préfecture une carte d’identité et d’une autorisation de séjour renouvelable. De janvier 1936 à février 1937, elle résida à Sète, elle fit la connaissance d’un compatriote Corrado Tortolini, d’Ancône, de convictions anarchistes. Tous les deux partirent en février 1937, en Espagne républicaine.

Ils s’engagèrent dans les milices de la Confédération nationale du travail (CNT), lui comme combattant, elle comme infirmière dans un hôpital de la CNT, à Barcelone. Elle rentra en France en passant par Cerbère (Pyrénées-Orientales), en mars 1938, pour cause de maladie. Elle vint habiter à Paris 4, passage Maslier, XIXe arr., entreprit des démarches pour régulariser sa situation ; elle fit l’objet d’un refus de séjour, mais obtint des sursis mensuels à cette mesure. De convictions antifascistes Iside Farina était en contact avec le Comité d’aide à l’Espagne républicaine, animé par le Parti communiste de France.

Depuis septembre 1939, elle vivait avec un compatriote, Dario Franci, 22, rue Vilin, XXe arr., lui aussi, en attente de régularisation de sa situation. Depuis le 26 août 1940, il travaillait régulièrement comme tôlier dans un atelier des autorités allemandes à Vincennes (Seine, Val-de-Marne).

Iside Farina faisait partie des deux mille sept cent quinze miliciens étrangers recensés lors de leur retrait en 1938 et 1939, par la préfecture de police de Paris. Karl Boemelburg, chef de l’ensemble des forces de police allemande en France demanda à la direction des renseignements généraux d’établir une liste, elle y figurait. La liste préparée par la 3e section était prête le 19 septembre 1941. Les autorités allemandes ordonnèrent une opération d’ensemble le 24 décembre 1941, ils furent arrêtés tous les deux par des policiers du commissariat du XXe arr. Lors de la perquisition, du point de vue politique aucun tract ou objet suspect ne fut trouvé, des fausses cartes de pain, de matières grasses et de pommes de terres furent saisis, elle ne put en expliquer la provenance. Les policiers emmenèrent le couple à la caserne des Tourelles, XXe arr. pour internement.

Iside Farina sollicita son rapatriement auprès des autorités italiennes. En avril 1942, le consulat d’Italie écrivit à la préfecture de police, demandant « les motifs de son internement ». Tous les deux faisaient l’objet d’une mesure d’expulsion vers l’Italie. La police relevait que Dario Franci « n’ignorait pas les convictions antifascistes de son amie », le policier ajoutait : « Il y a lieu de faire des réserves quant à la sincérité de l’attitude qu’il observait dernièrement ».

Concernant Iside Farina une note des renseignements généraux du 20 mai 1942 indiquait : « La présence en liberté sur notre territoire de cette étrangère apparaît comme préjudiciable pour l’ordre public […] une mesure de Libération » pourrait « être envisagée sous réserve de rapatriement immédiat ». Il était envisagé de la conduire « auprès des autorités consulaires italiennes en vue de l’établissement des pièces nécessaires à son retour en Italie ».

De fait, elle fut internée par les Allemands au camp de transit (Durchgangslager) de Bolzano en 1944-1945.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137130, notice FARINA Iside par Daniel Grason, version mise en ligne le 25 mai 2011, dernière modification le 28 décembre 2019.

Par Daniel Grason

SOURCE : Arch. PPo, RG77W 107, RG77W 177, RGW77 195. — Dario Venegoni, Uomini, donne e bambini nel Lager di Bolzano, ANED, 2005. — Augusto Cantaluppi, Marco Puppini, Non avendo mai preso un fucile tra le mani. Antifasciste italiane alla guerra civile spagnola 1936-1939, Enciclopedia delle Donne, 2014. — Notes de Marianne Enckell.

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