LIBERTI Casimir, Auguste

Par Jacques Blin

Né le 20 Octobre 1918 à Cette [Sète] (Hérault), mort le 16 avril 2011 à Sète ; marin ; ouvrier de la Chimie ; pêcheur ; syndicaliste ; militant du Parti communiste.

Hommage à Casimir Liberti (à g.) que l’on voit ici en compagnie de son fils François (à droite). Sète, 62e congrès national de la Fédération des syndicats maritimes CGT qui se déroula à la Bourse du Travail les 6, 7 et 8 octobre 2009, {L’Hérault du jour} ({La Marseillaise}
Hommage à Casimir Liberti (à g.) que l’on voit ici en compagnie de son fils François (à droite). Sète, 62e congrès national de la Fédération des syndicats maritimes CGT qui se déroula à la Bourse du Travail les 6, 7 et 8 octobre 2009, {L’Hérault du jour} ({La Marseillaise}

Fils d’un pêcheur italien exilé en France, Casimir Liberti s’engagea dans la Marine nationale vers 1935 et suivit une formation à l’école des mécaniciens de la marine de Toulon. Vinrent les embarquements successifs qui le firent naviguer à travers le monde. Puis ce fut la guerre. Il participa alors à des missions d’escorte sur le contre torpilleur « Milan ». Il fut de la campagne de Norvège entre avril et juin 1940. Ce fut au cours des actions menées là qu’il se vit décerner la Croix de guerre. En 1940, il se « replia » au Maroc. Ce fut dans ce pays, à Casablanca, qu’il devint membre du Parti communiste. Il se souvenait que c’était « le camarade Sultan qui était israélite et secrétaire de la section » qui lui remit sa première carte. En 1942 ce fut le refus d’appareiller à Dakar pour aller combattre des navires anglais et certains de « la France Libre ». Liberti et ses camarades furent internés et menacés d’être fusillés, puis finalement graciés. Casimir Liberti, avec quelques camarades, passa alors à « La France Libre » l’organisation de résistance extérieure. Il participa à la campagne de Tunisie, aux débarquements de Saint-Tropez en août 1944 et à celui de Royan en avril 1945. À la Libération, partant de Cherbourg, il passa sa permission à Paris où fit la connaissance de Christiane Le Tallec, bretonne de Vannes, qui devint son épouse. De retour à Sète, il entra à la Compagnie Tunisienne des Phosphates. Il reprit sa carte au PCF et devint un actif syndicaliste. Le 19 octobre 1947, il fut candidat aux élections municipales sur la liste d’Union républicaine et résistante et de défense des intérêts de la ville de Sète présentée par le PCF. Élu membre du bureau de la section de Sète du PCF lors de la conférence de section du 23 janvier 1949. Il fut élu membre du comité fédéral de la Fédération de l’Hérault du PCF, lors de la conférence fédérale des 19 et 20 février 1949. En août 1949, il signa un article dans Le Travailleur du Languedoc en tant que secrétaire adjoint de l’Union locale des syndicats CGT. Il participa au IIe Congrès mondial de la Paix qui se tint du 16 au 22 novembre 1950 à Varsovie et à son retour, dès le 1er décembre, il assura des comptes-rendus dans les quartiers. on le nomma alors « Le navigateur de la Paix ». Il était alors membre du Conseil national des partisans de la paix. En août 1950, il signa un article dans Le Travailleur du Languedoc en tant que secrétaire du syndicat des inscrits maritimes de Sète.

En 1960, il reprit une activité maritime dans la pêche. Il y prolongea son engagement syndical en devenant secrétaire du syndicat CGT des marins de Sète, ce qui le conduisit progressivement à participer aux travaux du bureau national de la fédération CGT des marins. Dans un même élan, il fut, dés son implication dans le monde de la pêche, président de la Coopérative Saint-Pierre (celle des Pêcheurs en mer) et, à la fin de 1960, président de la coopérative Le Dauphin (Bassin d’épuration des coquillages). Il présida par la suite la Coopérative des Cinq Ports du Bassin de Thau (conchyliculture) et, dans les années 1970, la Coopérative des Mazets (mas conchylicoles). La prolifération des pavillons de complaisance, amorcée dans les années 1970, a laissé en rade de Sète de nombreux marins étrangers, démunis et sans droit. Casimir Liberti a été un ardent défenseur de leur cause. Il était devenu un point de référence pour ces marins abandonnés.

Par arrêté du secrétaire d’État à la mer en date du 15 février 1993, il fut nommé membre de l’assemblée du Comité national des pêches maritimes et des élevages marins, en qualité de représentant des conseils des comités régionaux des pêches maritimes et des élevages marins.
Le décret du 13 juillet 1998 l’éleva au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur pour ses soixante et un ans d’activités professionnelles et de services militaires. Plus familièrement connu dans la « vie sétoise » sous le nom de "Mimi", il a profondément marqué le milieu maritime sétois.

Casimir Liberti, connu sous le nom de "Mimi", se maria avec Christiane, Yvette Le Tallec. Ils eurent quatre enfants, une fille et trois garçons, dont l’un, François, né le 17 septembre 1947 à Sète fut conseiller municipal de la ville du 13 mars 1971 jusqu’à septembre 2008. Il fut maire de Sète du 2 avril 1996 au 18 mars 2001, conseiller régional de 1986 à 1992 conseiller général de 1988 à juillet 1997 (il démissionna de ce poste pour non cumul des mandats), député de l’Hérault (7e circonscription) du 1er juin 1997 au 17 juin 2007.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137144, notice LIBERTI Casimir, Auguste par Jacques Blin, version mise en ligne le 9 juin 2011, dernière modification le 18 juin 2011.

Par Jacques Blin

Hommage à Casimir Liberti (à g.) que l'on voit ici en compagnie de son fils François (à droite). Sète, 62e congrès national de la Fédération des syndicats maritimes CGT qui se déroula à la Bourse du Travail les 6, 7 et 8 octobre 2009, {L'Hérault du jour} ({La Marseillaise}
Hommage à Casimir Liberti (à g.) que l’on voit ici en compagnie de son fils François (à droite). Sète, 62e congrès national de la Fédération des syndicats maritimes CGT qui se déroula à la Bourse du Travail les 6, 7 et 8 octobre 2009, {L’Hérault du jour} ({La Marseillaise}

SOURCES : Arch. mun. Sète, élections, bulletin de vote. — Le Travailleur du Languedoc, 29 janvier 1949. – Archives de la Fédération de l’Hérault du PCF. — Jacques Blin, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier cettois puis sétois de 1789 à 1950, Sète, autoédition, 2009, p. 112. — Cahier souvenir de Julien Empereur, remis par sa fille à l’auteur. — Interview de Casimir Liberti par Jacques Blin le 22 Avril 1986.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable