DOMERGUE Pierre

Par Daniel Grason

Né le 10 juin 1911 à Saint-Gratien (Seine-et-Oise, Val-d’Oise) ; ébéniste, puis forgeron ; militant communiste ; volontaire en Espagne républicaine.

Pierre Domergue suivit l’école primaire, et une formation professionnelle d’ébéniste pendant deux ans. Il effectua son service militaire de 1931 à 1933 dans la marine, fut nommé quartier-maître. Il travailla à Dunkerque (Nord), comme chauffeur dans la marine marchande à la compagnie transatlantique, aux chargeurs réunis et aux messageries maritimes, il se format au métier de forgeron, adhéra au syndicat des mariniers CGTU en 1934. Il quitta les gens de mer, pour exercer son métier d’ébéniste chez Citroën, à Paris (Seine), puis chez Renault à Boulogne-Billancourt, où usinaient trente-quatre mille salariés, il adhéra au syndicat CGT de la Métallurgie. Il demeurait 102, rue du Dôme à Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine) était marié et père d’un enfant.

Il adhéra aux Jeunesses communistes de France en 1929, au parti communiste en 1933, chez Renault, il fut membre de la cellule Jean-Paul Marat et son secrétaire de juin 1933 à mai 1934. Il lisait l’Humanité, Correspondance internationale, les Cahiers du bolchevisme et l’hebdomadaire local édité par le parti communiste, L’Étincelle de Boulogne-Billancourt. Il fut membre des Amis de l’Union soviétique de 1933 à 1936, participa aux manifestations du Front populaire, rejoignit la Ligue internationale contre l’antisémitisme (LICA).

Le 21 novembre 1936, Pierre Domergue était en terre espagnole. Il fut affecté à la XIVe Brigade internationale, participa aux combats, Lopera (décembre 1936), Jarama (février 1937), il fut avec son groupe de mitrailleurs en première ligne en Andalousie dans le secteur de Jaën à trois attaques janvier, février, juillet 1937, à la bataille de Caspe le 26 mars 1938 où il fut blessé par balles. Hospitalisé à Denia, Alcira et Valence, il était rétablit à la fin avril. Pierre Domergue caporal en décembre 1936, sergent en janvier 1937, fut nommé lieutenant en mars. Il rejoignit la 129e Brigade, 3e bataillon, compagnie de mitrailleuses où il combattit sur le front du Levant d’avril au début octobre 1938.

Pierre Domergue ne bénéficia que de deux permissions, l’une de sept jours, l’autre de quarante-huit heures. Il adressa à André Marty, une lettre le 20 août 1938 dans laquelle il dénonçait « les injustices » dans les « attributions de permissions ». Il écrivait : « Trop de ceux qui avaient fait peu de temps en Espagne et parfois dans les bureaux de l’arrière ont eu des permissions alors que les combattants des premiers jours devaient rester ».

Dans son questionnaire biographique du 15 décembre 1938, il critiquait les cadres politiques des Brigades accusés d’avoir : « gaspillé ou découragé le nombre formidable de bonnes volontés que nous avions dans les rangs ». Son jugement était sévère : « À de rares exceptions près, les politiques n’ont pas su travailler, se contentant d’être des adjoints aux commandants militaires sans les contrôler suffisamment. Manque de coordination générale pour l’application de la discipline. Manque de discipline de fer, dont on parlait, mais que l’on n’appliquait pas. Dans certaines unités on prenait l’armée pour une école de rééducation dans le genre de celles qui existent en Russie en temps de paix. Résultat les mauvais ne se corrigeaient pas, les bons se décourageaient ».

Pierre Domergue fut rapatrié en décembre 1938 ou janvier 1939, il venait de passer plus de deux années au service de la cause républicaine. L’appréciation de la commission des cadres le concernant tenait en deux mots : « ASSEZ MAUVAIS ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137160, notice DOMERGUE Pierre par Daniel Grason, version mise en ligne le 9 juin 2011, dernière modification le 29 mai 2011.

Par Daniel Grason

SOURCES : RGASPI 545.6.1163, BDIC mfm 880/13 ; RGASPI 545.3.764, BDIC mfm 880/44 ; RGASPI 545.2.290, BDIC mfm 880/48.

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