LEFEBVRE Lucie, Albertine [née SAMPAIX]

Fille de Charles Jean-Baptiste Sampaix, ouvrier de filature, et d’Albertine Augustine Houdelette, journalière, Lucie Sampaix était la troisième enfant d’une famille qui en compta sept. Après avoir fréquenté l’école communale de Sedan-Torcy (Ardennes) d’où elle sortit avec le certificat d’études primaires, elle devint ouvrière du textile à la fabrique du Dijonval. En août 1914, elle prit avec ses parents la route de l’exode pour fuir le département des Ardennes envahi par les troupes allemandes.

De retour à Sedan en 1918, Lucie Sampaix retrouva son métier de tisseuse. Le 4 octobre 1924, elle y épousa Léon Georges Lefebvre, gendarme ; de cette union naquit une fille. Après son mariage, Lucie Lefebvre quitta l’usine pour suivre son mari, d’abord à la gendarmerie de Margut (Ardennes), puis celle de Saint-Denis. Là, elle cacha pendant quelques jours son jeune frère Lucien Sampaix, secrétaire général de la Région communiste du Nord-Est depuis 1920, qui était entré dans la clandestinité en mai 13931 après une condamnation à dix mois de prison et cinq cents francs d’amende pour avoir défendu les mutins de Calvi dans les colonnes de L’Exploité et qui fut arrêté le 3 novembre 1931 à Charleville.

Après son veuvage en 1936, Lucie Lefebvre revint dans les Ardennes pour tenir, avec un frère et une sœur, une succursale des Coopérateurs de Lorraine à Saint-Germainmont. Pendant la Seconde guerre mondiale, elle évacua avec toute sa famille à Saint-Junien (Haute-Vienne) où elle perdit son père. Rentrée à Sedan à la Libération, elle reprit avec sa sœur Juliette Sampaix, la gérance d’une épicerie des coopérateurs à Haraucourt.

Membre du Parti communiste, Lucie Lefebvre fut élue conseillère municipale d’Haraucourt lors des élections d’avril–mai 1945. Le 30 septembre suivant, elle devint conseillère générale pour le canton de Raucourt. Arrivée en tête au premier tour avec 739 voix sur 2847 inscrits et 2109 votants, elle l’emporta au scrutin de ballottage en réunissant 1139 voix sur 212 suffrages exprimés. Le 19 décembre 1945, elle participa à la naissance de Mouvement unifié de la Résistance ; elle siégea au comité directeur au côté de nombreuses personnalités communistes.

Lucie Lefebvre conserva son siège de conseillère générale jusqu’aux élections cantonales des 20 et 29 mars 1949 auxquelles elle ne se représenta pas. Elle vécut à Sedan jusqu’en 1989 avant de se retirer chez sa fille où elle mourut après une courte maladie.