COLLAS Georges

Par Julien Cahon

Né le 3 novembre 1928 à Fresnoy-le-Luat (Oise) ; employé PTT ; militant communiste et syndicaliste CGT dans la Somme ; secrétaire l’UD-CGT des PTT (1958-1978), membre de la commission puis du bureau national de la Fédération postale CGT (1967-1975) ; conseiller municipal de Camon (1989-1995).

Issu d’un milieu modeste, petit-fils d’un ouvrier agricole, fils d’un garde-forestier (journalier sur l’état civil), Georges Collas eut une enfance difficile. Peu après le décès de son père, en 1937, sa mère quitta l’Oise pour Valenciennes (Nord), puis s’installa à Villers-Bocage (Somme), où il passa son certificat d’études en 1942. Souhaitant poursuivre sa scolarité à l’école de mécanicien tourneur de Saint-Quentin, Georges Collas abandonna ce projet car il ne voulait pas laisser sa mère seule. Il devint alors ouvrier agricole, un métier dur mais qui lui a plu, car « j’ai une âme de paysan » se plaît-il à dire. Après son service militaire à Dinan, il entra aux PTT comme auxiliaire à Villers-Bocage en 1950, effectuant des remplacements de facteur le matin, et travaillant aux champs l’après-midi, puis exerça aux PTT d’Amiens à partir de 1952, toujours comme auxiliaire. En août 1952, il se maria à Amiens avec Evelyne Henique.

Au lendemain de la grève de 1953 contre les décrets Laniel, il adhéra à la CGT, car il disait avoir vu le « rôle unitaire » joué par le syndicat dans ce mouvement, et sa proximité avec les salariés, « alors que FO et la CFTC nous avait trahi. » Georges Collas s’engagea aussitôt dans le militantisme : vente de La vie ouvrière, collecte de timbres, distribution de tracts... puis adhéra au Parti communiste en 1957 et en devint aussi un membre actif : vente de l’Humanité-dimanche, porte-à-porte, pétitions pour la paix en Algérie, au Viêt-Nam... Mais son militantisme s’orienta surtout vers l’action syndicale. Il se vit rapidement confier des responsabilités à la CGT et ne souhaitait pas les cumuler avec des responsabilités partisanes, à la fois par souci d’indépendance, et car il lui semblait difficile d’assumer les deux. Secrétaire de la section CGT-PTT du service recettes d’Amiens, il devint secrétaire général du syndicat départemental CGT-PTT en 1958, et le resta pendant vingt ans. Egalement membre de la commission exécutive de l’UD-CGT et secrétaire-adjoint du syndicat régional CGT-PTT, Georges Collas, devenu préposé conducteur au sein de l’administration postale, devint membre du secrétariat de l’UD-CGT en 1965, puis fut nommé membre de la commission exécutive de la Fédération postale nationale CGT en 1967. Cette année là, du 28 avril au 6 mai, il conduisit une délégation de l’UD-CGT en RDA, à Görlitz, ville à l’époque jumelée à Amiens dans le cadre de l’association France-RDA (voir Roger Kiintz*), où le syndicat français avait été invitée par son homologue est-allemand, la FDGB. Cette délégation était composée de quatre postiers et deux cheminots, Paul Hédé* et Pierre Mast*.

En 1968, Georges Collas faisait partie, avec Louis Viannet, des provinciaux promus au bureau de la Fédération nationale du syndicat CGT-PTT, où il siégea jusqu’en 1975. Au cours des événements de mai-juin 1968, il fut amené à jouer un rôle important parmi les postiers d’Amiens. En mars 1971, Georges Collas était responsable d’un des treize comités de soutien à la liste René Lamps* aux élections municipales à Amiens : il était responsable du comité de soutien aux PTT. En 1981, retiré de toutes ses responsabilités syndicales, il fut encore réélu à la CE de l’UD-CGT, lors du 34e congrès départemental de décembre, et restait membre du bureau de l’UD-CGT. Il reconnaissait avoir eu des divergences avec la direction du PCF en 1983, à l’époque où Pierre Mauroy, premier ministre socialiste, inaugurait le tournant de la rigueur : Georges Collas disait avoir été mis à l’index pour avoir réclamer le départ des ministres communistes du gouvernement. En 1989, il fut élu conseiller municipal de Camon sur la liste d’Albert Bécard, et devint adjoint au maire, responsable de l’urbanisme, une charge importante, la mairie étant maître d’œuvre d’une ZAC de 300 logements locatifs et en accès à la propriété.
Retraité depuis 1984, Georges Collas habitait toujours à Camon en 2010.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137255, notice COLLAS Georges par Julien Cahon, version mise en ligne le 9 juin 2011, dernière modification le 16 octobre 2019.

Par Julien Cahon

SOURCES : Arch. Dép. Somme, 21W170, 1124W10. — Le travailleur de la Somme, 1945-1983. — Entretien de Georges Collas avec Julien Cahon, 20 avril 2010.

ICONOGRAPHIE : Le 12 mai 1990, Georges Collas, à droite de la photographie, manifestait à Paris, au sein de la délégation camonaise des élus communistes et républicains, pour défendre les finances locales. (Source : camonpassionnement.fr)

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