MOREUX Gilbert, Jacques, André

Le grand-père maternel de Gilbert Moreux, facteur, était communiste et adhérent à la CGT, son grand-père paternel était agriculteur. Ses parents étaient aubergistes et catholiques pratiquants. Le père de Gilbert, André Moreux, appartenait au Parti social français du colonel de La Rocque puis du PPF de Jacques Doriot en 1942 ; adjoint au maire de sa commune en 1944, il fut assassiné le 5 juin 1944 dans son lit, par deux hommes venus et partis en bicyclette. Cinquante ans plus tard, son fils tenta de comprendre le mystère de cette exécution, revendiquée par un groupe FTP. André Moreux n’était apparemment pas un collaborateur actif, comme en témoignent les signatures de dizaines d’habitants en bas d’une pétition en sa faveur. Cependant, il travaillait avec la ville de Saint-Denis dans le cadre de l’accueil des enfants des colonies de vacances, et il avait de l’amitié pour le « grand Jacques », Doriot. André Moreux fut ensuite réhabilité.

Après avoir fréquenté l’école primaire laïque, Gilbert Moreux fut en pension religieuse à Bourges puis Moulins jusqu’au baccalauréat. Après avoir réussi le concours d’entrée à la première promotion de l’École nationale des Impôts en 1951, il obtint sa licence en droit en cours de scolarité et adhéra à la mutuelle des Contributions indirectes, dont il devint membre du conseil d’administration en 1953.

Gilbert Moreux adhéra au syndicat chrétien des Contributions indirectes dans le Calvados lors de son premier poste à la vérification du chiffre d’affaires de Lisieux, en 1955. En 1957, il fut mis à la disposition comme permanent du syndicat national CFTC des Contributions indirectes à Paris, dont il devint membre du bureau. Il prépara alors la fusion des organisations syndicales CFTC des Impôts (Contributions directes, indirectes et Enregistrement) en 1959, parallèlement à la fusion de ces services. Il devint membre du bureau du syndicat CFTC des Impôts, membre du conseil de la Fédération des Finances CFTC en 1959. Il avait la responsabilité de la presse syndicale et présenta, en 1964, un rapport sur « Un ministère des Finances dynamique dans une économie planifiée », qui se voulait une mise en cohérence de la politique confédérale et de l’action de défense corporative de la fédération. Il organisa aussi l’accueil, la défense et l’intégration des fonctionnaires CFTC des Finances de retour d’Algérie.

Lors de la scission de la CFTC, Gilbert Moreux suivit la majorité qui fonda la CFDT en 1964. Il fut président de la Fédération CFDT des Finances et assura le secrétariat du Centre de Recherche et d’Etudes confédéral sous la direction d’Albert Detraz, de 1964 à 1966.
Promu inspecteur principal des Impôts en 1966, il fut affecté à la Direction des Contributions indirectes du Loir-et-Cher. Poursuivant son action syndicale, il fut président de l’union départementale CFDT de ce département de 1969 à 1971 et y prépara la division en trois unions interprofessionnelles de secteur (Blois, Vendôme et Romorantin).

Il participa à la création du Fonds d’Assurance-Formation « Interformation-Centre », fut membre de son conseil d’administration de 1974 à 1994, et en assura la présidence en 1980 et 1981. Il fut membre du Conseil économique et social de la région Centre de 1977 à 1982. De 1995 à 2001, il a été membre du Comité paritaire de l’APEC-Centre, puis président de l’APEC-Centre de 2005 à 2007.

Il termina sa carrière comme directeur départemental-adjoint des Impôts, chef du Centre d’information et de communication du ministère des Finances pour la région Centre.

Gilbert Moreux a milité dans de nombreuses associations : parents d’élèves, mutuelle, associations sportives, Association pour l’Amélioration des relations entre l’Administration et ses publics, ainsi qu’au club « Objectif Socialiste » de 1957 à 1972.

Il a adhéré au Parti socialiste en 1971, a été conseiller régional de 1986 à 1992 et conseiller municipal de Vineuil (Loire-et-Cher) de 1989 à 1995.

Gilbert Moreux s’était marié le 19 septembre 1955 avec Jacqueline Tribouillard. Le couple eut trois enfants. Sa femme fut institutrice de l’enseignement privé et collabora à une Permanence-accueil-information-orientation pour les jeunes (PAIO). De 1958 à 1966, il habita Athis-Mons (Essonne), puis Blois et Vineuil (Loir-et-Cher).