SCUSSOLIN Elmo

Par Daniel Grason

Né le 24 janvier 1903, à Latisana, province d’Udine (Italie) ; chauffeur ; volontaire en Espagne républicaine ; interné politique.

Elmo Scussolin, fils de Pierre et Anastasia, née Rigina quitta l’Italie, en passant par Modane, il arriva en France en 1920. Il habita de 1920 à 1927, dans un hôtel 10, rue des Menus, puis jusqu’en 1934, 121, rue d’Aguesseau, à Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine). Il vécut avec Irène Barker, née en 1907, à Boulogne-Billancourt. Ils eurent deux filles, qu’il reconnut : Régina, née en 1925 et Jacqueline, née en 1928. Dans le voisinage, il était connu pour exprimer des opinions antifascistes. Il travailla comme chauffeur dans diverses blanchisseries industrielles de la ville. Il repartit en Italie, en 1934, pour y effectuer son service militaire.

De retour en 1937, Elmo Scussolin partit combattre en Espagne dans les Brigades internationales, il fut rapatrié en décembre 1938. À son retour, en 1939, il régularisa sa situation, il obtint un récépissé de carte d’identité, prorogé par voie de reconduction jusqu’au 31 janvier 1941. Il souscrivit la même année, au centre d’engagement de la Porte-de-Clignancourt, à Paris, XVIIIe arr. (Seine), un engagement volontaire pour la Légion Étrangère. Il ne fut pas appelé, mais cet acte, lui donna l’autorisation de travailler au titre de « débardeur », qui était valable jusqu’au 13 janvier 1942.

Il vécut avec une compatriote Maria Paolini, née en 1912, à San-Marino (République de San-Marino). Le couple demeurait en hôtel, 25, rue des Menus, à Boulogne-Billancourt. Elmo Scussolin fut employé comme chauffeur, à la société de transports Emile Debray, à Gentilly (Seine, Val-de-Marne). Elmo et Maria déménagèrent dans cette ville, au 4 bis, rue Charles-Calmus.

L’ex-milicien en Espagne figurait à ce titre sur une liste établie le 19 septembre 1941 par la 3e section des Renseignements généraux. Le conseiller Karl Boemelburg, chef de l’ensemble des forces de police allemande en France, décida d’une vaste opération contre les anciens des Brigades internationales. Le 24 décembre 1941, les policiers français et allemands arrêtèrent lors d’une opération d’ensemble sur le département de la Seine de nombreux ex-Brigadistes.

Elmo Scussolin arrêté le 24 décembre 1941 à son domicile, à six heures du matin, par des policiers français, fut emprisonné à la caserne des Tourelles, XXe arr. Sur sa fiche d’internement figurait la mention « en observation ». Le 14 avril 1942, une note du cabinet du Préfet de police informait que les autorités allemandes interdisaient le transfert dans un autre camp ou prison de cinq internés : Fernand Revesz, Moszek Rotzach, Francesco Turri, Stanislaw Lisiecki et Elmo Scussolin, tous anciens d’Espagne.

Le 6 mai 1942, Elmo Scussolin demandait sa libération au Préfet de Police. Il écrivait : « Résidant en France depuis 1920, je n’ai jamais fait de politique et je n’ai jamais appartenu à quelque parti que ce soit, travaillant consciencieusement et de mon mieux ». Cette lettre déclencha la rédaction d’un rapport des Renseignements généraux, adressé le 4 août 1942, au Préfet de police : « Scussolin paraît devoir être considéré comme acquis aux théories d’extrême gauche. Malgré la réserve qu’il observait en dernier lieu, on peut le considérer comme susceptible de constituer un danger pour la sécurité Nationale. En conséquence, il semble bien que sa mise en liberté ne peut être envisagée que sous réserve d’un rapatriement immédiat dans son pays d’origine ».

Le Préfet de police envoya le 15 août, une courte note au Directeur des Renseignements généraux où il rappelait que : « l’intéressé figure sur une liste d’internés qui ne peuvent être transférés dans un autre camp ou prison (et à plus forte raison libérés) sans le consentement des Autorités allemandes. Cette liste vous a été adressée par ma note 1551-D du 15 avril 1942 ».

Il fut envoyé au camp de Compiègne, lieu de départ pour la déportation dans un camp de concentration, en août 1943, il s’évada. Il travailla comme homme de peine dans différentes fermes de l’Eure pour survivre. Après la libération Elmo Scussolin retourna habiter à Gentilly, fin 1944, il percevait l’allocation de chômage pour vivre.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137275, notice SCUSSOLIN Elmo par Daniel Grason, version mise en ligne le 5 juin 2011, dernière modification le 25 juin 2011.

Par Daniel Grason

SOURCE : Arch. PPo, RG77W, 182.

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