KERGROAS Pierre, Yves

Par Alain Prigent, François Prigent

Né le 13 février 1917 au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), mort le 19 juillet 1994 à Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) ; agent comptable ; président de l’Union départementale CFTC des Côtes-du-Nord (1952-1953) ; administrateur de la caisse primaire de sécurité sociale (1947-1965) ; militant de l’Action travailliste ; conseiller municipal de Saint-Brieuc (1962-1965).

Son père, Yves Kergroas, marin né en 1885, épousa Maria Nicol, ménagère né en 1887. Pierre Kergroas épousa Marie-Louise à Vire (Calvados), née le 17 novembre 1942 dans cette ville. Mobilisé en 1940, il obtint la Croix de guerre 1939-1945.

Aide-comptable EDF à Saint-Brieuc, Pierre Kergroas devint rapidement membre du bureau du syndicat CFTC. Il siégea comme administrateur CFTC au conseil d’administration de la caisse primaire de Sécurité sociale des Côtes-du-Nord après l’élection du 24 avril 1947 qui vit une percée de la confédération chrétienne. Il fut réélu le 8 juin 1950 et en 1955. Membre de la direction de l’UD, il présenta un rapport au congrès départemental de décembre 1951. Il fut élu à la présidence de l’UD au congrès des 7 et 8 décembre 1952. A partir de 1953, il siégea au conseil départemental à l’issu du congrès de l’union des le 12 et 13 décembre 1953. Administrateur de l’hôpital de Saint-Brieuc et de la caisse régionale vieillesse, il devint un des responsables de la commission « sécurité sociale » de l’UD en 1961.

Chrétien progressiste en rupture avec le MRP, Pierre Kergroas figura sur la liste de l’Action travailliste conduite par Eugène Rahuel* et Roger Huon lors des élections municipales de mars 1959 à Saint-Brieuc. Il s’interrogea publiquement dans L’Action Travailliste sur la lecture et le contenu du mandement de l’évêque de Saint-Brieuc la veille de l’élection municipale du mars 1959 invitant les électeurs à ne pas voter pour une liste où figurent des candidats communistes. Après l’invalidation des élections, Pierre Kergroas fut candidat le 16 août 1962 sur la liste d’entente socialiste et travailliste conduite par le PSU Antoine Mazier*. Arrivée en tête, cette liste fit l’union avec les communistes. Kergroas siégea pendant trois ans au conseil municipal. Mais, à la différence d’autres chrétiens, il s’éloigna de la démarche d’union de la gauche, figurant sur la liste d’action démocratique sociale conduite par Émile Boutbien aux élections municipales à Saint-Brieuc du 14 mars 1965.

Pierre Kergroas était très impliqué dans le mouvement associatif, en particulier dans le groupe briochin des Castors favorable à l’entraide pour l’accession à la propriété. Il fut l’un des fondateurs et pendant de longues années le président du club de football, l’ES des Villages, club des quartiers populaires de la partie occidentale de la ville de Saint-Brieuc. Le nouveau stade de ce club, inauguré en 1995, porte son nom.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137334, notice KERGROAS Pierre, Yves par Alain Prigent, François Prigent, version mise en ligne le 10 juin 2011, dernière modification le 4 avril 2022.

Par Alain Prigent, François Prigent

Pierre Kergroas
Pierre Kergroas

SOURCES : Arch. Dép. Côtes d’Armor, CP 131 (23 mars 1959) ; 158J (fonds CFTC-CFDT). — Christian Bougeard, Le choc de la deuxième guerre mondiale dans les Côtes-du-Nord, thèse de doctorat d’État, Rennes II, 1986. — Alain Prigent, Mondes du travail et syndicalismes dans les Côtes-du-Nord (1944-1984). Espaces, pratiques, cultures et représentations, DEA sous la direction de Jacqueline Sainclivier, Rennes II, 2004.

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