LABROUSSE Fernand

Par Jean-Pierre Besse

Né le 1er mars 1909 à Saint-Médard-en-Jalles (Gironde), fusillé comme otage le 24 octobre 1941 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) ; ajusteur ; militant communiste de Gironde.

Fernand Labrousse était le fils d’un cultivateur et d’une blanchisseuse domiciliés au Camp des Lanciers à Saint-Médard-en-Jalles. Il apprit le métier d’ajusteur mécanicien et se maria en mars 1930 dans sa commune natale avec Yvonne Garat. Le couple s’installa cours Aristide-Briand au Bouscat et eut deux enfants, Christian et Gabriel. Il adhéra au Parti communiste en 1935 et prit une part active aux campagnes électorales de 1935 et 1936 avant de devenir lui-même candidat aux élections cantonales en 1937 à Saint-Médard-en-Jalles. Il collabora à la rédaction du journal La Gironde populaire, créé en janvier 1937 et organe de la fédération communiste girondine et devint membre du bureau régional.
À partir d’octobre 1937, il travailla à la SNACSO à Bègles et en juin 1938 fut muté à l’usine de Bordeaux-Bacalan où il organisa la grève du 30 novembre 1938. Il fut licencié à la suite de cette journée.
Mobilisé le 20 octobre 1939, il fut libéré de ses obligations le 14 août 1940, il s’installa comme artisan au Bouscat et reprit, dans la clandestinité, ses activités au sein du Parti communiste. Il s’employa à réorganiser l’activité illégale à la SNCASO à Bacalan puis dans les autres entreprises. Son beau-frère Garat lui servit d’intermédiaire pour renouer avec ses anciens camarades.
La police le surveillait. Le 14 octobre 1940 il fut perquisitionné puis interné le 4 novembre 1940. Incarcéré au fort du Hâ le 12 décembre 1940, il fut condamné par le tribunal correctionnel de Bordeaux à six mois de prison en mars 1941. Libéré en juin, il fut à nouveau dirigé sur le camp de Mérignac et en raison de ses antécédents rejoignit la baraque des otages. Le préfet transmit son dossier à la Feldkommandantur où figuraient les appréciations du commissaire spécial Duclos :
« Il était à Bordeaux un des hommes de confiance de la Direction centrale [...]. Il a également joué une influence très efficiente près des Jeunesses communistes en donnant des directives pour leur propagande et leur action [...]. Bien connu dans les milieux syndicalistes non communistes, il était considéré comme un homme intelligent, très actif, jouissant d’une influence et d’une autorité réelle parmi les dirigeants du Parti communiste [...]. En raison même du rôle occulte qui lui était imparti sur un plan strictement objectif et dans l’organisation intérieure du Parti communiste à la région de Bordeaux, Labrousse apparaît comme un élément très dangereux. »
Il fut l’un des cinquante otages fusillés le 24 octobre 1941 au camp de Souge en représailles à l’attentat qui coûta la vie au commandant Hans Reimers le 21 octobre 1941 à Bordeaux.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137345, notice LABROUSSE Fernand par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 13 juin 2011, dernière modification le 8 août 2022.

Par Jean-Pierre Besse

SOURCES : DAVCC, Caen, B VIII dossier 2 (Notes Thomas Pouty). — Christophe Dabitch, 24 octobre 1941. Bordeaux. Les 50 otages, un assassinat politique, Éd. CMD, s.d., p. 101. — Hommage aux fusillés de la région bordelaise, t. 1, 1940-1941, 1991. — Site de Souge. — État civil.

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