RICHOU Pierre, Emile

Par Louis Botella

Né le 6 janvier 1912 à Gaja-et-Villedieu (Aude), mort le 13 novembre 2002 à Libourne (Gironde) ; employé puis receveur aux PTT ; syndicaliste CGT puis Force Ouvrière (FO) de la Gironde ; secrétaire général de l’Union départementale FO de la Gironde (1948-1955) ; président de la Fédération national des organismes de sécurité sociale - FNOSS (1964-1967).

Pierre Richou état le fils d’un cultivateur. Il se maria en juillet 1934.

Dès la libération de la Gironde, Pierre Richou, alors employé aux PTT, assuma la responsabilité de secrétaire général de la section départementale pour la Gironde de la Fédération postale CGT.

A la suite de la grève des agents des PTT, fin juillet-début août 1946, une partie importante de la section départementale de la Fédération postale CGT refusa de rester au sein de cette organisation et constitua, comme dans la très grande majorité des départements, d’abord le Comité d’action syndicaliste puis le syndicat autonome des PTT, affilié à la Fédération syndicaliste des PTT, dirigée par Camille Mourgues.

Ce syndicat départemental, animé par Pierre Richou et André Fouquet, fut la pièce maitresse de l’Union départementale des syndicats indépendants qui regroupa également, fin octobre 1947, des syndicats indépendants ou autonomes issus, pour leur très grande majorité, de la CGT : métaux, marins, port autonome de Bordeaux, services publics.. et la l’Union régionale CNT.

Cette UD constituera avec les syndicats FO, le comité de coordination de la Gironde. Finalement un accord fut conclu entre ces différentes composantes, à l’exception de la majorité des syndicats de la CNT qui refusèrent finalement, pour créer une union départementale affiliée à la Confédération FO.

Cette situation fut également observée dans d’autres départements : Maine-et-Loire (FO, CNT, Syndicat national des instituteurs), Aude (FO et CNT), Cher (FO, CNT et autonomes)...

Le congrès constitutif du 15 février 1948 porta Pierre Richou à la tête de cette nouvelle UD

Lors du congrès constitutif de la confédération FO, en avril 1948 à Paris, Pierre Richou, dans une intervention à la tribune, contesta au groupe central Force Ouvrière « le droit d’imposer » l’appellation « Force Ouvrière » pour la nouvelle organisation.

Les trois syndicats des cheminots, animés par André Bachon, et les deux des PTT, conduits par Pierre Richou - issus des comités d’action syndicaliste des chemins de fer et des PTT - furent les seuls de la Gironde à s’opposer à cette appellation alors que tous les autres votèrent sa faveur, même Fernand Gouaux, ouvrier métallurgiste, anarchiste et ancien militant de la CGTSR et de la CNT, assumant la fonction de secrétaire adjoint de cette UD.

Lors du congrès confédéral d’octobre 1956, Pierre Richou fut le rapporteur de la commission Afrique du Nord et Outre-mer. Les discussions furent très longues et ardues au sein de la sous-commission spéciale sur l’Algérie. Le texte de la majorité au sein de cette sous-commission fut défendu en séance plénière du congrès par Camille Mourgues (secrétaire général de la Fédération des PTT), Fernand Manchon (UD de Constantine) et Mohamed Kellal (PTT Ile-de-France). Le texte de la minorité, soutenu par Alexandre Hébert (UD de Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), Adolphe Sidro (Fédération des employés et cadres) et Diagne (PTT Sénégal et AOF (Afrique occidentale française)), qui sans préjuger du statut futur de l’Algérie, se prononça en faveur de la reconnaissance du droit du peuple algérien à disposer de lui-même, d’un cessez-le-feu immédiat et de négociations entre les parties. Le texte minoritaire obtint 2 225 voix contre 9 522 en faveur du texte majoritaire.

Pierre Richou assuma jusqu’en mars 1956, la fonction de secrétaire général de l’UD. Il cessa volontairement celle-ci et il fut alors remplacé par Jean-Henri Laffont.

Il siégea également de 1948 à 1956 au sein de la commission exécutive confédérale.

Il assuma ensuite et pendant quelques années encore la fonction de secrétaire adjoint au sein de cette UD et il se consacra davantage à son mandat d’administrateur d’organismes de sécurité sociale.

En effet, il fut élu en 1955, membre du conseil d’administration de la caisse primaire d’assurance maladie de Bordeaux au sein de laquelle il fut président entre 1955 et novembre 1967. Il siégea également au conseil d’administration au Centre hospitalier universitaire et régional (CHUR) de Bordeaux.

En octobre 1961, il fut élu vice-président de la Fédération nationale des organismes de sécurité sociale (FNOSS), puis président en mars 1964. Il assuma ce mandat jusqu’en 1967.

Il fut également l’un des fondateurs de la Maison de l’Europe à Bordeaux.

Lors de son décès, il était domicilié à Montpon-Ménésterol (Dordogne)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article137386, notice RICHOU Pierre, Emile par Louis Botella, version mise en ligne le 25 février 2013, dernière modification le 25 février 2013.

Par Louis Botella

SOURCES : Force Ouvrière, hebdomadaire de la CGT-FO, 1er janvier, 22 février, 4 mars 1948, 10 avril 1952, 22 mars 1956, 18 mars 1964. — Jean Pannetier, Jean-Luc Venture et Jean-Louis Duboe in La mémoire de l’Union départementale CGT-FO de la Gironde (1947-1948), UD FO de la Gironde, novembre 2012. — Comptes rendus des congrès confédéraux de FO de 1948 et de 1959.— Etat civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable